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Politique Publié le mercredi 4 janvier 2017 | L’intelligent d’Abidjan

Evaluation des politiques publiques: Abogne Stéphanie indexe la société civile de ne pas jouer son rôle

Abogne Stéphanie est chargée d’études au ministère de l’Industrie et des Mines. Elle a fait partie du lot d’Africains ayant séjourné aux Etats-Unis dans le cadre du Mandela Washington Fellowship (Yali).
Admise à ce programme qui est une initiative de l’ex-Président Américain Barack Obama, elle a été retenue pour ses travaux de recherche sur l’évaluation des pouvoirs publics et des politiques publiques. Tirant les leçons des 6 semaines de son séjour américain, principalement dans une université à Miami, elle fait savoir que la société civile ivoirienne est défaillante à bien des égards. Selon cette bénéficiaire du programme Yali, la société civile tout comme certains acteurs de l’animation de la vie sociale ne jouent pas pleinement leur rôle d’éclaireur des populations. « Comment faire en sorte que l’évaluation des pouvoirs publics et des politiques publiques soient un outil de gestion quotidien en Côte d’Ivoire ? Les Etats-Unis et la Côte d’Ivoire sont deux pays différents, donc une comparaison serait utopique. Mais, il faut oser rêver. La société civile américaine est très différente de la société civile ivoirienne. En ce sens, il serait très difficile de faire comprendre aux gens en Côte d’Ivoire l’importance de l’évaluation des pouvoirs publics comme outil de gestion pour les ministères publics. Par exemple, la ville de Miami a demandé la mise en place d’une commission pour l’éthique et la confiance publique. Cela a été demandé parce que les populations se sont rendues compte que les élus locaux faisaient trop de choses qui n’allaient pas dans le sens de l’intérêt de la communauté. C’est cela le poids de la société civile où des citoyens dans la quête de la transparence et la bonne gouvernance », a-t-elle témoigné. Pour elle, c’est sur ce type d’actions que la société ivoirienne est attendue : « En Côte d’Ivoire, nous sommes très loin de ces façons de faire. Ce n’est pas seulement le fait de la société civile, mais aussi des politiciens et les leaders d’opinion politique qui jouent plutôt sur les passions. Ils n’expliquent pas véritablement aux populations leurs besoins, leurs droits fondamentaux. C’est un rôle que doit jouer une société civile », estime-t-elle, et d’ajouter : «Une société civile peut demander des comptes parce que nous sommes en démocratie. Les élus qui sont censés représenter le peuple doivent rendre compte à ceux qui les ont mandatés. Mais, les administrés ne savent qu’ils ont le droit de demander des comptes aux élus. Cela est dû au fait que la société civile ne joue pas pleinement son rôle d’éveilleur de conscience.

EF
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