Un institut anglais a désavoué le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara qui s’est félicité des bonnes performances de l’économie nationale lors de son discours de fin d’année. Alassane Ouattara a déclaré que cette bonne santé de l’économie ivoirienne se justifie par un taux de croissance de plus 9% par an, en moyenne, au cours de ces cinq dernières années, et classe la Côte d’Ivoire parmi les économies à fort taux de croissance dans le monde. Alassane Ouattara a également annoncé que la Côte d’Ivoire est devenue l’une des économies les plus attractives en Afrique, avec la création de 600.000 emplois au cours de l’année 2016. Mais ces données ne sont pas de l’avis de l’institut britannique ‘’Le Think Tank Londonien Legatum Institute’’. Une bonne santé de l’économie rime avec prospérité mais dans le classement des trente huit (38) pays africains les plus prospères de l’année 2016 qu’il a établi sur la base de certains critères, la Côte d’Ivoire arrive à la vingtième place derrière le Sénégal, le Burkina Faso, le Bénin, le Mali et le Niger, pour ce qui est des pays de l’Afrique de l’Ouest. Selon un rapport de cet institut, publié le 1er juin 2016, à la suite d’une étude menée et intitulée ‘’Africa Prosperity Report 2016’’, a classé trente huit (38) pays du continent en fonction de leur prospérité. Selon ce rapport, ‘’Legatum Institute’’ établit son classement en se basant sur les niveaux du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant ainsi que sur 89 autres facteurs regroupés en huit grandes catégories. Il s’agit de l'économie, la présence d’opportunités d’entrepreneuriat, la gouvernance, l'éducation, la santé, la sécurité, la liberté personnelle et enfin le capital social. La catégorie ‘’liberté personnelle’’ inclut, entre autres, la liberté d'expression et de conscience et la tolérance à l’égard des couches sociales les défavorisées ou les minorités. La Côte d’Ivoire qui dispose toujours du revenu par habitant le plus élevé dans l’espace de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), estimé à 1396 dollars, soit 698000FCFA n’occupe aucun rang honorable sur les 38 pays africains classés. Cependant deux pays de la zone UEMOA, le Sénégal (7ème) et le Burkina Faso (10ème), figurent dans le top 10 de ce classement. Parmi les pays de la sous région ouest africaine, le Ghana arrive à la 9ème place de ce classement. Selon le rapport ‘’Legatum Institute’’, relayé par l’Agence Ecofin, l’Afrique du Sud reste le pays africain le plus prospère du continent. Occupant actuellement le rang de 3ème puissance économique d’Afrique derrière le Nigéria et l’Egypte, la nation Arc en ciel doit son classement de premier pays africain en matière de prospérité à ses bonnes performances dans les secteurs de l’éducation, le capital social, la santé, la gouvernance, la présence d’opportunités d’entrepreneuriat et la liberté personnelle. L’économie de l’Afrique du Sud, la plus industrialisée du continent, réalise cependant des performances moyennes dans les domaines de l’économie avec un score de 12 points et de sécurité avec un score de 19 points. Selon ce rapport, plus le nombre de points attribués est important, plus la catégorie est problématique pour le pays. Le Botswana est le deuxième pays le plus prospère du continent. Ce pays doit son rang à ces belles performances dans les secteurs de l’éducation, la gouvernance, la présence d’opportunités d’entrepreneuriat, la sécurité et la liberté personnelle qui ont tiré ce pays vers le haut. Le royaume chérifien (Maroc) arrive en troisième position de ce classement devant la Namibie, l’Algérie, la Tunisie, le Sénégal, le Rwanda et le Ghana. Le Burkina Faso ferme le top 10. Legatum Institute souligne dans son rapport que le Rwanda a réalisé la plus forte progression du classement par rapport à la précédente édition grâce notamment aux réformes lancées dans le domaine du renforcement de l’Etat de droit et de la lutte contre la corruption. Le Sénégal et le Burkina Faso ont aussi selon cet institut, réalisé de belles progressions du fait de l’amélioration de leurs performances dans les domaines de la liberté personnelle et de la gouvernance.
Serge A. Badet
Serge A. Badet