Une française, aujourd’hui disparue, collaborait avec moi sur le plan professionnel. Mariée à l’un de nos compatriotes, également disparu, elle connaissait beaucoup notre pays et aussi une grande partie de notre continent. Son mari était diplomate. Elle m’a beaucoup appris sur les arcanes du pouvoir. Souvent quand j’écris, je me freine de dire certaines choses pour ne pas qu’on creuse de savoir d’où j’ai tiré ces informations. Devant certaines situations je ne peux que me rappeler la réponse d’Hampaté Ba, l’éternel, à la suite de ma colère contre certains hommes politiques qui n’écrivaient pas leurs souvenirs. « Ecrire sur la vie politique n’intéressera pas que l’homme politique mais toute sa famille. Même s’il est décédé certaines informations peuvent nuire à sa famille et même à sa région. Il est donc déconseillé d’écrire sur l’homme politique. » Ibrahima Baba Kaké, l’historien pour l’éternel a réagi vigoureusement contre un conseiller français d’un chef d’Etat africain dont il a livré des secrets assez graves. « Un Africain ne publiera jamais de telles informations sur son « patron » qu’il a servi pendant des années. Dans l’Afrique ancienne livrer au public des informations relatives au secret du Roi se payait cher, très cher. » Le Français ne connait pas de secret. Tout doit être dit. Vrai ou faux. L’essentiel consiste à se faire voir, pour qu’on parle de lui-même si « son information » sera un feu vite éteinte dans les esprits. Je comprends mieux les Américains qui mettent en garde tous les hommes, notamment les politiciens, de se méfier de toute personne. Une petite information secrète ou discrète peut être livrée, demain contre vous et pire, écrite dans un livre. L’Amérique est encore plus proche de Dieu que de la fille ainée de l’église. Dans mes relations avec les autres il m’arrive de livrer certaines informations confidentielles. Quelques heures, plus tard, il m’arrive de regretter amèrement, même si la personne est un proche. Avec les mœurs de la politique française ou la moralité malsaine, dont on voit désormais les conséquences, toute information peut se retrouver dans la rue, surtout dans les caniveaux contre vous. Il est difficile de discuter avec ses amis, surtout en politique, et ne pas livrer des confidences. Désormais, que des secrets d’Etat ou personnels constituent en grande partie de la poudre aux yeux pour mieux ridiculiser, demain, le traitre, le grand traitre. Mais ce qui est réjouissant dans une histoire de traitrise, pour nous qui sommes des croyants de foi c’est la fin difficile, grave et malheureuse du traitre. L’une de mes premières nouvelles intitulée : « Le traitre » et publié dans mon premier livre : « Les deux amis. », je donnais la solution finale d’un traitre : Le suicide. Ce qui est réconfortant c’est de savoir qu’en France ou ailleurs il est rare de voir les femmes se livrer à ce genre de bassesse contre leurs anciens patrons. Je peux livrer le secret de la Française mariée à un diplomate ivoirien. Je ne dirai pas cette information, dont j’ai été le témoin, est sécrète. Elle est sans conséquence pour un ou des individus. Elle m’a dit : « Depuis que je suis en Afrique je suis frappée par le fait que les gens ne sont responsables de rien. Tous leurs problèmes viennent d’autrui et principalement du gouvernement. » C’est si vrai que ce n’est pas un secret d’Etat. Vous voyez un Allemand se plaindre de son gouvernement avant de s’être mis en cause d’abord. C’est reconnu que de tout le monde entier le seul continent qui travaille très peu c’est justement l’Afrique et c’est bien dans ce contient qu’on se plaint le plus de tout et de tous. Je crois que nos autorités politiques et administratives en parlant d’émergence doivent mettre l’accent sur la durée des heures de travail. Celui qui travaille deux heures de plus que son voisin sera toujours devant lui. Le soleil ne peut plus être la cause principale de notre refus de travailler plus pour gagner plus. Tout pays qui veut travailler moins et gagner plus présente le signes d’une récession annoncée et des inévitables réductions des salaires ou de l’augmentation des produits de première nécessité, ce qui revient au même. L’Afrique est le continent où le taux d’épargne est le plus bas du contient et où l’on demande beaucoup de croissance et d’emploi sans que le peuple se donne les moyens les plus élémentaires que sont l’épargne et la paix. Des pays toujours prompts à effrayer les investisseurs par les actes et les propos. L’Afrique est encore le continent leader où des pauvres vivent comme des riches et se plaignent de leur manque de revenus. Existe-t-il en politique des enseignements pour donner au peuple un enseignement sur le mode de vie simple et humble en commençant par apprendre d’abord le silence dans lequel on trouve les plus grandes forces pour son épanouissement. Pour créer un déclic dans la population africaine, il serait judicieux que le peuple marche contre lui-même. Pour ses heures réduites de travail et son manque de combativité. Pour son manque d’épargne, ses plaintes permanentes, son tribalisme ambiant, sa corruption. Le temps est arrivé de voir la population se mettre dans la rue pour faire des marches contre elle-même. Ainsi va l’Afrique ! A la semaine prochaine
Editorial Publié le samedi 8 octobre 2016 | L’intelligent d’Abidjan