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Politique Publié le mardi 28 février 2017 | AFP

Novotel: un membre du commando raconte l’enlèvement

© AFP Par ISSOUF SANOGO
Procès des « disparus du Novotel »
Mardi 21 février 2017. Les premières auditions des prévenus ont débuté
Abidjan, Le procès du meurtre de quatre hommes, dont deux Français, enlevés en 2011 à l’hôtel Novotel d’Abidjan, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, s’est poursuivi lundi avec le témoignage d’un des membres du commando qui enlevé les victimes.

L’audience s’est déroulée en présence de la famille du Français Stéphane Frantz Di Rippel, directeur du Novotel.

Le 4 avril 2011, "il y a eu un rassemblement. On nous a dit qu’on devait se rendre au Novotel. C’est le commissaire Osée Logué qui a dit qu’un commando devait se rendre au Novotel. On nous a dit qu’il y avait une présence d’espions, de snipers et de journalistes au Novotel", a raconté Max Landry Yoro Tapéko, 31 ans.

Le commando "est arrivé dans le hall (de l’hôtel). On a rassemblé tout le monde et (les membres du commando) ont commencé à arracher les portables".

"On m’a mis mis derrière le bureau de la réception et on m’a demandé si je pouvais retrouver les images du 7e étage (...) Ils ont demandé le concierge pour leur indiquer la chambre du directeur, menaçant de tirer sur les gens.

Alors un homme s’est présenté à eux, ils sont montés avec lui et quelques instants après ils sont descendus avec quatre personnes", selon l’accusé.

Une fois au palais présidentiel, "il y avait le chef de mon groupe et le commissaire Osée Logué qui posaient les questions au plus vieux des Blancs. Ils l’interrogeaient sur un fax qu’ils avaient reçu. Et le vieux, lui, pleurait. Il avait une voix qui nasille (...) "Ils ont subi un interrogatoire musclé... J’ai vu une personne qui les interrogeait, gifler et porter la main sur les otages".

Me Ange Rodrigue Dadjé, un des avocats de la défense, a critiqué le témoignage de l’accusé, le "seul membre du commando" à se retrouver devant la cour et qui "n’a jamais été mis en détention une seule fois" et ne reconnaît plus ce qu’il a dit au juge d’instruction.

Les Français Stéphane Frantz Di Rippel, directeur du Novotel, et Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca, avaient été enlevés au Novotel.

Dans une capitale économique livrée aux combats, un commando armé avait fait irruption dans l’hôtel, situé dans une zone contrôlée par le camp Gbagbo.

Selon les autorités ivoiriennes - installées après l’arrestation le 11 avril du président Laurent Gbagbo à l’issue de quatre mois de crise -, les quatre hommes avaient été emmenés au palais présidentiel, torturés et tués.

Le tribunal doit poursuivre mercredi l’auditions des co-accusés, dix hommes parmi lesquels figurent huit militaires ivoiriens.


eak/jh
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