L’homme politique appartient à tous les métiers et à toutes les professions. On le trouve dans les affaires, la recherche, l’enseignement, la médecine. Mais il ne reflètera aucun de ces métiers dans son comportement, son attitude. Au quotidien. Etre un homme politique est une singularité. Il est différent de tout le reste de la société. C’est un homme qui sent les élections. Le vrai homme politique n’attend pas d’hériter d’un poste politique. il se lance dans une campagne électorale. Capable de gagner ou pas il se portera candidat. Le bonheur pour lui c’est de se faire élire. A ce niveau il est diffèrent du citoyen ordinaire qui se cache dans sa chambre pour faire de la politique. Du moins pour critiquer. Une campagne électorale montre la vraie nature de l’homme politique. Toujours en réunion. Du matin au soir. Donner et recevoir de l’argent des parents, des amis. Les réunions de campagne électorale consistent essentiellement à parler des adversaires réels ou faux. On ne peut pas gagner sans montrer les faiblesses de l’adversaire. Une grande énergie est déployée pour « détruire l’adversaire. » Comme les soldats qui aiment la poudre pour bien respirer, le vrai politicien est attiré par la poudre de la campagne électorale. Pour lui, la victoire et la défaite sont semblables. Le politique est toujours en attente d’une victoire. Il n’accepte jamais une défaite sans quoi il ne serait jamais un homme politique. Il se souvient que son enfance, son adolescence, sa jeunesse et même sa vieillesse a été faite de bagarres, de palabres, de disputes, de violence et de l’art de contredire les autres. Ils aiment l’argent. Forcement ! Entretenir une cour revient cher. Très cher. L’homme politique a souvent des grandes plantations qui vont lui procurer suffisamment d’argent pour se placer suffisamment sur orbite. Il ne faut pas le cacher. En Afrique on n’aime pas pour les idées. La stratégie. Actuellement dans une campagne électorale en Afrique uaucun politicien ne prône la lutte contre la démographie galopante. C’est la lutte numéro 1. Trop compliqué pour un politicien de parler du futur, du club de Dakar ou de la chartre de Lagos. Le continent va à la dérive, à la catastrophe à cause de la démographie galopante. En 1975, le problème de chômage ne se posait pas. Que faut-il faire avant 2025 ? Le politicien a une « distraction favorite. » Recevoir chez lui. On ne peut pas être politicien sans aimer recevoir. Des camarades du parti, des citoyens ordinaires et des adversaires politiques. Les partis politiques sont comme des clubs de football. Ils se connaissent, ils s’appellent, ils voyagent ensemble. Comme des comédiens ils entrent en scène dès que le rideau s’ouvre au public. C’est devant les militants qu’ils savent que leurs partis ont des idéologies différentes. L’homme politique devient malheureux quand personne ne vient chez lui. Les citoyens ordinaires se posent la question régulièrement pourquoi un homme politique n’abandonne jamais le pouvoir. Toujours en quête d’un autre poste, d’une autre élection. On a vu même en France, un ancien Président de la République, après sa chute, briguer un poste de parlementaire. Sans la vie politique et son cortège de courtisans, l’homme politique est sans vie. Il meurt même s’il est en vie. J’ai toujours appelé la politique : « La cage aux fauves. » Vous attaquez ou on vous attaque. » Même l’air pacifique, mou, sans énergie, l’homme politique normal est comme un sofa de Samory. Il n’a peur de rien ne craint rien. Dieu est avec lui. « On ne meurt jamais quand la date n’est pas arrivée. » Donc l’homme politique espère toujours à un poste plus grand. Chaque jour il attend plus d’élévation. L’homme politique croit fermement que Dieu l’a mis au-dessus des autres. L’étonnement a été grand de voir des milliers de candidats par parti politique, en Côte d’Ivoire, briguer des centaines de postes seulement. Que gagnent-ils pour être député ? En regardant les salaires et les avantages l’effort déployé parait dérisoire. Donc leur course au pouvoir ne se situe pas au niveau des intérêts financiers. C’est donc ailleurs que se présente l’intérêt des uns et des autres pour la carrière politique. Un homme simple, ordinaire et du peuple aime le repos, évite les discussions intempestives. L’homme politique vit autrement. Il est le contraire de l’homme simple. A sa décharge un homme politique peut transformer le destin de peuple, de population même avec une très grande psychologie politique. Réussir à voter une nouvelle constitution aussi moderne que celle qui sera proposée le 30 Octobre transformera profondément la politique et les politiciens pour une plus grande créativité. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Editorial Publié le samedi 15 octobre 2016 | L’intelligent d’Abidjan