Les Ivoiriens consomment trop les antibiotiques (substance soit naturelle ou chimique le plus souvent, qui est destinée soit à tuer les bactéries ou à ralentir leur croissance, ndlr). La faute est aux médecins prescripteurs et à l’automédication. «60 à 80% des prescriptions médicales sont constituées d'antibiotiques. Chez les malades hospitalisés, ce sont 40 à 50% des prescriptions qui sont des antibiotiques», a révélé Pr. Ehui Eboi du service des maladies infectieuses et tropical (Smit) du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville à Abidjan qui a animé, lundi dernier, une conférence de presse sur l’antibiothérapie (c’est l’utilisation des antibiotiques pour traiter des maladies dues à des bactéries, ndlr) dans un hôtel huppé d’Abidjan à l’initiative des laboratoires Sanofi.
Or, selon lui, il y a un gros risque à surconsommer les antibiotiques, surtout quand il y a un mésusage. Alors, dans quel cas utilise-t-on les antibiotiques ? «Les antibiotiques sont utilisés pour traiter tout ce qui est infection due à des bactéries. Les infections sont de plusieurs types : elles peuvent être pulmonaires, elles peuvent être au niveau de la sphère Orl, elles peuvent être digestives. Donc, on utilise les antibiotiques dans tout ce qui est infections d’origine bactérienne pour lesquelles on n’a pas des éléments soit de laboratoire soit des éléments cliniques probants», a répondu Pr. Ehui.
«On risque une résistance à tous les antibiotiques»
Cette forte utilisation des antibiotiques pose un gros problème, à en croire le professeur, «surtout dans des situations de prescription non indiquées». Par exemple, a poursuivi le conférencier, «dans des cas de grippe, il y a des médecins qui prescrivent des antibiotiques. Ce qui ne devrait pas se faire. Parce que la grippe est due à un virus. Or les antibiotiques ne sont pas actifs sur les virus. Certains médecins prescrivent les antibiotiques dans les cas de fièvre. Or une fièvre ne veut pas forcément dire infection. Une fièvre peut être due à autre chose. Surtout chez les enfants. Un enfant qui tombe et qui a un choc peut faire une fièvre. Ça ne veut pas dire qu’il a forcément une infection». Il arrive ainsi à la conclusion qu’il y a manifestement un mauvais usage des antibiotiques en Côte d’Ivoire. Ce qui expose à un risque de résistance des bactéries aux antibiotiques. «Si on n’y prend garde, on se retrouvera dans une impasse. On n’aura plus d’arme pour pouvoir faire face aux infections bactériennes. Parce qu’on aura développé une résistance à tous les antibiotiques», a averti Pr Ehui.
Face à cette menace, que faut-il faire pour éviter les résistances aux antibiotiques ? «Pour éviter les résistances, il faut mettre l’accent sur la prévention. Elle passe par l’hygiène, la vaccination pour les maladies qu’on peut éviter par la vaccination telles que la fièvre typhoïde, les infections respiratoires surtout chez les enfants. Et surtout l’utilisation rationnelle des antibiotiques. C'est-à-dire utiliser les antibiotiques dans les bonnes indications. Les antibiotiques doivent être prescrits par un professionnel de la santé formé à cet effet. Généralement, ce sont les médecins. Mais, dans notre contexte, nous avons des infirmiers, des sages-femmes qui prescrivent des antibiotiques», a révélé le professeur.
De son côté, Pr. Laurence Adonis, chef de service pédiatrie médicale et de l’unité de néphrologie pédiatrique au Chu de Yopougon, a expliqué les dangers des infections urinaires chez l’enfant. (Nous y reviendrons demain)
Coulibaly Zié Oumar
Or, selon lui, il y a un gros risque à surconsommer les antibiotiques, surtout quand il y a un mésusage. Alors, dans quel cas utilise-t-on les antibiotiques ? «Les antibiotiques sont utilisés pour traiter tout ce qui est infection due à des bactéries. Les infections sont de plusieurs types : elles peuvent être pulmonaires, elles peuvent être au niveau de la sphère Orl, elles peuvent être digestives. Donc, on utilise les antibiotiques dans tout ce qui est infections d’origine bactérienne pour lesquelles on n’a pas des éléments soit de laboratoire soit des éléments cliniques probants», a répondu Pr. Ehui.
«On risque une résistance à tous les antibiotiques»
Cette forte utilisation des antibiotiques pose un gros problème, à en croire le professeur, «surtout dans des situations de prescription non indiquées». Par exemple, a poursuivi le conférencier, «dans des cas de grippe, il y a des médecins qui prescrivent des antibiotiques. Ce qui ne devrait pas se faire. Parce que la grippe est due à un virus. Or les antibiotiques ne sont pas actifs sur les virus. Certains médecins prescrivent les antibiotiques dans les cas de fièvre. Or une fièvre ne veut pas forcément dire infection. Une fièvre peut être due à autre chose. Surtout chez les enfants. Un enfant qui tombe et qui a un choc peut faire une fièvre. Ça ne veut pas dire qu’il a forcément une infection». Il arrive ainsi à la conclusion qu’il y a manifestement un mauvais usage des antibiotiques en Côte d’Ivoire. Ce qui expose à un risque de résistance des bactéries aux antibiotiques. «Si on n’y prend garde, on se retrouvera dans une impasse. On n’aura plus d’arme pour pouvoir faire face aux infections bactériennes. Parce qu’on aura développé une résistance à tous les antibiotiques», a averti Pr Ehui.
Face à cette menace, que faut-il faire pour éviter les résistances aux antibiotiques ? «Pour éviter les résistances, il faut mettre l’accent sur la prévention. Elle passe par l’hygiène, la vaccination pour les maladies qu’on peut éviter par la vaccination telles que la fièvre typhoïde, les infections respiratoires surtout chez les enfants. Et surtout l’utilisation rationnelle des antibiotiques. C'est-à-dire utiliser les antibiotiques dans les bonnes indications. Les antibiotiques doivent être prescrits par un professionnel de la santé formé à cet effet. Généralement, ce sont les médecins. Mais, dans notre contexte, nous avons des infirmiers, des sages-femmes qui prescrivent des antibiotiques», a révélé le professeur.
De son côté, Pr. Laurence Adonis, chef de service pédiatrie médicale et de l’unité de néphrologie pédiatrique au Chu de Yopougon, a expliqué les dangers des infections urinaires chez l’enfant. (Nous y reviendrons demain)
Coulibaly Zié Oumar