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Société Publié le jeudi 15 septembre 2016 | AFP

Risque d’insécurité alimentaire pour les expulsés des forêts classées ivoiriennes (HRW)

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a alerté jeudi sur le risque d'insécurité alimentaire guettant les populations expulsées du Parc national du Mont Peko (ouest) en Côte d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire a lancé en juillet une vaste opération d'expulsion forcée visant des dizaines de milliers de producteurs de cacao du parc.
"L'afflux d'agriculteurs déplacés, qui ont perdu les cultures de rente dont ils dépendaient pour nourrir leurs familles, a eu pour conséquence que plusieurs villes et villages ont vu leurs populations plus que doubler", écrit l'Ong dans un communiqué.
Le parc du Mont Peko qui s'étend sur 34.000 hectares avait été infiltré "à
70% par des planteurs burkinabè qui y cultivent le cacao après avoir détruit
la faune et la flore", avait déclaré à l'AFP le directeur général de l'Office
ivoirien des parcs et réserves (OIPR), qui gère la faune et la flore protégées
du pays depuis 2003, le colonel Adama Tondossama.
"Le gouvernement n'a pas fait en sorte que les villages en bordure du Mont
Péko puissent abriter et nourrir les personnes déplacées, même
temporairement", a accusé HRW.
"L'Etat veut nous affamer", a déclaré de son côté un chef local, cité par
HRW.
Une personne expulsée interrogée par HRW a déclaré "(avoir) du mal à nourrir (ses) enfants" qui "ne vont plus à l'école".
"Sans notre terre, je ne sais pas ce que nous allons faire", a confié unautre agriculteur.
Mi-juin, HRW a dénoncé les expulsions forcées, suivies de violences et d'extorsion des occupants des forêts classées en Côte d'Ivoire, qui ont commencé en janvier, et appelé le gouvernement ivoirien à mettre un terme à cette "violation du droit international".
Le gouvernement a annoncé en septembre sa décision de restaurer les forêts
classées dans le cadre de ses efforts pour combattre le changement climatique.
"Alors que la Côte d'Ivoire restaure ses forêts, elle devrait faire
davantage d'efforts pour équilibrer le coût humain des expulsions avec les
impératifs environnementaux", a recommandé HRW.
La Côte d'Ivoire n'a plus que trois millions d'hectares de forêts, contre 16 millions dans les années 1960. La déforestation a été notamment engendrée par l'essor du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.

eak/sba
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