Paris - Cinq anciens militaires ivoiriens ont été condamnés vendredi à Paris à des peines de deux à six ans de prison ferme pour avoir enlevé un avocat français à Abidjan dans la nuit du 6 au 7 novembre 2004.
Ce rapt a été commis en pleine crise franco-ivoirienne, alors que la capitale économique du pays vivait une journée folle, entre rumeurs de coup d'Etat et embrasement populaire.
Aucun de ces anciens membres du Groupe de sécurité présidentielle poursuivis pour l'enlèvement de l'avocat Xavier Ghelber et d'un autre Français, depuis décédé, n'était présent à l'audience.
Le chef du groupe a été condamné à la plus lourde peine, les autres se voyant infliger une peine de trois ans d'emprisonnement dont un an avec sursis. Les cinq hommes ont par ailleurs été condamnés à verser solidairement 3.000 euros à Me Ghelber et un euro à l'Ordre des avocats, constitués parties civiles.
Le 10 février, le procureur avait requis sept ans de prison à l'encontre de chacun des militaires et un mandat d'arrêt pour quatre d'entre eux, qui seraient en Côte d'Ivoire.
A la barre, Xavier Ghelber avait expliqué qu'il était à Abidjan pour réaliser un audit juridique de la filière cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, à la demande de l'Union européenne.
Il était 05H00 le 7 novembre, quand des soldats étaient venus le chercher dans sa chambre de l'hôtel Ivoire, armés de kalachnikov. Il avait été embarqué dans un véhicule avec un autre Français, le retraité Jean Labatut.
L'expert avait alors cru à "une liquidation", puis pensé que l'enlèvement était "lié à des rumeurs d'attentat contre le président" d'alors, Laurent Gbagbo. Un des prévenus avait d'ailleurs affirmé lors d'une audition à Abidjan que les deux Français avaient été signalés comme "suspects". Ils avaient été
libérés quelques heures plus tard.
Ce mois de novembre, l'atmosphère est explosive. La Côte d'Ivoire est coupée en deux depuis deux ans, entre un nord contrôlé par une rébellion et un sud sous l'autorité de Laurent Gbagbo, à couteaux tirés avec l'ex-puissance coloniale française, qui dispose d'une force militaire sur place.
Après une période d'accalmie, le conflit avait brutalement regagné en intensité début novembre. Le 6, c'est l'escalade: l'aviation ivoirienne bombarde un camp militaire français à Bouaké (nord), tuant neuf soldats et entraînant une riposte, les soldats français détruisant à leur tour les aéronefs ivoiriens.
Très vite, les partisans du président Gbagbo appellent à la mobilisation antifrançaise. L'hôtel Ivoire, point de ralliement pour les étrangers en cas de danger, était devenu un refuge autant qu'une cible, s'était souvenu l'avocat.
sb/cld/jcc
Ce rapt a été commis en pleine crise franco-ivoirienne, alors que la capitale économique du pays vivait une journée folle, entre rumeurs de coup d'Etat et embrasement populaire.
Aucun de ces anciens membres du Groupe de sécurité présidentielle poursuivis pour l'enlèvement de l'avocat Xavier Ghelber et d'un autre Français, depuis décédé, n'était présent à l'audience.
Le chef du groupe a été condamné à la plus lourde peine, les autres se voyant infliger une peine de trois ans d'emprisonnement dont un an avec sursis. Les cinq hommes ont par ailleurs été condamnés à verser solidairement 3.000 euros à Me Ghelber et un euro à l'Ordre des avocats, constitués parties civiles.
Le 10 février, le procureur avait requis sept ans de prison à l'encontre de chacun des militaires et un mandat d'arrêt pour quatre d'entre eux, qui seraient en Côte d'Ivoire.
A la barre, Xavier Ghelber avait expliqué qu'il était à Abidjan pour réaliser un audit juridique de la filière cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, à la demande de l'Union européenne.
Il était 05H00 le 7 novembre, quand des soldats étaient venus le chercher dans sa chambre de l'hôtel Ivoire, armés de kalachnikov. Il avait été embarqué dans un véhicule avec un autre Français, le retraité Jean Labatut.
L'expert avait alors cru à "une liquidation", puis pensé que l'enlèvement était "lié à des rumeurs d'attentat contre le président" d'alors, Laurent Gbagbo. Un des prévenus avait d'ailleurs affirmé lors d'une audition à Abidjan que les deux Français avaient été signalés comme "suspects". Ils avaient été
libérés quelques heures plus tard.
Ce mois de novembre, l'atmosphère est explosive. La Côte d'Ivoire est coupée en deux depuis deux ans, entre un nord contrôlé par une rébellion et un sud sous l'autorité de Laurent Gbagbo, à couteaux tirés avec l'ex-puissance coloniale française, qui dispose d'une force militaire sur place.
Après une période d'accalmie, le conflit avait brutalement regagné en intensité début novembre. Le 6, c'est l'escalade: l'aviation ivoirienne bombarde un camp militaire français à Bouaké (nord), tuant neuf soldats et entraînant une riposte, les soldats français détruisant à leur tour les aéronefs ivoiriens.
Très vite, les partisans du président Gbagbo appellent à la mobilisation antifrançaise. L'hôtel Ivoire, point de ralliement pour les étrangers en cas de danger, était devenu un refuge autant qu'une cible, s'était souvenu l'avocat.
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