2016, c’est désormais du passé. Mais une année mouvementée, marquée par des grèves générales à n’en pas finir. Celles qui sont gravées dans nos esprits sont incontestablement la grève générale des fonctionnaires de novembre 2016, lancée par la plate-forme des organisations professionnelles du secteur public de Zadi Gnagna ; et celle de la majorité des syndicats d’instituteurs du public regroupés au sein de l’Intersyndicale de l’Enseignement Préscolaire et Primaire de Côte d’Ivoire (Isepp-Ci). A l’origine de cette fronde sociale sans précédent, deux mesures controversées et impopulaires prises par le régime. L’ordonnance du chef de l’Etat de 2012 portant réforme des pensions de retraite. Une réforme qui, aux dires des syndicalistes, appauvrit le fonctionnaire à sa retraite. Ce qui ne s’était jamais vu depuis 1962 où la loi sur les pensions de retraite a été votée. La seconde décision vomie par les fonctionnaires, c’est la décision du pouvoir en place d’imposer aux fonctionnaires, singulièrement, aux instituteurs du public, le deuil de leurs arriérés. Deuil lié à leur indemnité de logement et à leur bonification indiciaire. Sans compter des revendications aussi cruciales que celles de la levée de la suspension des check-off, du respect des libertés syndicales. Le régime et les syndicats se sont chaudement empoignés en 2016. Au finish, ni vaincu, ni vainqueur. Malgré les sanctions disciplinaires, les arrestations tous azimuts, les emprisonnements, les redéploiements intempestifs, les menaces, les intimidations… les leaders syndicaux ont mené de bout en bout le combat pour leur mieux-être. Quand de son côté, le régime est resté impassible, campé sur ses positions. En ne faisant ni concession, ni compromis qui puisse le mettre en position de faiblesse. Que ce soit la plate-forme des organisations professionnelles du secteur public, l’Isepp-Ci, tous remettent le couvert dans la deuxième semaine de janvier. Un mois de tous les dangers où ils entendent pour une fois, faire plier le gouvernement. A moins que ce régime change contre toute attente, de fusil d’épaule. Ou ça passe ou ça casse, entend t-on ces jours-ci chez les syndicalistes. Faire annuler l’ordonnance de 2012 d’Alassane Ouattara, et obtenir au forceps, le paiement des arriérés par des grèves illimitées, qu’advienne que pourra, tel est le mot d’ordre lancé dans tous les états-majors. Le gouvernement aura certainement bien des soucis avec l’entrée en scène d’une nouvelle faitière, l’Intersyndicale des Fonctionnaires de Côte d’Ivoire (If-Ci) qui elle aussi, a décidé de se jeter à l’eau le 9 janvier prochain. Une question de vie ou de mort.
Charles Bédé
Charles Bédé