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Société Publié le mardi 30 août 2016 | APA

Les commerçants déguerpis, de retour sur les voies publiques à Abidjan

© APA Par Marc Innocent
Salubrité / Projet d`embellissement des villes et communes: poursuites de l`opération de déguerpissement du boulevard Nangui Abrogoua d`Adjamé
Le ministère de la Salubrité Urbaine et de l`Assainissement et ses agents étaient ce Vendredi 26 Août 2016 sur le boulevard Nangui Abrogoua aux abords du Forum des Marchés d`Adjamé dans le cadre de la poursuite de son programme de libération des emprises du domaine public.
Abidjan (Côte d'Ivoire) - Les déguerpis des abords des rues, grandes artères et autres espaces déclarés d'utilité publique de la capitale économique ivoirienne, sont de retour sur ces sites, en jouant au cache-cache avec les forces de l'ordre chargés de la remise en ordre de l'espace public urbain.

Pour juguler les occupations illégales et anarchiques du domaine public, le ministère de la Salubrité urbaine et de l'assainissement a engagé une opération de déguerpissement des occupants.

Pour la plupart, exerçant dans l'auto-emploi fait de petit commerce, restauration de rue..., ces jeunes femmes et hommes encombraient les trottoirs, les carrefours de la grande métropole ivoirienne avec pour conséquences, le rétrécissement de la chaussée et l'insalubrité des lieux occupés faits d'ordures et eaux usées.

Quelques semaines après l'opération, les déguerpis refont surface. Notamment, dans la commune d'Adjamé où le Boulevard Nangui Abrogoua et le rond de l'ex-cinéma Liberté, au sous-quartier ''220 logements'', retrouvent, au grand dam des automobilistes et autres usagers de la voie publique, petit à petit, leur jadis encombrement de la chaussée.

'' Ils sont venus nous chasser d'ici sans nous indiquer un site pour exercer nos activités. Donc nous sommes là, la peur au ventre car les policiers nous mènent la vie dure pour faire respecter la décision '', relate Abou Diarra, un jeune vendeur ambulant, jetant des regards furtifs de gauche à droite, de peur de se faire ''prendre'', selon lui par la police.

De fait, policiers et occupants de ces ''sites interdits'', se livrent depuis peu à un jeu de cache-cache dans la commune commerciale d'Adjamé.

''Quand nous apercevons leur véhicule, c'est le sauve qui peut pour se réfugier derrière les logements avant de réapparaître après leur passe'', confesse Aminata Dembélé, vendeuse de jouets.

Si à Adjamé les autorités chargées de faire respecter la décision ministérielle se démènent tant bien que mal pour imposer l'ordre dans l'espace public urbain, il n'est pas de même à Yopougon, la plus grande commune à l'ouest d'Abidjan.

L'unique voie d'accès au plus grand marché de la commune au sous-quartier Sicogi n'existe pratiquement que de nom. Elle est encombrée par des commerçants et commerçantes exposant leurs produits sur la chaussée. Au point que les automobilistes sont obligés d'user à tue tête de leur klaxon pour se frayer difficilement le chemin.

Pourtant, à son arrivée à la tête de la commune, le premier magistrat avait pris la ''courageuse'' décision de déguerpir les lieux. '' Ça a duré juste une semaine, les gens sont revenus investir la voie, on ne sait trop comment ? ", se plaint Alfred Kouakou, un riverain.

Comme à Adjamé et à Yopougon, la plupart des communes du District d'Abidjan n'échappent pas à la ''réinstallation'' illégale sur le domaine public.
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