Abidjan - Le procès du meurtre de quatre hommes, dont deux Français, enlevés en 2011 à l'hôtel Novotel d'Abidjan, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, s'est ouvert mardi à Abidjan en présence des dix accusés, dont huit militaires ivoiriens.
"Tous les accusés sont présents. Tous ont un avocat", a déclaré le président de la Cour, le juge Mourlaye Cissoko, en ouvrant le procès, prévu fin novembre et reporté une première fois au 31 janvier, puis à nouveau ce jour-là en l'absence de la moitié des accusés, non défendus par des avocats.
Cinq des dix accusés, dont le général Brunot Dogbo Blé qui commandait à l'époque la Garde républicaine, sont poursuivis pour "séquestration et assassinat", les autres pour enlèvement" et/ou "disparition de cadavres".
Ce procès attendu va tenter de lever les zones d'ombre planant sur cette affaire survenue au plus fort de la crise post-électorale qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d'Ivoire en 2010-2011, née de la contestation des résultats de la présidentielle opposant le sortant Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara.
"Il est temps d'accepter la confrontation avec la vérité" a déclaré à la presse l'avocat français des familles des victimes, le bâtonnier Pierre-Olivier Sur.
Stéphane Frantz Di Rippel, directeur du Novotel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d'une filiale de Sifca, avaient été enlevés le 4 avril 2011 à l'hôtel Novotel.
Dans une capitale économique ivoirienne alors livrée aux affrontements entre troupes fidèles à Laurent Gbagbo et combattants soutenant son rival Alassane Ouattara, reconnu comme président élu par la communauté internationale, un commando armé avait fait irruption dans l'hôtel, situé dans une zone alors contrôlée par le camp Gbagbo.
- Torturés et tués -
Selon les nouvelles autorités ivoiriennes - installées après l'arrestation le 11 avril de Laurent Gbagbo, à l'issue de quatre mois de crise post-électorale -, les quatre hommes ont été emmenés au palais présidentiel, alors aux mains des forces pro-Gbagbo, torturés et tués.
Deux corps avaient été retrouvés fin mai 2011 dans la lagune près d'Abidjan, mais seul le cadavre d'Yves Lambelin avait pu être formellement identifié.
Le général Dogbo Blé a ordonné "la disparition des corps", a estimé le Parquet mardi en donnant lecture de l'acte d'accusation, "la volonté manifeste
de Dogbo Blé était de faire disparaitre les corps afin qu'on ne puisse pas établir le lien entre lui et le crime".
Il a ordonné à ses co-accusés "la sortie discrète des corps du Palais", a poursuivi le Parquet, soulignant que ces derniers "se sont rendus complices d'assassinats, d'homicides volontaires et de disparitions".
Le Parquet n'a pas évoqué les éventuels commanditaires des enlèvements et
meurtres.
Un des avocats de la défense a de son côté soulevé l'"incompétence territoriale" de la Cour. L'audience se poursuivra mercredi.
Les parties civiles attendent du procès qu'il révèle s'il y a eu des commanditaires, pourquoi les quatre victimes ont été arrêtées et tuées et où se trouvent les corps.
"On veut notamment savoir qui a donné l'ordre. Il y a le général Dogbo Blé, mais a-t-il reçu des ordres? Au-dessus de lui, il n'y a que Laurent Gbagbo ou Simone", son épouse, influente première dame, avait expliqué Me Sur fin janvier.
Le général Dogbo Blé a déjà écopé de plusieurs peines de prison pour des assassinats liés à la longue crise politico-militaire qu'a traversée la Côte d'Ivoire entre 2002 et 2011, notamment à la perpétuité pour le meurtre du général Robert Gueï, ex-chef de la junte ivoirienne, tué le 19 septembre 2002, jour d'un coup d'Etat raté contre M. Gbagbo.
L'ancien président ivoirien est lui actuellement jugé à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI).
Simone Gbagbo a elle été condamnée en 2015 à 20 ans de prison à Abidjan.
Elle devait comparaître à nouveau à compter de mardi pour d'autres crimes devant une autre cour d'assises, mais son procès a fialement été reporté à mars.
Un enquêteur indépendant a expliqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat, que les quatre disparus du Novotel avaient été victimes d'un "enchaînement malheureux de circonstances", alors que le régime Gbagbo s'effondrait
ck/eak/jlb/ayv/
"Tous les accusés sont présents. Tous ont un avocat", a déclaré le président de la Cour, le juge Mourlaye Cissoko, en ouvrant le procès, prévu fin novembre et reporté une première fois au 31 janvier, puis à nouveau ce jour-là en l'absence de la moitié des accusés, non défendus par des avocats.
Cinq des dix accusés, dont le général Brunot Dogbo Blé qui commandait à l'époque la Garde républicaine, sont poursuivis pour "séquestration et assassinat", les autres pour enlèvement" et/ou "disparition de cadavres".
Ce procès attendu va tenter de lever les zones d'ombre planant sur cette affaire survenue au plus fort de la crise post-électorale qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d'Ivoire en 2010-2011, née de la contestation des résultats de la présidentielle opposant le sortant Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara.
"Il est temps d'accepter la confrontation avec la vérité" a déclaré à la presse l'avocat français des familles des victimes, le bâtonnier Pierre-Olivier Sur.
Stéphane Frantz Di Rippel, directeur du Novotel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d'une filiale de Sifca, avaient été enlevés le 4 avril 2011 à l'hôtel Novotel.
Dans une capitale économique ivoirienne alors livrée aux affrontements entre troupes fidèles à Laurent Gbagbo et combattants soutenant son rival Alassane Ouattara, reconnu comme président élu par la communauté internationale, un commando armé avait fait irruption dans l'hôtel, situé dans une zone alors contrôlée par le camp Gbagbo.
- Torturés et tués -
Selon les nouvelles autorités ivoiriennes - installées après l'arrestation le 11 avril de Laurent Gbagbo, à l'issue de quatre mois de crise post-électorale -, les quatre hommes ont été emmenés au palais présidentiel, alors aux mains des forces pro-Gbagbo, torturés et tués.
Deux corps avaient été retrouvés fin mai 2011 dans la lagune près d'Abidjan, mais seul le cadavre d'Yves Lambelin avait pu être formellement identifié.
Le général Dogbo Blé a ordonné "la disparition des corps", a estimé le Parquet mardi en donnant lecture de l'acte d'accusation, "la volonté manifeste
de Dogbo Blé était de faire disparaitre les corps afin qu'on ne puisse pas établir le lien entre lui et le crime".
Il a ordonné à ses co-accusés "la sortie discrète des corps du Palais", a poursuivi le Parquet, soulignant que ces derniers "se sont rendus complices d'assassinats, d'homicides volontaires et de disparitions".
Le Parquet n'a pas évoqué les éventuels commanditaires des enlèvements et
meurtres.
Un des avocats de la défense a de son côté soulevé l'"incompétence territoriale" de la Cour. L'audience se poursuivra mercredi.
Les parties civiles attendent du procès qu'il révèle s'il y a eu des commanditaires, pourquoi les quatre victimes ont été arrêtées et tuées et où se trouvent les corps.
"On veut notamment savoir qui a donné l'ordre. Il y a le général Dogbo Blé, mais a-t-il reçu des ordres? Au-dessus de lui, il n'y a que Laurent Gbagbo ou Simone", son épouse, influente première dame, avait expliqué Me Sur fin janvier.
Le général Dogbo Blé a déjà écopé de plusieurs peines de prison pour des assassinats liés à la longue crise politico-militaire qu'a traversée la Côte d'Ivoire entre 2002 et 2011, notamment à la perpétuité pour le meurtre du général Robert Gueï, ex-chef de la junte ivoirienne, tué le 19 septembre 2002, jour d'un coup d'Etat raté contre M. Gbagbo.
L'ancien président ivoirien est lui actuellement jugé à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI).
Simone Gbagbo a elle été condamnée en 2015 à 20 ans de prison à Abidjan.
Elle devait comparaître à nouveau à compter de mardi pour d'autres crimes devant une autre cour d'assises, mais son procès a fialement été reporté à mars.
Un enquêteur indépendant a expliqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat, que les quatre disparus du Novotel avaient été victimes d'un "enchaînement malheureux de circonstances", alors que le régime Gbagbo s'effondrait
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