Le ministre ivoirien de la Défense tentait samedi de désamorcer la crise provoquée par une mutinerie de
militaires qui contrôlent depuis vendredi Bouaké, deuxième ville du pays, où des tirs sporadiques étaient entendus.
Samedi après-midi, ces tirs sporadiques avaient succédé aux tirs d’arme lourde de la matinée et de la nuit dans cette ancienne capitale de
l’ex-rébellion armée, ont constaté des journalistes de l’AFP.
"Nous sommes venus de la part du président de la République pour les (mutins, ndlr) écouter, pour apaiser la situation", a déclaré le ministre Alain-Richard Donwahi, à son arrivée à Bouaké.
Le ministre s’est rendu à la résidence du sous-préfet avec un ex-chef de la rébellion, le commandant Wattao, et l’archevêque de Bouaké, Mgr Paul-Siméon Ahouan.
Le mouvement de contestation des militaires qui a éclaté vendredi à Bouaké
et dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire a gagné samedi Man, la grande ville
de l’Ouest. "A 08h00, les tirs se sont intensifiés. A l’heure actuelle, les
militaires paradent en ville dans des véhicules. Les rues de Man ont commencé
à se vider", a témoigné samedi dans la matinée Jean, un habitant.
Les mutins réclament le paiement de primes, des augmentations de salaires,
une promotion plus rapide entre les grades et des logements.
Bouaké, qui compte environ 1,5 million d’habitants, est l’ancienne capitale
de l’ex-rébellion armée qui contrôla le Nord de la Côte d’Ivoire entre 2001 et
2011.
"Ce matin encore, on entend les tirs de rafales et à l’arme lourde. Ils ont
tiré toute la nuit également", avait rapporté plus tôt samedi un journaliste
de l’AFP.
Les militaires mutins ont établi des barrages interdisant l’entrée de la
ville et de longues files de véhicules étaient visibles à la périphérie.
Lancé vendredi matin à Bouaké, le mouvement s’était étendu aux villes de Daloa et Daoukro (centre), Korhogo et Odienné (nord). Selon des témoins, les militaires s’étaient ensuite retirés vendredi soir des rues de ces villes.
Samedi matin, à Daloa des militaires ont tiré en l’air pendant un quart d’heure et les accès de la ville étaient bloqués dans la journée, selon un correspondant de l’AFP.
- ’Situation déplorable’ -
Le ministre de la Défense avait qualifié vendredi soir à la télévision la situation de "compréhensible mais déplorable".
"Nous allons discuter avec nos hommes, recueillir leurs préoccupations, et trouver des solutions, avait ajouté M. Donwahi.
Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est de son côté rendu samedi au Ghana pour l’investiture du nouveau chef de l’Etat. Il devait cependant regagner Abidjan, capitale économique du pays, pour un conseil des ministres en fin de journée.
Ecoles et commerces étaient toujours fermés samedi à Bouaké, l’ex-capitale des rebelles qui étaient favorables à M. Ouattara, alors que le sud du pays était tenu par les forces loyales à l’ex-président Laurent Gbagbo.
Fin 2010, M. Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle et le pays avait plongé dans cinq mois de violences qui ont fait 3.000 morts.
Samedi matin, les militaires ont chassé les commerçants installés au bord
des routes de Bouaké.
"Depuis que nous avons écouté le ministre à la télévision, nous avons compris qu’il se prépare quelque chose contre nous. S’il veut venir pour négocier, il n’y a pas de problème. Mais s’ils veulent venir pour nous attaquer, nous sommes aussi prêts pour ça. C’est pourquoi nous ne voulons pas voir de commerçants dehors", avait expliqué un soldat.
Vendredi, un officier avait expliqué qu’il s’agissait d’"une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions
de francs CFA (7.600 euros), plus une maison chacun".
En novembre 2014 déjà, une vague de protestation de soldats était partie de
Bouaké pour s’étendre à Abidjan et d’autres villes.
Le non-paiement des arriérés de soldes de 2009-2011 et de 2011-2014 des ex-combattants de la rébellion intégrés dans l’armée avait été présenté comme
le principal motif de mécontentement.
Le gouvernement a présenté récemment une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020 qui prévoit achats d’équipements et refonte des effectifs. L’armée ivoirienne - 22.000 hommes au total - compte beaucoup trop de gradés pour peu de soldats.
str-eak-lp/jlb
militaires qui contrôlent depuis vendredi Bouaké, deuxième ville du pays, où des tirs sporadiques étaient entendus.
Samedi après-midi, ces tirs sporadiques avaient succédé aux tirs d’arme lourde de la matinée et de la nuit dans cette ancienne capitale de
l’ex-rébellion armée, ont constaté des journalistes de l’AFP.
"Nous sommes venus de la part du président de la République pour les (mutins, ndlr) écouter, pour apaiser la situation", a déclaré le ministre Alain-Richard Donwahi, à son arrivée à Bouaké.
Le ministre s’est rendu à la résidence du sous-préfet avec un ex-chef de la rébellion, le commandant Wattao, et l’archevêque de Bouaké, Mgr Paul-Siméon Ahouan.
Le mouvement de contestation des militaires qui a éclaté vendredi à Bouaké
et dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire a gagné samedi Man, la grande ville
de l’Ouest. "A 08h00, les tirs se sont intensifiés. A l’heure actuelle, les
militaires paradent en ville dans des véhicules. Les rues de Man ont commencé
à se vider", a témoigné samedi dans la matinée Jean, un habitant.
Les mutins réclament le paiement de primes, des augmentations de salaires,
une promotion plus rapide entre les grades et des logements.
Bouaké, qui compte environ 1,5 million d’habitants, est l’ancienne capitale
de l’ex-rébellion armée qui contrôla le Nord de la Côte d’Ivoire entre 2001 et
2011.
"Ce matin encore, on entend les tirs de rafales et à l’arme lourde. Ils ont
tiré toute la nuit également", avait rapporté plus tôt samedi un journaliste
de l’AFP.
Les militaires mutins ont établi des barrages interdisant l’entrée de la
ville et de longues files de véhicules étaient visibles à la périphérie.
Lancé vendredi matin à Bouaké, le mouvement s’était étendu aux villes de Daloa et Daoukro (centre), Korhogo et Odienné (nord). Selon des témoins, les militaires s’étaient ensuite retirés vendredi soir des rues de ces villes.
Samedi matin, à Daloa des militaires ont tiré en l’air pendant un quart d’heure et les accès de la ville étaient bloqués dans la journée, selon un correspondant de l’AFP.
- ’Situation déplorable’ -
Le ministre de la Défense avait qualifié vendredi soir à la télévision la situation de "compréhensible mais déplorable".
"Nous allons discuter avec nos hommes, recueillir leurs préoccupations, et trouver des solutions, avait ajouté M. Donwahi.
Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est de son côté rendu samedi au Ghana pour l’investiture du nouveau chef de l’Etat. Il devait cependant regagner Abidjan, capitale économique du pays, pour un conseil des ministres en fin de journée.
Ecoles et commerces étaient toujours fermés samedi à Bouaké, l’ex-capitale des rebelles qui étaient favorables à M. Ouattara, alors que le sud du pays était tenu par les forces loyales à l’ex-président Laurent Gbagbo.
Fin 2010, M. Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle et le pays avait plongé dans cinq mois de violences qui ont fait 3.000 morts.
Samedi matin, les militaires ont chassé les commerçants installés au bord
des routes de Bouaké.
"Depuis que nous avons écouté le ministre à la télévision, nous avons compris qu’il se prépare quelque chose contre nous. S’il veut venir pour négocier, il n’y a pas de problème. Mais s’ils veulent venir pour nous attaquer, nous sommes aussi prêts pour ça. C’est pourquoi nous ne voulons pas voir de commerçants dehors", avait expliqué un soldat.
Vendredi, un officier avait expliqué qu’il s’agissait d’"une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions
de francs CFA (7.600 euros), plus une maison chacun".
En novembre 2014 déjà, une vague de protestation de soldats était partie de
Bouaké pour s’étendre à Abidjan et d’autres villes.
Le non-paiement des arriérés de soldes de 2009-2011 et de 2011-2014 des ex-combattants de la rébellion intégrés dans l’armée avait été présenté comme
le principal motif de mécontentement.
Le gouvernement a présenté récemment une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020 qui prévoit achats d’équipements et refonte des effectifs. L’armée ivoirienne - 22.000 hommes au total - compte beaucoup trop de gradés pour peu de soldats.
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