La route de l’Ouest, celle qui part de Tiassalé, en passant par Divo et Gagnoa, jusqu’à Man ou Soubré et San Pedro, et au-delà, est une menace pour la sécurité des automobilistes et de leurs passagers. Sur 65Km, entre Tiassalé et Divo, la route est complètement dégradée. Par exemple, à l’entrée du village de Blé, elle est fendue sur une voie entière de la chaussée (Voir photo 1). Ici, il est impossible à deux véhicules de se croiser et de se dépasser. L’un doit s’arrêter et attendre que l’autre passe avant de reprendre la route. Si par méconnaissance de cette partie de la chaussée, deux véhicules venaient à se croiser, soit la collision éclate, soit l’un fait une sortie de route.
Récemment, à la sortie du village de Blé, 22Km de Divo, un automobiliste a été victime de la chaussée d’où émerge un trou béant sans fond. En cherchant à l’éviter, il a fait une sortie de route et s’est retrouvé dans un bas-fond marécageux sur son côté gauche. Accompagné d’une dame, ils ont été secourus par des jeunes du village qui revenaient du champ. La voiture s’est noyée mais le conducteur et sa passagère ont pu être sortis du véhicule qui flottait sur les eaux, le capot dans le vent (Voir photo 2). «Ils ne sont pas blessés. Heureusement que c’est un marécage. Sinon, je ne crois pas qu’ils seraient en vie», a relevé l’un des secouristes, témoin oculaire de l’accident. A notre arrivée sur les lieux, la jeune dame et le conducteur étaient encore sous le choc.
A peine 10Km plus loin, à la sortie du village Gnanzessou, un camion à container venait d’écraser un véhicule de marque Mercedes. La faute encore et toujours à la chaussée dégradée. Car, le conducteur de la Mercedes a manqué de vigilance en cherchant à faire un dépassement sur cette partie de la route où il ne pouvait pas rouler à plus de 10Km/h. «Le camion tombait lentement dans les trous. Le chauffeur lui-même avait du mal à le maitriser puisque la remorque balançait beaucoup. Et c’est là que la petite voiture voulait dépasser. Dans une de ses manœuvres, le camion a écrasé la petite voiture et l’a trainée jusque-là (Voir photo 3)», a expliqué un jeune du village qui a suivi toute la scène de l’accident. Hélas, tous les 5 occupants de la Mercedes sont morts sur le coup.
Il est particulièrement curieux que cette route qui a été réhabilitée, en 2014, soit dans cet de dégradation inexplicable. Quel type de travaux y ont-ils été effectués pour qu’elle se retrouve dans cet état pitoyable ? En attendant que l’Agence de gestion des routes donne une explication scientifique, les millions d’Ivoiriens habitués à cette chaussée ont une certitude : le travail a été mal fait. Alors, la faute à qui ? Au gouvernement qui y a mis des moyens de pacotille pour une réhabilitation de pacotille ? Ou aux ingénieurs qui ont détourné les moyens pour livrer un travail de pacotille ? Un expert de la route esquisse une réponse : «Si vous voulez une route pour 20 ou 30 ans, il y a son prix. Si vous en voulez pour 6 mois ou 1 an, il y a également son prix. Il me semble que le gouvernement ivoirien a choisi de faire des routes de courte durée de vie avec les moyens du bord. Donc, aussitôt achevées, elles se dégradent». Voilà qui est dit.
Bruno Kouadio
Récemment, à la sortie du village de Blé, 22Km de Divo, un automobiliste a été victime de la chaussée d’où émerge un trou béant sans fond. En cherchant à l’éviter, il a fait une sortie de route et s’est retrouvé dans un bas-fond marécageux sur son côté gauche. Accompagné d’une dame, ils ont été secourus par des jeunes du village qui revenaient du champ. La voiture s’est noyée mais le conducteur et sa passagère ont pu être sortis du véhicule qui flottait sur les eaux, le capot dans le vent (Voir photo 2). «Ils ne sont pas blessés. Heureusement que c’est un marécage. Sinon, je ne crois pas qu’ils seraient en vie», a relevé l’un des secouristes, témoin oculaire de l’accident. A notre arrivée sur les lieux, la jeune dame et le conducteur étaient encore sous le choc.
A peine 10Km plus loin, à la sortie du village Gnanzessou, un camion à container venait d’écraser un véhicule de marque Mercedes. La faute encore et toujours à la chaussée dégradée. Car, le conducteur de la Mercedes a manqué de vigilance en cherchant à faire un dépassement sur cette partie de la route où il ne pouvait pas rouler à plus de 10Km/h. «Le camion tombait lentement dans les trous. Le chauffeur lui-même avait du mal à le maitriser puisque la remorque balançait beaucoup. Et c’est là que la petite voiture voulait dépasser. Dans une de ses manœuvres, le camion a écrasé la petite voiture et l’a trainée jusque-là (Voir photo 3)», a expliqué un jeune du village qui a suivi toute la scène de l’accident. Hélas, tous les 5 occupants de la Mercedes sont morts sur le coup.
Il est particulièrement curieux que cette route qui a été réhabilitée, en 2014, soit dans cet de dégradation inexplicable. Quel type de travaux y ont-ils été effectués pour qu’elle se retrouve dans cet état pitoyable ? En attendant que l’Agence de gestion des routes donne une explication scientifique, les millions d’Ivoiriens habitués à cette chaussée ont une certitude : le travail a été mal fait. Alors, la faute à qui ? Au gouvernement qui y a mis des moyens de pacotille pour une réhabilitation de pacotille ? Ou aux ingénieurs qui ont détourné les moyens pour livrer un travail de pacotille ? Un expert de la route esquisse une réponse : «Si vous voulez une route pour 20 ou 30 ans, il y a son prix. Si vous en voulez pour 6 mois ou 1 an, il y a également son prix. Il me semble que le gouvernement ivoirien a choisi de faire des routes de courte durée de vie avec les moyens du bord. Donc, aussitôt achevées, elles se dégradent». Voilà qui est dit.
Bruno Kouadio