La Côte d’Ivoire depuis plusieurs jours vit au rythme des revendications des agents de l’Etat et des mutineries de militaires et gendarmes. Les ivoiriens vivent dans la torpeur et la paix sociale est mise à mal par les hommes en armes. Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources animales et halieutiques en sa qualité de porte-parole du Rhdp, monte au créneau puis invite les mutins et les fonctionnaires grévistes au calme. Il demande à ces derniers de faire confiance au chef de l’Etat.
Monsieur le ministre, en tant que porte-parole du Rhdp, coalition politique au pouvoir, comment appréciez-vous la situation socio-politique en Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de la mutinerie des 6 et 7 janvier derniers à Bouaké ?
Le Rhdp suit avec une extrême attention cette situation depuis son déclenchement. Je pense qu’au départ, il y a un problème qui a été posé, il s’agit principalement de la question des primes des soldats. Qui malheureusement n’a pas été gérée comme il se devait par la hiérarchie militaire. Mais à supposer que cela soit vrai, ce que nous déplorons, c’est la manière de revendiquer de nos soldats qui sont les gardiens de notre sécurité, de nos institutions et les garants de l’ordre public. A ce titre, ils n’ont pas le droit de se comporter comme ils le font. Rien ne justifie cela. Pas même le paiement des primes qu’ils revendiquent. Cela n’est pas acceptable et cela ne fait pas honneur à la République. Bloquer l’accès à des villes du pays, tirer des coups de feu dans les rues pour traumatiser les populations, obliger les commerces à fermer, les transports à tout arrêter, cela coûte trop cher à notre économie et surtout à l’image de notre pays. Le peuple ivoirien est un peuple épris de paix. Il ne souhaite pas vivre dans un tel environnement de tension et de terreur. Les Ivoiriennes et les Ivoiriens ne veulent plus vivre dans un climat de guerre.
Ce qui est incompréhensible, c’est que le président de la République s’est engagé à régler le problème et il l’a réglé. Pour autant la tension ne faiblit pas, bien au contraire elle prend de nouvelles proportions…
Le président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, s’est comporté en vrai père de famille. Il a démontré qu’il est à l’écoute de son armée et de ses soldats en réagissant avec beaucoup de promptitude et de sagesse. Il a promis, il a tenu parole. Et il a indiqué que la méthode de revendication des soldats n’est pas appropriée. Mais de toute évidence, cela n’a pas encore été bien compris de tous puis que d’autres franges de notre armée se sont jointes aux mouvements de revendication. Hier, les gendarmes du Port autonome d’Abidjan ont tiré des coups de feu obligeant les travailleurs du domaine portuaire à quitter précipitamment leurs bureaux. Vous imaginez ce que ça coûte, on étouffe le poumon de notre économie. Quel contraste ! Le président de la République est un homme de dialogue. Il n’est pas dans une logique de combat avec son armée, tout est discutable mais que cela se fasse dans un esprit de paix et de dialogue. Car si on instaure la chienlit et l’anarchie, si on met l’économie de notre pays à terre, si on continue de bloquer les routes et l’accès de nos villes, si on oblige les magasins, commerces et bureaux à fermer, personne ne gagnera.
Sur les réseaux sociaux, nous observons que certains se réjouissent de cette situation, disant que le président est la cible de ses propres soldats qui l’ont installé au pouvoir. D’aucuns pensent qu’il y a des mains en dessous.
Je ne peux pas confirmer qu’il y a des gens qui agissent en sous-main dans cette crise. Certes, elle prend des proportions préoccupantes et insoupçonnées mais le gouvernement travaille activement au retour au calme. Car c’est dans le calme que tous les problèmes pourront être traités et réglés. Je le réaffirme, le président est ouvert au dialogue et à la concertation. Je demande aux Ivoiriens de lui faire confiance, nous surmonterons cette crise. Cette crise passera, je peux vous l’assurer. Comme lui, je pense que les soldats, les gendarmes qui manifestent aiment aussi profondément leur pays. Ils se sont battus pour sauver la démocratie. Nos soldats ne sont pas des lézards qui construisent leur maison et qui la détruisent avec leur queue.
On enregistre déjà des pertes en vie humaine
Oui, malheureusement et cela est à déplorer, je profite de l’occasion pour adresser mes sincères condoléances aux familles des victimes. Ces soldats qui sont tombés ne méritaient pas de mourir et c’est pourquoi j’en appelle à la retenue. Gendarmes et militaires n’ont pas à se tirer dessus. Ce sont tous des frères d’armes qui se sont engagés à protéger la République. Les uns ne doivent pas être des cibles pour les autres. Si les gendarmes ont un problème, qu’ils se tournent vers leurs hiérarchies et leur tutelle. Si les militaires ont un problème qu’ils en fassent autant. Mais tout doit se faire dans un esprit de paix et de dialogue. La nation est saisie, le chef de l’Etat est à l’écoute de tous, posons les problèmes là où il faut et ils seront traités et réglés. La Côte d’Ivoire est le bien commun de tous, ne la mettons pas en péril. Je sais que des rêveurs qui sont en fait des revanchards politiques souhaitent que tout se gâte, que tout s’écroule. Mais cela n’arrivera pas.
N’êtes-vous pas trop optimiste car il n’y a pas que les soldats qui manifestent, les fonctionnaires sont aussi en grève depuis deux semaines ?
Faire la grève est un droit. Mais il faut surtout éviter, par la violence, de contraindre ceux qui veulent travailler à suivre le mouvement. Cela dit, je crois que les syndicats ont posé des problèmes qui leur paraissent légitimes. Et c’est dans le cadre d’un dialogue social constructif que des solutions peuvent être trouvées. Sachez que la préoccupation première de l’Etat c’est le bien-être social et matériel des fonctionnaires. Mais l’Etat ne peut pas tout faire en même temps. Quand on vient à des négociations avec l’Etat, cela doit se faire dans la recherche d’un compromis dynamique. Et le compromis veut dire qu’on obtient quelque chose de l’Etat en lâchant soi-même du lest. Car l’Etat a aussi des obligations et des limites. Le Fmi, la Banque mondiale, tout le monde nous observe. Et nos ressources ne sont pas illimitées. Il ne faut pas faire trop de pression sur l’Etat, faisons attention pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Si aujourd’hui, notre pays est envié et cité en exemple, cela est dû aux efforts de gestion du président Alassane Ouattara, tous les bailleurs de fonds nous félicitent. Or, quand on nous félicite, cela nous oblige à mieux faire, à mieux tenir nos finances publiques. Et tout cela doit se faire dans un environnement de paix et de stabilité pour continuer d’attirer les investisseurs, créer des emplois pour notre jeunesse et la richesse pour notre pays. Or cela n’est pas compatible avec une armée qui tire et qui bloque tout une ville quand elle revendique quelque chose. Le président de la République a manifesté une volonté d’écoute, le Premier ministre Amadou Gon suit attentivement la situation avec son gouvernement, des solutions sont déjà annoncées, d’autres sont en route pour régler les problèmes de l’armée et des fonctionnaires. Il faut faire confiance au président de la République. Je demande aux Ivoiriens de lui faire confiance. Les choses vont rentrer dans l’ordre bientôt. Faisons confiance au chef de l’Etat.
AKWABA SAINT-CLAIR
et GEORGES EKOUMANO
Monsieur le ministre, en tant que porte-parole du Rhdp, coalition politique au pouvoir, comment appréciez-vous la situation socio-politique en Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de la mutinerie des 6 et 7 janvier derniers à Bouaké ?
Le Rhdp suit avec une extrême attention cette situation depuis son déclenchement. Je pense qu’au départ, il y a un problème qui a été posé, il s’agit principalement de la question des primes des soldats. Qui malheureusement n’a pas été gérée comme il se devait par la hiérarchie militaire. Mais à supposer que cela soit vrai, ce que nous déplorons, c’est la manière de revendiquer de nos soldats qui sont les gardiens de notre sécurité, de nos institutions et les garants de l’ordre public. A ce titre, ils n’ont pas le droit de se comporter comme ils le font. Rien ne justifie cela. Pas même le paiement des primes qu’ils revendiquent. Cela n’est pas acceptable et cela ne fait pas honneur à la République. Bloquer l’accès à des villes du pays, tirer des coups de feu dans les rues pour traumatiser les populations, obliger les commerces à fermer, les transports à tout arrêter, cela coûte trop cher à notre économie et surtout à l’image de notre pays. Le peuple ivoirien est un peuple épris de paix. Il ne souhaite pas vivre dans un tel environnement de tension et de terreur. Les Ivoiriennes et les Ivoiriens ne veulent plus vivre dans un climat de guerre.
Ce qui est incompréhensible, c’est que le président de la République s’est engagé à régler le problème et il l’a réglé. Pour autant la tension ne faiblit pas, bien au contraire elle prend de nouvelles proportions…
Le président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, s’est comporté en vrai père de famille. Il a démontré qu’il est à l’écoute de son armée et de ses soldats en réagissant avec beaucoup de promptitude et de sagesse. Il a promis, il a tenu parole. Et il a indiqué que la méthode de revendication des soldats n’est pas appropriée. Mais de toute évidence, cela n’a pas encore été bien compris de tous puis que d’autres franges de notre armée se sont jointes aux mouvements de revendication. Hier, les gendarmes du Port autonome d’Abidjan ont tiré des coups de feu obligeant les travailleurs du domaine portuaire à quitter précipitamment leurs bureaux. Vous imaginez ce que ça coûte, on étouffe le poumon de notre économie. Quel contraste ! Le président de la République est un homme de dialogue. Il n’est pas dans une logique de combat avec son armée, tout est discutable mais que cela se fasse dans un esprit de paix et de dialogue. Car si on instaure la chienlit et l’anarchie, si on met l’économie de notre pays à terre, si on continue de bloquer les routes et l’accès de nos villes, si on oblige les magasins, commerces et bureaux à fermer, personne ne gagnera.
Sur les réseaux sociaux, nous observons que certains se réjouissent de cette situation, disant que le président est la cible de ses propres soldats qui l’ont installé au pouvoir. D’aucuns pensent qu’il y a des mains en dessous.
Je ne peux pas confirmer qu’il y a des gens qui agissent en sous-main dans cette crise. Certes, elle prend des proportions préoccupantes et insoupçonnées mais le gouvernement travaille activement au retour au calme. Car c’est dans le calme que tous les problèmes pourront être traités et réglés. Je le réaffirme, le président est ouvert au dialogue et à la concertation. Je demande aux Ivoiriens de lui faire confiance, nous surmonterons cette crise. Cette crise passera, je peux vous l’assurer. Comme lui, je pense que les soldats, les gendarmes qui manifestent aiment aussi profondément leur pays. Ils se sont battus pour sauver la démocratie. Nos soldats ne sont pas des lézards qui construisent leur maison et qui la détruisent avec leur queue.
On enregistre déjà des pertes en vie humaine
Oui, malheureusement et cela est à déplorer, je profite de l’occasion pour adresser mes sincères condoléances aux familles des victimes. Ces soldats qui sont tombés ne méritaient pas de mourir et c’est pourquoi j’en appelle à la retenue. Gendarmes et militaires n’ont pas à se tirer dessus. Ce sont tous des frères d’armes qui se sont engagés à protéger la République. Les uns ne doivent pas être des cibles pour les autres. Si les gendarmes ont un problème, qu’ils se tournent vers leurs hiérarchies et leur tutelle. Si les militaires ont un problème qu’ils en fassent autant. Mais tout doit se faire dans un esprit de paix et de dialogue. La nation est saisie, le chef de l’Etat est à l’écoute de tous, posons les problèmes là où il faut et ils seront traités et réglés. La Côte d’Ivoire est le bien commun de tous, ne la mettons pas en péril. Je sais que des rêveurs qui sont en fait des revanchards politiques souhaitent que tout se gâte, que tout s’écroule. Mais cela n’arrivera pas.
N’êtes-vous pas trop optimiste car il n’y a pas que les soldats qui manifestent, les fonctionnaires sont aussi en grève depuis deux semaines ?
Faire la grève est un droit. Mais il faut surtout éviter, par la violence, de contraindre ceux qui veulent travailler à suivre le mouvement. Cela dit, je crois que les syndicats ont posé des problèmes qui leur paraissent légitimes. Et c’est dans le cadre d’un dialogue social constructif que des solutions peuvent être trouvées. Sachez que la préoccupation première de l’Etat c’est le bien-être social et matériel des fonctionnaires. Mais l’Etat ne peut pas tout faire en même temps. Quand on vient à des négociations avec l’Etat, cela doit se faire dans la recherche d’un compromis dynamique. Et le compromis veut dire qu’on obtient quelque chose de l’Etat en lâchant soi-même du lest. Car l’Etat a aussi des obligations et des limites. Le Fmi, la Banque mondiale, tout le monde nous observe. Et nos ressources ne sont pas illimitées. Il ne faut pas faire trop de pression sur l’Etat, faisons attention pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Si aujourd’hui, notre pays est envié et cité en exemple, cela est dû aux efforts de gestion du président Alassane Ouattara, tous les bailleurs de fonds nous félicitent. Or, quand on nous félicite, cela nous oblige à mieux faire, à mieux tenir nos finances publiques. Et tout cela doit se faire dans un environnement de paix et de stabilité pour continuer d’attirer les investisseurs, créer des emplois pour notre jeunesse et la richesse pour notre pays. Or cela n’est pas compatible avec une armée qui tire et qui bloque tout une ville quand elle revendique quelque chose. Le président de la République a manifesté une volonté d’écoute, le Premier ministre Amadou Gon suit attentivement la situation avec son gouvernement, des solutions sont déjà annoncées, d’autres sont en route pour régler les problèmes de l’armée et des fonctionnaires. Il faut faire confiance au président de la République. Je demande aux Ivoiriens de lui faire confiance. Les choses vont rentrer dans l’ordre bientôt. Faisons confiance au chef de l’Etat.
AKWABA SAINT-CLAIR
et GEORGES EKOUMANO