Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) - Deux soldats mutins ont été tués mardi dans la capitale ivoirienne, Yamoussoukro, lors de nouvelles manifestations de colère de militaires qui ont tiré en l’air dans six villes du pays, l’accord financier trouvé entre le gouvernement et d’anciens rebelles suscitant des convoitises chez les autres forces de sécurité.
Un premier "mutin a été tué par la GR (Garde républicaine) devant le camp" à Yamoussoukro, a affirmé une source militaire à l’AFP. Une source proche du ministère de la Défense a confirmé.
Un deuxième mutin est décédé dans l’après-midi à l’infirmerie d’un camp militaire des suites d’une blessure par arme à feu, selon des sources militaires concordantes.
La Garde républicaine est une troupe d’élite qui dépend directement de la présidence.
Ce sont les premiers morts depuis le début du mouvement de mutinerie lancé à Bouaké (centre) le 5 janvier.
Les militaires tués faisaient partie des soldats qui ont commencé à protester en tirant en l’air dans la matinée.
Au total, six villes du centre, de l’ouest et du nord-est, Yamoussoukro, Bouaké, Daloa, Man, Bondoukou et Dimbokro, ont été touchées par ces manifestations de colère de soldats.
Ces tirs étaient majoritairement l’oeuvre de soldats ou gendarmes qui ne sont pas concernés par l’accord trouvé vendredi soir entre le gouvernement et les soldats qui se sont mutinés.
Aux termes de cet accord, 8.500 anciens rebelles intégrés dans l’armée devraient toucher 12 millions de francs CFA (18.000 euros) chacun d’ici à la fin de l’année, dont 5 millions (7.500 euros) versés avant le 5 février.
- Tensions entre les ’corps habillés’ -
"Ce matin, en sortant avec nos armes, nous avons voulu montrer notre mécontentement aux yeux du monde. Nous ne comprenons pas pourquoi on paye une prime de 5 millions à des soldats et on oublie tout un groupe, qui représente les plus nombreux d’ailleurs", a affirmé à l’AFP un gendarme.
"Nous déplorons cette injustice dans notre armée. Tous les corps habillés ont participé à la guerre (dix années d’instabilité), donc s’il doit y avoir une prime, elle doit être pour tout le monde" et pas seulement pour les rebelles intégrés dans l’armée après le conflit, a-t-il précisé.
A Yamoussoukro, la capitale politique du pays, des soldats ont circulé en tirant dans le centre-ville et racketté les habitants, notamment sur la route nationale Abidjan-Bouaké, principal axe du pays, qui traverse la ville, dans la matinée et en début d’après-midi.
La "situation est normalisée", a assuré une source militaire à Yamoussoukro où le calme était revenu en fin d’après-midi. Les coups de feu avaient cessé et la circulation avait repris, a rapporté un journaliste de l’AFP.
"Ils circulent en ville à bord de cargos (camions militaires). Ils arrachent (volent) des véhicules" avait affirmé auparavant Ahmed Ouattara, un garagiste de Yamoussoukro, racontant les événements de la journée.
"Nous nous cachons, il y a beaucoup de tirs", avait ajouté un fonctionnaire.
Selon plusieurs témoins, ces soldats provenaient de la caserne de Zambakro, à une dizaine de km de Yamoussoukro, et ne sont pas d’anciens rebelles. Ils réclamaient une prime semblable à celle promise à leurs collègues.
A Bouaké, épicentre de la mutinerie du début du mois, les gendarmes, également non concernés par l’accord, ont commencé à tirer. Leur camp a été ensuite encerclé par des soldats (anciens mutins) dont certains avaient commencé à retirer leurs paiements dans les banques mardi matin, selon un journaliste de l’AFP.
"Nous étions à la banque pour prendre notre argent et ils (les gendarmes) viennent tirer partout pour faire peur aux gens. Les banques ont fermé alors que tout le monde n’a pas encore été payé", a raconté un des mutins à l’AFP.
"Tant que nous ne serons pas tous payés, celui ou celle qui tirera un seul coup de feu en l’air, nous trouvera sur son chemin".
L’armée ivoirienne, forte de 22.000 hommes, compte beaucoup de gradés, pour la plupart d’anciens rebelles.
Cette nouvelle journée de mutinerie survient alors que les fonctionnaires ont reconduit mardi leur grève commencée le 9 janvier.
Ils revendiquent des augmentations salariales et refusent une réforme des retraites. "Ils ont vu les militaires - anciens rebelles - prendre 12 millions chacun alors qu’on leur parle de discipline budgétaire", souligne un observateur de la vie ivoirienne. "Ca leur donne probablement des envies même s’ils n’ont pas d’armes".
bur-pgf/jh
Un premier "mutin a été tué par la GR (Garde républicaine) devant le camp" à Yamoussoukro, a affirmé une source militaire à l’AFP. Une source proche du ministère de la Défense a confirmé.
Un deuxième mutin est décédé dans l’après-midi à l’infirmerie d’un camp militaire des suites d’une blessure par arme à feu, selon des sources militaires concordantes.
La Garde républicaine est une troupe d’élite qui dépend directement de la présidence.
Ce sont les premiers morts depuis le début du mouvement de mutinerie lancé à Bouaké (centre) le 5 janvier.
Les militaires tués faisaient partie des soldats qui ont commencé à protester en tirant en l’air dans la matinée.
Au total, six villes du centre, de l’ouest et du nord-est, Yamoussoukro, Bouaké, Daloa, Man, Bondoukou et Dimbokro, ont été touchées par ces manifestations de colère de soldats.
Ces tirs étaient majoritairement l’oeuvre de soldats ou gendarmes qui ne sont pas concernés par l’accord trouvé vendredi soir entre le gouvernement et les soldats qui se sont mutinés.
Aux termes de cet accord, 8.500 anciens rebelles intégrés dans l’armée devraient toucher 12 millions de francs CFA (18.000 euros) chacun d’ici à la fin de l’année, dont 5 millions (7.500 euros) versés avant le 5 février.
- Tensions entre les ’corps habillés’ -
"Ce matin, en sortant avec nos armes, nous avons voulu montrer notre mécontentement aux yeux du monde. Nous ne comprenons pas pourquoi on paye une prime de 5 millions à des soldats et on oublie tout un groupe, qui représente les plus nombreux d’ailleurs", a affirmé à l’AFP un gendarme.
"Nous déplorons cette injustice dans notre armée. Tous les corps habillés ont participé à la guerre (dix années d’instabilité), donc s’il doit y avoir une prime, elle doit être pour tout le monde" et pas seulement pour les rebelles intégrés dans l’armée après le conflit, a-t-il précisé.
A Yamoussoukro, la capitale politique du pays, des soldats ont circulé en tirant dans le centre-ville et racketté les habitants, notamment sur la route nationale Abidjan-Bouaké, principal axe du pays, qui traverse la ville, dans la matinée et en début d’après-midi.
La "situation est normalisée", a assuré une source militaire à Yamoussoukro où le calme était revenu en fin d’après-midi. Les coups de feu avaient cessé et la circulation avait repris, a rapporté un journaliste de l’AFP.
"Ils circulent en ville à bord de cargos (camions militaires). Ils arrachent (volent) des véhicules" avait affirmé auparavant Ahmed Ouattara, un garagiste de Yamoussoukro, racontant les événements de la journée.
"Nous nous cachons, il y a beaucoup de tirs", avait ajouté un fonctionnaire.
Selon plusieurs témoins, ces soldats provenaient de la caserne de Zambakro, à une dizaine de km de Yamoussoukro, et ne sont pas d’anciens rebelles. Ils réclamaient une prime semblable à celle promise à leurs collègues.
A Bouaké, épicentre de la mutinerie du début du mois, les gendarmes, également non concernés par l’accord, ont commencé à tirer. Leur camp a été ensuite encerclé par des soldats (anciens mutins) dont certains avaient commencé à retirer leurs paiements dans les banques mardi matin, selon un journaliste de l’AFP.
"Nous étions à la banque pour prendre notre argent et ils (les gendarmes) viennent tirer partout pour faire peur aux gens. Les banques ont fermé alors que tout le monde n’a pas encore été payé", a raconté un des mutins à l’AFP.
"Tant que nous ne serons pas tous payés, celui ou celle qui tirera un seul coup de feu en l’air, nous trouvera sur son chemin".
L’armée ivoirienne, forte de 22.000 hommes, compte beaucoup de gradés, pour la plupart d’anciens rebelles.
Cette nouvelle journée de mutinerie survient alors que les fonctionnaires ont reconduit mardi leur grève commencée le 9 janvier.
Ils revendiquent des augmentations salariales et refusent une réforme des retraites. "Ils ont vu les militaires - anciens rebelles - prendre 12 millions chacun alors qu’on leur parle de discipline budgétaire", souligne un observateur de la vie ivoirienne. "Ca leur donne probablement des envies même s’ils n’ont pas d’armes".
bur-pgf/jh