Le jour et la nuit du samedi 13 août dernier, veille de la finale du Festival Climbié Beach d’Assinie-Mafia qui était à sa 27ème édition cette année, ont été très courts. Ce beau village situé en bordure de lagune et de mer, au sud-est de la Côte d’Ivoire, a fait le plein d’invités venus d’Abidjan, des villes environnantes et bien d’autres du pays pour célébrer la culture Essouman. Une culture fort riche que les sept familles Adahonlé, Alohonba, Azanwulé, Mafolè, Mahilé, Ezohilé, N’Vavilé qui forment le royaume d’Assinie ont donné de voir dans des costumes assez originaux au cours d’une parade grandeur nature sur le terrain d’Assinie Sagbadou baptisée par les promoteurs du festival Village Assôkô.
En attendant la traversée la lagune
A ce spectacle costumier, les femmes font preuve d’ingéniosité et de créativité. Certaines couvrent leurs seins avec de l’avocat, accroissent le volume de leurs fesses avec des touffes de pagnes (attôfô) empilés les uns sur les autres. Les plus jeunes sont seins nus dressés vers le soleil, portant des Kodjo ou string africain. D’autres portent des colliers de bouillons, d’aubergine ou de graine, coiffées de rondelles d’avocat et bien d’autres fruits. Toutes dansent au son de la musique de leur terroir soulevant de faibles nuées de poussières. Quant aux hommes, soit ils restent hommes habillés en tenue traditionnelle attribuées aux hommes, soit ils «deviennent» femmes portant des perruques sur la tête, un string qui, à cause de sa finesse, contient difficilement leurs sexes volumineux, des soutiens-gorges et se déhanchent en secouant leurs fesses sans forme, au son de la fanfare et de tambours majeurs. Qu’ils soient jeunes, adultes ou vieux, les fils et filles des sept familles d’Assinie exécutent à la perfection les talents artistiques reconnus aux leurs. Car, chaque famille a son histoire.
A 18h, le spectacle prend fin par une représentation plastique de la traite négrière qui simule les souffrances du peuple noir durant cette période sombre. Au même moment, une course de pirogue se jouait sur la lagune qui ceinture le village. «Cette fête créée il y a 27 ans, est devenue, grâce à plusieurs personnes un festival régional, national et international depuis trois ans. Elle préserve et fait la promotion des valeurs nobles de la tradition Essouman. C’est l’occupation saine de la jeunesse de tous les horizons et l’entraide sociale», explique le président du comité royal Essouman, Ignace Niamké Mossou.
Quand la nuit tombe sur le village, les festivaliers n’ont pas le temps de reprendre leur souffle. De la tradition, ils plongent dans la modernité. Un podium est rapidement dressé sur le site pour Assinie by Night, la partie nocturne du festival. En attendant de traverser la lagune pour rejoindre l’île située entre la lagune et la mer qui va accueillir les festivaliers le lendemain, la nuit est chaude. Les artistes se succèdent sur scène. En live, un orchestre de l’Institut national des arts et du spectacle d’Abidjan ou Groupe Djolo reprend des classiques du Zouglou que le public chante en chœur. Dj Mix et Vetcho Lolas suivent pour la partie coupé-décalée dans sa forme Dj. Bien avant ces têtes d’affiche de la musque ivoirienne telle qu’elle est devenue avec le phénomène Dj, Shélina Amour, la cousine de Joëlle C, et des artistes qui cherchent encore leurs repères prestent. Moins ou pas du connus, ils captent peu l’attention des spectateurs qui au pied du podium, debout ou assis dans les maquis ouverts pour la circonstance, avalent des gorgées de bières fraiches ou de vins. Les spécialistes de la liqueur locale ou Koutoukou sont également bien servis. Certains festivaliers en groupes d’amis préfèrent, eux, s’amuser ailleurs, dans les bars et autres maquis sur la voie principale du village. La musique fuse dans tous les sens jusqu’au petit matin.
Tous à la plage
La 27ème édition du Festival Climbié beach d’Assinie-Mafia tire à sa fin. Certaines jeunes filles, très nombreuses, sont en maillot de bain sur la rue principale. D’autres ne s’y sont pas prises tôt pour avoir la tenue recommandée. Peu importe. Les commerçants ont tout prévu. A 20 mètres du quai d’embarcation, ils proposent des maillots de bain qui s’arrachent. «Je veux voir si ça me rentre bien», dit une jeune cliente. Le vendeur lui montre sa cabine d’essayage, un petit coin couvert de bâches noires. Sans gêne, elle descend son pantalon et ressort en maillot de bain. Plusieurs jeunes filles en font autant. Les voyeurs apprécient. En tenue de plage, les jeunes filles convergent vers le quai des pirogues. D’autres refusent de montrer leurs formes, elles se couvrent de serviettes ou restent habillées en tenues qui n’ont rien à voir avec la plage. Pareil chez les hommes dont certains sont en petites culottes quand les autres sont en grandes culottes ou en pantalons, en rang derrière ou devant les filles au quai d’embarcation.
La police maritime veille au grain pour éviter les bousculades, car la traversée de la lagune en pirogue n’est pas un jeu d’enfants. Prudence oblige, les organisateurs exigent la discipline. A 14h, une foule importante occupe la plage d’Assinie-Mafia où un podium est encore dressé pour accueillir des artistes qui se font attendre. Mais les festivaliers ne s’ennuient pas. Les plus courageux plongent et nage dans la mer. Les moins courageux restent au bord, loin de la mer dans les maquis se livrant au même rituel alcoolique que la veille, ou autour du podium. De leur position, les observateurs contemplent, entre deux gorgées, les différentes catégories de formes des festivalières, chacune avec ses qualités et ses défauts.
Enfin, TNT, le premier groupe d’artistes programmé, arrive. Rocky Gold lui succède. A 17h, lorsque Molare, la tête d’affiche du beach, pointe, les amateurs de sa musique se délectent. Orentchy ferme le festival. Il fait déjà nuit. Les pirogues retournent au village avec leurs passagers. C’en est fini pour cette année.
Bruno Kouadio
Envoyé spécial à Assinie
En attendant la traversée la lagune
A ce spectacle costumier, les femmes font preuve d’ingéniosité et de créativité. Certaines couvrent leurs seins avec de l’avocat, accroissent le volume de leurs fesses avec des touffes de pagnes (attôfô) empilés les uns sur les autres. Les plus jeunes sont seins nus dressés vers le soleil, portant des Kodjo ou string africain. D’autres portent des colliers de bouillons, d’aubergine ou de graine, coiffées de rondelles d’avocat et bien d’autres fruits. Toutes dansent au son de la musique de leur terroir soulevant de faibles nuées de poussières. Quant aux hommes, soit ils restent hommes habillés en tenue traditionnelle attribuées aux hommes, soit ils «deviennent» femmes portant des perruques sur la tête, un string qui, à cause de sa finesse, contient difficilement leurs sexes volumineux, des soutiens-gorges et se déhanchent en secouant leurs fesses sans forme, au son de la fanfare et de tambours majeurs. Qu’ils soient jeunes, adultes ou vieux, les fils et filles des sept familles d’Assinie exécutent à la perfection les talents artistiques reconnus aux leurs. Car, chaque famille a son histoire.
A 18h, le spectacle prend fin par une représentation plastique de la traite négrière qui simule les souffrances du peuple noir durant cette période sombre. Au même moment, une course de pirogue se jouait sur la lagune qui ceinture le village. «Cette fête créée il y a 27 ans, est devenue, grâce à plusieurs personnes un festival régional, national et international depuis trois ans. Elle préserve et fait la promotion des valeurs nobles de la tradition Essouman. C’est l’occupation saine de la jeunesse de tous les horizons et l’entraide sociale», explique le président du comité royal Essouman, Ignace Niamké Mossou.
Quand la nuit tombe sur le village, les festivaliers n’ont pas le temps de reprendre leur souffle. De la tradition, ils plongent dans la modernité. Un podium est rapidement dressé sur le site pour Assinie by Night, la partie nocturne du festival. En attendant de traverser la lagune pour rejoindre l’île située entre la lagune et la mer qui va accueillir les festivaliers le lendemain, la nuit est chaude. Les artistes se succèdent sur scène. En live, un orchestre de l’Institut national des arts et du spectacle d’Abidjan ou Groupe Djolo reprend des classiques du Zouglou que le public chante en chœur. Dj Mix et Vetcho Lolas suivent pour la partie coupé-décalée dans sa forme Dj. Bien avant ces têtes d’affiche de la musque ivoirienne telle qu’elle est devenue avec le phénomène Dj, Shélina Amour, la cousine de Joëlle C, et des artistes qui cherchent encore leurs repères prestent. Moins ou pas du connus, ils captent peu l’attention des spectateurs qui au pied du podium, debout ou assis dans les maquis ouverts pour la circonstance, avalent des gorgées de bières fraiches ou de vins. Les spécialistes de la liqueur locale ou Koutoukou sont également bien servis. Certains festivaliers en groupes d’amis préfèrent, eux, s’amuser ailleurs, dans les bars et autres maquis sur la voie principale du village. La musique fuse dans tous les sens jusqu’au petit matin.
Tous à la plage
La 27ème édition du Festival Climbié beach d’Assinie-Mafia tire à sa fin. Certaines jeunes filles, très nombreuses, sont en maillot de bain sur la rue principale. D’autres ne s’y sont pas prises tôt pour avoir la tenue recommandée. Peu importe. Les commerçants ont tout prévu. A 20 mètres du quai d’embarcation, ils proposent des maillots de bain qui s’arrachent. «Je veux voir si ça me rentre bien», dit une jeune cliente. Le vendeur lui montre sa cabine d’essayage, un petit coin couvert de bâches noires. Sans gêne, elle descend son pantalon et ressort en maillot de bain. Plusieurs jeunes filles en font autant. Les voyeurs apprécient. En tenue de plage, les jeunes filles convergent vers le quai des pirogues. D’autres refusent de montrer leurs formes, elles se couvrent de serviettes ou restent habillées en tenues qui n’ont rien à voir avec la plage. Pareil chez les hommes dont certains sont en petites culottes quand les autres sont en grandes culottes ou en pantalons, en rang derrière ou devant les filles au quai d’embarcation.
La police maritime veille au grain pour éviter les bousculades, car la traversée de la lagune en pirogue n’est pas un jeu d’enfants. Prudence oblige, les organisateurs exigent la discipline. A 14h, une foule importante occupe la plage d’Assinie-Mafia où un podium est encore dressé pour accueillir des artistes qui se font attendre. Mais les festivaliers ne s’ennuient pas. Les plus courageux plongent et nage dans la mer. Les moins courageux restent au bord, loin de la mer dans les maquis se livrant au même rituel alcoolique que la veille, ou autour du podium. De leur position, les observateurs contemplent, entre deux gorgées, les différentes catégories de formes des festivalières, chacune avec ses qualités et ses défauts.
Enfin, TNT, le premier groupe d’artistes programmé, arrive. Rocky Gold lui succède. A 17h, lorsque Molare, la tête d’affiche du beach, pointe, les amateurs de sa musique se délectent. Orentchy ferme le festival. Il fait déjà nuit. Les pirogues retournent au village avec leurs passagers. C’en est fini pour cette année.
Bruno Kouadio
Envoyé spécial à Assinie