Sur la scène, on l’appelle Dent de Man, de son nom d’actrice-réalisatrice. A l’état civil, elle est Singo Suzanne. En sa qualité de présidente de la commission de lutte contre la piraterie, elle lance des cris d’alarme et pose le diagnostic du fléau.
Quel est l’état des lieux de la piraterie en Côte d’Ivoire ?
La piraterie est une calamité contre les artistes. Si aujourd’hui, il n’y a pas de production, c’est à cause du piratage des œuvres. C’est vraiment dommage. Le piratage est en train de faire des dégâts. Cela veut dire que la culture n’a plus sa place parce que si on ne produit pas, la culture ne va plus exister en Côte d’Ivoire. Notre rôle est de trouver le remède c’est-à-dire faire en sorte qu’on diminue jusqu’à éradiquer le piratage en Côte d’Ivoire. Voilà pourquoi, la commission a été créée au Burida et nous y travaillons. Notre méthode est différente de celle des autres. Nous avons commencé en prenant les pirates pour les mettre en prison. Après, nous avons réfléchi et avons vu que ce sont nos frères Ivoiriens. Alors, avec le concert de la commission, nous avons décidé d’aller vers eux parce qu’ils pensent que ce qu’ils font, c’est du travail. On ne vole pas l’œuvre des gens et penser qu’on fait du travail. Voler, c’est voler. Nous avons rencontré les responsables des pirates. Aujourd’hui, ils sont en train de faire un travail faramineux en recensant tous les pirates pour venir au Burida. Nous leur avions dit dans la rue dans la légalité. Des œuvres avec stickers. Ce ne sont pas les petits vendeurs qui sont dans la rue qui posent le problème. Ce sont les pirates qui sont dangereux. Ceux-ci ont chez eux des machines qui reproduisent les œuvres des artistes en quantité. Ils donnent ces œuvres piratées aux enfants pour les vendre dans la rue. Nous voulons éradiquer par la racine et non par les feuilles. Certes, les jeunes gens vendent mais nous voulons démasquer les grosses têtes afin de mettre fin au piratage en Côte d’Ivoire. Voilà le travail qui se fait dans l’ombre.
Est-ce que cela veut dire que la brigade qui a été mise en place par le gouvernement a échoué ?
J’aurai appris que la brigade émane de quatre ministères. Vous savez, quand le gouvernement veut travailler, il travaille mais quand il ne s’intéresse pas à quelque il se s’intéresse pas. Quand madame la ministre de la Santé s’est levée pour traquer les fumeurs dans les rues, cette opération a porté ses fruits. Je ne dis pas que les gens ne fument plus mais, ils savent comment fumer et où fumer. Mais, dans notre cas la brigade existe sans mener des actions concrètes sur le terrain. Si vous y allez, vous verrez le commissaire assis dans son bureau. Quand il est fatigué, il se lève sans mener des actions sur le terrain car il n’a pas d’éléments. Alors qu’il a été nommé par quatre ministères. Il a été nommé pour nous aider à éradiquer ce phénomène ou pour s’asseoir dans son bureau ? Ce n’est pas le Burida qui l’a nommé. C’est le gouvernement qui l’a nommé. Pourquoi, on ne met pas les moyens à sa disposition pour faire le travail ? C’est notre argent du Burida qu’on doit utiliser pour avoir des policiers sous la main pour traquer les pirates et quand nous les emmenons au commissariat, il faut payer. Cela veut dire qu’on nous vole par deux fois. Vous voyez les artistes qui meurent en cascades. Quand madame Anne Ouloto s’est levée avec le soutien de l’Etat dans l’opération ville propre, aujourd’hui, le visage de cette commune d’Adjamé a changé. Quand l’Etat veut faire, il le fait. Mais, quand il ne veut pas faire il ne le fait pas, c’est fait exprès.
Vu la situation, au cas où les choses échouent avec cette brigade que comptez-vous faire ?
Nous-mêmes en tant qu’artistes, sommes en train de mener des démarches pour avoir des policiers. C’est trop compliqué cela. Qu’a fait la Culture pour mériter cela ? Pourquoi les gens ne prêtent pas attention à notre sujet. Je vous ai dit si l’Etat veut que la piraterie s’arrête en Côte d’Ivoire, elle va s’arrêter, le même jour. Ce ne sont pas les moyens qui manquent.
Selon vous, c’est un manque de volonté politique ?
Je le dis haut et fort. C’est un manque de volonté politique.
Tout dernièrement le président Gbi disait que « pour tourner vous louez des véhicules pour combattre la piraterie ». D’où sortez-vous cet argent ?
C’est ce qu’on vous dit. C’est l’argent du Burida prévu pour les artistes que nous prenons pour louer des véhicules et des policiers. Nous sommes des orphelins. L’art est orphelin en Côte d’Ivoire.
Que proposerez-vous au gouvernement comme solution?
On a vu ici une opération qui m’a marqué dans ma jeunesse qu’on appelait opération coup de poing. Quand nos forces de défense et de sécurité ont voulu déloger les Microbes à Abobo, cela s’est fait en une semaine. Aujourd’hui, ces Microbes se promènent un peu partout parce qu’ils n’ont plus de base. Mais pourquoi, ils ne le font pas pour nous ? Il faut une présence de nos forces un peu partout pour traquer les grands pirates car les gens savent où ils se trouvent à Adjamé, Koumassi, Abobo… Si des descentes de nos policiers sont faites dans ce sens, vous verrez que ce phénomène va baisser. Pas totalement, mais on n’en parlera moins.
Combien coûte le préjudice causé par la piraterie?
Ce sont des milliards de francs CFA. Les gens ne comprennent pas. Mais, moi j’ai un problème car je me dis que nos gouvernants ne connaissent pas ce que l’art apporte à un pays. Voilà, le véritable problème que nous avons. S’ils connaissaient ce que l’art apporte à un pays, ils n’allaient pas négliger la lutte contre la piraterie.
Mais pourquoi, ne pas demander la tenue d’un séminaire sur la question?
Pourquoi, c’est nous qui allons le demander ? Pourquoi, c’est nous qui devions réfléchir à leur place. Nous réfléchissons déjà pour créer. Vous avez nommé quelqu’un. C’est la personne nommée qui propose des rencontres avec son personnel. Mais, on le fait car ce sont les artistes qui meurent. On le fait parce que l’heure est grave. Mais, qu’ils nous aident, qu’ils pensent à nous.
Comment voyez-vous l’avenir de l’art en Côte d’Ivoire ?
L’avenir de l’art en Côte d’Ivoire est bancal. Si la piraterie doit faire barrage à la Culture ivoirienne. Je le dis, c’est très grave. Donc, nous lançons un appel au gouvernement de Côte d’Ivoire, au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, à tous ceux qui peuvent éradiquer la piraterie car nous n’avons pas les moyens. La preuve, nous nous déplaçons en taxi, c’est difficile. Nous n’allons pas continuer à utiliser l’argent de nos collègues artistes pour mener ce combat. Voilà, pourquoi à un moment donné la directrice générale du Burida ne voulait plus de commission contre la piraterie. On a vu la ministre Anne Ouloto sur le terrain. Ce sont des exemples palpables. Donc, cela peut-être possible dans notre cas.
Etes-vous allés vers votre ministre de tutelle qui est le ministre de la Culture et de la Francophonie ?
Lui-même, il ne voit pas ? Il n’entend pas le cri de cœur des artistes ? Soyons sérieux !
Quelles sont vos joies et peines dans votre métier d’artiste ?
Je ne retiens pas les mauvaises choses. Tout ce qui est mauvais, je préfère ne pas les garder en mémoire. Je préfère retenir ce qui est bon. L’art a fait qu’aujourd’hui. Je suis connue dans le monde. Quand je rentre dans un bureau, je suis respectée. Ce que je retiens comme mauvais, c’est la piraterie.
Réalisée par M.O, coll MB et GK
Quel est l’état des lieux de la piraterie en Côte d’Ivoire ?
La piraterie est une calamité contre les artistes. Si aujourd’hui, il n’y a pas de production, c’est à cause du piratage des œuvres. C’est vraiment dommage. Le piratage est en train de faire des dégâts. Cela veut dire que la culture n’a plus sa place parce que si on ne produit pas, la culture ne va plus exister en Côte d’Ivoire. Notre rôle est de trouver le remède c’est-à-dire faire en sorte qu’on diminue jusqu’à éradiquer le piratage en Côte d’Ivoire. Voilà pourquoi, la commission a été créée au Burida et nous y travaillons. Notre méthode est différente de celle des autres. Nous avons commencé en prenant les pirates pour les mettre en prison. Après, nous avons réfléchi et avons vu que ce sont nos frères Ivoiriens. Alors, avec le concert de la commission, nous avons décidé d’aller vers eux parce qu’ils pensent que ce qu’ils font, c’est du travail. On ne vole pas l’œuvre des gens et penser qu’on fait du travail. Voler, c’est voler. Nous avons rencontré les responsables des pirates. Aujourd’hui, ils sont en train de faire un travail faramineux en recensant tous les pirates pour venir au Burida. Nous leur avions dit dans la rue dans la légalité. Des œuvres avec stickers. Ce ne sont pas les petits vendeurs qui sont dans la rue qui posent le problème. Ce sont les pirates qui sont dangereux. Ceux-ci ont chez eux des machines qui reproduisent les œuvres des artistes en quantité. Ils donnent ces œuvres piratées aux enfants pour les vendre dans la rue. Nous voulons éradiquer par la racine et non par les feuilles. Certes, les jeunes gens vendent mais nous voulons démasquer les grosses têtes afin de mettre fin au piratage en Côte d’Ivoire. Voilà le travail qui se fait dans l’ombre.
Est-ce que cela veut dire que la brigade qui a été mise en place par le gouvernement a échoué ?
J’aurai appris que la brigade émane de quatre ministères. Vous savez, quand le gouvernement veut travailler, il travaille mais quand il ne s’intéresse pas à quelque il se s’intéresse pas. Quand madame la ministre de la Santé s’est levée pour traquer les fumeurs dans les rues, cette opération a porté ses fruits. Je ne dis pas que les gens ne fument plus mais, ils savent comment fumer et où fumer. Mais, dans notre cas la brigade existe sans mener des actions concrètes sur le terrain. Si vous y allez, vous verrez le commissaire assis dans son bureau. Quand il est fatigué, il se lève sans mener des actions sur le terrain car il n’a pas d’éléments. Alors qu’il a été nommé par quatre ministères. Il a été nommé pour nous aider à éradiquer ce phénomène ou pour s’asseoir dans son bureau ? Ce n’est pas le Burida qui l’a nommé. C’est le gouvernement qui l’a nommé. Pourquoi, on ne met pas les moyens à sa disposition pour faire le travail ? C’est notre argent du Burida qu’on doit utiliser pour avoir des policiers sous la main pour traquer les pirates et quand nous les emmenons au commissariat, il faut payer. Cela veut dire qu’on nous vole par deux fois. Vous voyez les artistes qui meurent en cascades. Quand madame Anne Ouloto s’est levée avec le soutien de l’Etat dans l’opération ville propre, aujourd’hui, le visage de cette commune d’Adjamé a changé. Quand l’Etat veut faire, il le fait. Mais, quand il ne veut pas faire il ne le fait pas, c’est fait exprès.
Vu la situation, au cas où les choses échouent avec cette brigade que comptez-vous faire ?
Nous-mêmes en tant qu’artistes, sommes en train de mener des démarches pour avoir des policiers. C’est trop compliqué cela. Qu’a fait la Culture pour mériter cela ? Pourquoi les gens ne prêtent pas attention à notre sujet. Je vous ai dit si l’Etat veut que la piraterie s’arrête en Côte d’Ivoire, elle va s’arrêter, le même jour. Ce ne sont pas les moyens qui manquent.
Selon vous, c’est un manque de volonté politique ?
Je le dis haut et fort. C’est un manque de volonté politique.
Tout dernièrement le président Gbi disait que « pour tourner vous louez des véhicules pour combattre la piraterie ». D’où sortez-vous cet argent ?
C’est ce qu’on vous dit. C’est l’argent du Burida prévu pour les artistes que nous prenons pour louer des véhicules et des policiers. Nous sommes des orphelins. L’art est orphelin en Côte d’Ivoire.
Que proposerez-vous au gouvernement comme solution?
On a vu ici une opération qui m’a marqué dans ma jeunesse qu’on appelait opération coup de poing. Quand nos forces de défense et de sécurité ont voulu déloger les Microbes à Abobo, cela s’est fait en une semaine. Aujourd’hui, ces Microbes se promènent un peu partout parce qu’ils n’ont plus de base. Mais pourquoi, ils ne le font pas pour nous ? Il faut une présence de nos forces un peu partout pour traquer les grands pirates car les gens savent où ils se trouvent à Adjamé, Koumassi, Abobo… Si des descentes de nos policiers sont faites dans ce sens, vous verrez que ce phénomène va baisser. Pas totalement, mais on n’en parlera moins.
Combien coûte le préjudice causé par la piraterie?
Ce sont des milliards de francs CFA. Les gens ne comprennent pas. Mais, moi j’ai un problème car je me dis que nos gouvernants ne connaissent pas ce que l’art apporte à un pays. Voilà, le véritable problème que nous avons. S’ils connaissaient ce que l’art apporte à un pays, ils n’allaient pas négliger la lutte contre la piraterie.
Mais pourquoi, ne pas demander la tenue d’un séminaire sur la question?
Pourquoi, c’est nous qui allons le demander ? Pourquoi, c’est nous qui devions réfléchir à leur place. Nous réfléchissons déjà pour créer. Vous avez nommé quelqu’un. C’est la personne nommée qui propose des rencontres avec son personnel. Mais, on le fait car ce sont les artistes qui meurent. On le fait parce que l’heure est grave. Mais, qu’ils nous aident, qu’ils pensent à nous.
Comment voyez-vous l’avenir de l’art en Côte d’Ivoire ?
L’avenir de l’art en Côte d’Ivoire est bancal. Si la piraterie doit faire barrage à la Culture ivoirienne. Je le dis, c’est très grave. Donc, nous lançons un appel au gouvernement de Côte d’Ivoire, au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, à tous ceux qui peuvent éradiquer la piraterie car nous n’avons pas les moyens. La preuve, nous nous déplaçons en taxi, c’est difficile. Nous n’allons pas continuer à utiliser l’argent de nos collègues artistes pour mener ce combat. Voilà, pourquoi à un moment donné la directrice générale du Burida ne voulait plus de commission contre la piraterie. On a vu la ministre Anne Ouloto sur le terrain. Ce sont des exemples palpables. Donc, cela peut-être possible dans notre cas.
Etes-vous allés vers votre ministre de tutelle qui est le ministre de la Culture et de la Francophonie ?
Lui-même, il ne voit pas ? Il n’entend pas le cri de cœur des artistes ? Soyons sérieux !
Quelles sont vos joies et peines dans votre métier d’artiste ?
Je ne retiens pas les mauvaises choses. Tout ce qui est mauvais, je préfère ne pas les garder en mémoire. Je préfère retenir ce qui est bon. L’art a fait qu’aujourd’hui. Je suis connue dans le monde. Quand je rentre dans un bureau, je suis respectée. Ce que je retiens comme mauvais, c’est la piraterie.
Réalisée par M.O, coll MB et GK