Abidjan (Côte d'Ivoire) - Une experte en médecine légale a révélé mercredi, à Abidjan, que « 82% des corps examinés ont perdu la vie dans des conditions violentes » à la suite de la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011.
Le Pr Hélène Yapo Etté qui a eu la charge de l'expertise médico-légale de 789 corps de la crise post-électorale de 2010 a fait cette annonce lors du procès de l'ex-première dame, Simone Gbagbo qui se poursuit à Abidjan.
« Selon nos examens, 82% des corps examinés ont perdu la vie dans des conditions violentes, dans 18% des cas les causes de la mort n'ont pu être déterminées et 63% de ces personnes ont été tuées avec des armes à feu et par des éclats d'obus », a précisé devant la Cour, l’Experte.
Les examens de ces corps, a-t-elle ajouté, ont été faits « à travers des autopsies, des radiographies, des prélèvements de cavités pour déterminer les causes et les circonstances des décès ».
« La plupart des corps étaient d'origine ivoirienne avec une prédominance de l'ethnie malinké. La majorité des corps examinés proviennent de la commune d'Abobo suivie de celle d'Adjamé et de Yopougon », a ajouté Pr Hélène Yapo Etté.
La défense de l’ex-Première dame, a pour sa part dénoncé ladite expertise médico-légale qui ne prend pas en compte toutes les victimes de la crise post-électorale, selon elle.
« Pourquoi n'avez-vous pas examiné les cadavres de Duékoué, de Nahibli (Ouest ivoirien) », a interrogé , Me Rodrigue Dadjé, Avocat principal de Simone Gbagbo.«Comme la crise s'est déroulée sur l'ensemble du territoire, il est fort probable que nous ayons encore des corps à expertiser. Notamment, ceux déjà inhumés. Notre présent rapport s'est arrêté le 22 août 2011 », a répondu Mme Etté.
Les autres témoins du jour, notamment le Pr Simplice Anongba , Honoré Affian et Sira Dramé ont brillé par leur absence devant la Cour présidée par Boiqui Kouadio. A en croire Me Dadjé de la défense, ils auraient refusé de venir comparaître.
« L'objectif pour nous n'était même pas de décrier le rapport médical. C'était simplement de prouver que ce rapport n'a jamais pris en compte les faits. Je vous le dis et je pèse mes mots. Pr Etté n'a jamais examiné les corps de la marche d'Abobo », a confié Me Rodrigue Dadjé au terme de l’audience du jour.
« En ce qui concerne les personnes qui auraient été tuées à la marche sur la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI, service public), elle ne les a jamais examinées (…).Pour preuve, j'ai l'ordonnance de 2015 qui nomme Pr Etté afin d'aller exhumer ces corps et faire des analyses », a-t-il conclu.
Simone Gbagbo (68 ans), déjà sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat, en 2015, est poursuivie devant la Cour d’Assises depuis le 31 mai 2016, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre » lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011 qui a fait officiellement plus de 3000 morts.
PIGLB/sy/ls/APA
Le Pr Hélène Yapo Etté qui a eu la charge de l'expertise médico-légale de 789 corps de la crise post-électorale de 2010 a fait cette annonce lors du procès de l'ex-première dame, Simone Gbagbo qui se poursuit à Abidjan.
« Selon nos examens, 82% des corps examinés ont perdu la vie dans des conditions violentes, dans 18% des cas les causes de la mort n'ont pu être déterminées et 63% de ces personnes ont été tuées avec des armes à feu et par des éclats d'obus », a précisé devant la Cour, l’Experte.
Les examens de ces corps, a-t-elle ajouté, ont été faits « à travers des autopsies, des radiographies, des prélèvements de cavités pour déterminer les causes et les circonstances des décès ».
« La plupart des corps étaient d'origine ivoirienne avec une prédominance de l'ethnie malinké. La majorité des corps examinés proviennent de la commune d'Abobo suivie de celle d'Adjamé et de Yopougon », a ajouté Pr Hélène Yapo Etté.
La défense de l’ex-Première dame, a pour sa part dénoncé ladite expertise médico-légale qui ne prend pas en compte toutes les victimes de la crise post-électorale, selon elle.
« Pourquoi n'avez-vous pas examiné les cadavres de Duékoué, de Nahibli (Ouest ivoirien) », a interrogé , Me Rodrigue Dadjé, Avocat principal de Simone Gbagbo.«Comme la crise s'est déroulée sur l'ensemble du territoire, il est fort probable que nous ayons encore des corps à expertiser. Notamment, ceux déjà inhumés. Notre présent rapport s'est arrêté le 22 août 2011 », a répondu Mme Etté.
Les autres témoins du jour, notamment le Pr Simplice Anongba , Honoré Affian et Sira Dramé ont brillé par leur absence devant la Cour présidée par Boiqui Kouadio. A en croire Me Dadjé de la défense, ils auraient refusé de venir comparaître.
« L'objectif pour nous n'était même pas de décrier le rapport médical. C'était simplement de prouver que ce rapport n'a jamais pris en compte les faits. Je vous le dis et je pèse mes mots. Pr Etté n'a jamais examiné les corps de la marche d'Abobo », a confié Me Rodrigue Dadjé au terme de l’audience du jour.
« En ce qui concerne les personnes qui auraient été tuées à la marche sur la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI, service public), elle ne les a jamais examinées (…).Pour preuve, j'ai l'ordonnance de 2015 qui nomme Pr Etté afin d'aller exhumer ces corps et faire des analyses », a-t-il conclu.
Simone Gbagbo (68 ans), déjà sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat, en 2015, est poursuivie devant la Cour d’Assises depuis le 31 mai 2016, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre » lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011 qui a fait officiellement plus de 3000 morts.
PIGLB/sy/ls/APA