Lundi 6 mars 2017, la devanture de l’agence de la Société de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire (SODECI), à Wassakara (un quartier de la commune de Yopougon), a connu une animation particulière. Des femmes de Micao, un autre quartier, situé non loin de la zone industrielle, ont manifesté bruyamment leur colère face à la pénurie d’eau potable.
Elles ont crié leur ras-le bol. Certaines avec des casseroles ou des boites, d’autres avec des sifflets…« On veut de l’eau, on est fatigué, on ne veut plus de citerne d’eau… », scandaient-elles pendant plusieurs heures, dans la matinée. Ces femmes portaient également des pancartes sur lesquelles on pouvait lire leur appel à l’agence de la Sodeci pour rétablir l’eau potable dans leur quartier.
Depuis six mois, elles n’ont plus d’eau dans leurs robinets. Dans un communiqué de presse, la Sodeci donne les raisons de cette situation de manque d’eau. « Ce quartiers et ses sous- quartiers connaissent des baisses de pression pour lesquelles des travaux de renforcement ont été prévus. Par ailleurs, la fraude sur le réseau d’eau potable est particulièrement développée et étendue dans ces sous-quartiers, ce qui perturbe fortement la desserte dans la zone. Nous avons proposé dans l’immédiat, la fourniture d’eau par camions citernes. Pour cela, deux camions citernes ont été immobilisés uniquement pour le quartier et ses sous quartiers », a-t-elle fait savoir. Depuis six mois, c’est donc la galère à Yopougon-Micao où justement l’eau ne coule pas à flot. Tous les robinets sont désormais à sec. « Moi, je ne compte plus sur l’eau de la Sodeci. Je suis fatigué de me réveiller sans eau depuis des mois», déplore Agnéro Lazare, habitant de ce quartier. Comme lui, plusieurs personnes ont appelé au règlement durable des difficultés d’approvisionnement en eau potable non seulement Yopougon-Micao mais aussi dans tout le district d’Abidjan. En effet, les pénuries et difficultés d’approvisionnement en eau potable sont monnaie courante à Yopougon-ananeraie, Yopougon-Maroc, Yopougon-Gesco, Abobo Pk 18, Abobo-Baoulé, Abobo-Avocatier, Abobo-Akeikoi, Cocody-Angré, cocody- Riviera Palmeraie, etc. Aucun ménage n’est épargné par cette situation qui perdure. L’accès à l’eau potable est devenu un luxe pour ces populations.
Et pourtant les populations de Yopougon avaient poussé un ouf de soulagement quand le président Alassane Ouattara avait procédé, le 12 décembre 2014, à l’inauguration de la station d’eau de Niangon. Cette infrastructure devrait produire 44.000 m3/jour pour réduire de 80% le déficit en eau potable dans cette commune qui est de 55.000 m3/jour. Les 20% seront comblés « très rapidement », a promis le Président de la République, précisément le 22 janvier 2015, à l’occasion de la mise en service de la grande station d’eau de Bonoua qui devait largement desservir les communes de Marcory, Koumassi, Treichville et Port-Bouët et les localités de Bonoua et de Grand-Bassam en eau potable avec 80.000m3/jour. En novembre 2014, lors d’une visite d’infrastructures routières et hydrauliques à Abidjan et Grand-Bassam, le premier ministre, Daniel Kablan Duncan, déclarait la fin de la pénurie d’eau potable. Plus de deux ans après l’ouverture des vannes de ces deux ouvrages, on se rend compte que sur le terrain le quotidien des populations n’a pas changé. Les bidons de 20, 30 litres… que l’on transporte tous les jours, à la recherche d’un hypothétique point d’eau n’ont pas disparu. De même, les veillées à domicile dans l’attente d’une goutte d’eau du robinet n’ont pas encore pris fin. A yopougon-Ananeraie, par exemple, dès la mise en service de la station d’eau de Niangon, tous les habitants recevaient de l’eau tous les jours. Puis quelques temps après la situation a changé. Pour certains, surtout ceux qui sont dans les immeubles, l’eau ne coule que tard dans la nuit comme par le passé, les obligeant à veiller pour en recueillir suffisamment. Tandis que d’autres déplorent le faible débit de l’eau. Pour Patrick Achi, alors ministre des Infrastructures économiques, lors de sa visite en janvier 2015, un mois après l’inauguration de la station d’eau de Niangon, « ce sont des problèmes auxquels son département s’attendait et cela pour plusieurs raisons. Les canalisations qui sont restées pendant plusieurs années sans recevoir de l’eau ont accumulé assez d’air. Et il faut tout un processus, selon lui, pour chasser cet air. Afin que l’eau puisse arriver dans les robinets à bonne pression. Un travail est en cours dans les quartiers concernés ». A l’en croire également, des tuyaux ont été cassés dans plusieurs localités par les populations qui pensaient y trouver de l’eau. « Ces tuyaux cassés sont à la base de multiples fuites. Il nous faut donc colmater parce qu’avec une telle situation, tous les quartiers qui sont en aval de ces fuites ont du mal à recevoir l’eau », a-t-il expliqué. Enfin, selon lui, il y a des quartiers où les canalisations ont été dimensionnées pour recevoir une taille de population. Mais lesdits quartiers a-t-il poursuivi, se sont développés avec une forte augmentation d’habitants. Du coup, les canalisations n’arrivent plus à absorber le débit d’eau pour alimenter tout le monde. . Il n’a pu régler ces problèmes jusqu’à ce qu’il quitte le gouvernement. C’est déplorable de constater que la situation ne s’améliore pas alors que les châteaux d’eau de Yopougon et de Bonoua ont été construits pour faciliter davantage l’accès à l’eau potable dans les différentes communes d’Abidjan. Dès sa prise de fonctions Amédée Kouakou, le nouveau ministre des Infrastructures économiques a promis que l’eau coulera désormais dans les robinets. Malheureusement, depuis quelques jours, les pénuries ont pris de l’ampleur dans la capitale économique entraînant des mouvements de colère.
Camille KONAN
Elles ont crié leur ras-le bol. Certaines avec des casseroles ou des boites, d’autres avec des sifflets…« On veut de l’eau, on est fatigué, on ne veut plus de citerne d’eau… », scandaient-elles pendant plusieurs heures, dans la matinée. Ces femmes portaient également des pancartes sur lesquelles on pouvait lire leur appel à l’agence de la Sodeci pour rétablir l’eau potable dans leur quartier.
Depuis six mois, elles n’ont plus d’eau dans leurs robinets. Dans un communiqué de presse, la Sodeci donne les raisons de cette situation de manque d’eau. « Ce quartiers et ses sous- quartiers connaissent des baisses de pression pour lesquelles des travaux de renforcement ont été prévus. Par ailleurs, la fraude sur le réseau d’eau potable est particulièrement développée et étendue dans ces sous-quartiers, ce qui perturbe fortement la desserte dans la zone. Nous avons proposé dans l’immédiat, la fourniture d’eau par camions citernes. Pour cela, deux camions citernes ont été immobilisés uniquement pour le quartier et ses sous quartiers », a-t-elle fait savoir. Depuis six mois, c’est donc la galère à Yopougon-Micao où justement l’eau ne coule pas à flot. Tous les robinets sont désormais à sec. « Moi, je ne compte plus sur l’eau de la Sodeci. Je suis fatigué de me réveiller sans eau depuis des mois», déplore Agnéro Lazare, habitant de ce quartier. Comme lui, plusieurs personnes ont appelé au règlement durable des difficultés d’approvisionnement en eau potable non seulement Yopougon-Micao mais aussi dans tout le district d’Abidjan. En effet, les pénuries et difficultés d’approvisionnement en eau potable sont monnaie courante à Yopougon-ananeraie, Yopougon-Maroc, Yopougon-Gesco, Abobo Pk 18, Abobo-Baoulé, Abobo-Avocatier, Abobo-Akeikoi, Cocody-Angré, cocody- Riviera Palmeraie, etc. Aucun ménage n’est épargné par cette situation qui perdure. L’accès à l’eau potable est devenu un luxe pour ces populations.
Et pourtant les populations de Yopougon avaient poussé un ouf de soulagement quand le président Alassane Ouattara avait procédé, le 12 décembre 2014, à l’inauguration de la station d’eau de Niangon. Cette infrastructure devrait produire 44.000 m3/jour pour réduire de 80% le déficit en eau potable dans cette commune qui est de 55.000 m3/jour. Les 20% seront comblés « très rapidement », a promis le Président de la République, précisément le 22 janvier 2015, à l’occasion de la mise en service de la grande station d’eau de Bonoua qui devait largement desservir les communes de Marcory, Koumassi, Treichville et Port-Bouët et les localités de Bonoua et de Grand-Bassam en eau potable avec 80.000m3/jour. En novembre 2014, lors d’une visite d’infrastructures routières et hydrauliques à Abidjan et Grand-Bassam, le premier ministre, Daniel Kablan Duncan, déclarait la fin de la pénurie d’eau potable. Plus de deux ans après l’ouverture des vannes de ces deux ouvrages, on se rend compte que sur le terrain le quotidien des populations n’a pas changé. Les bidons de 20, 30 litres… que l’on transporte tous les jours, à la recherche d’un hypothétique point d’eau n’ont pas disparu. De même, les veillées à domicile dans l’attente d’une goutte d’eau du robinet n’ont pas encore pris fin. A yopougon-Ananeraie, par exemple, dès la mise en service de la station d’eau de Niangon, tous les habitants recevaient de l’eau tous les jours. Puis quelques temps après la situation a changé. Pour certains, surtout ceux qui sont dans les immeubles, l’eau ne coule que tard dans la nuit comme par le passé, les obligeant à veiller pour en recueillir suffisamment. Tandis que d’autres déplorent le faible débit de l’eau. Pour Patrick Achi, alors ministre des Infrastructures économiques, lors de sa visite en janvier 2015, un mois après l’inauguration de la station d’eau de Niangon, « ce sont des problèmes auxquels son département s’attendait et cela pour plusieurs raisons. Les canalisations qui sont restées pendant plusieurs années sans recevoir de l’eau ont accumulé assez d’air. Et il faut tout un processus, selon lui, pour chasser cet air. Afin que l’eau puisse arriver dans les robinets à bonne pression. Un travail est en cours dans les quartiers concernés ». A l’en croire également, des tuyaux ont été cassés dans plusieurs localités par les populations qui pensaient y trouver de l’eau. « Ces tuyaux cassés sont à la base de multiples fuites. Il nous faut donc colmater parce qu’avec une telle situation, tous les quartiers qui sont en aval de ces fuites ont du mal à recevoir l’eau », a-t-il expliqué. Enfin, selon lui, il y a des quartiers où les canalisations ont été dimensionnées pour recevoir une taille de population. Mais lesdits quartiers a-t-il poursuivi, se sont développés avec une forte augmentation d’habitants. Du coup, les canalisations n’arrivent plus à absorber le débit d’eau pour alimenter tout le monde. . Il n’a pu régler ces problèmes jusqu’à ce qu’il quitte le gouvernement. C’est déplorable de constater que la situation ne s’améliore pas alors que les châteaux d’eau de Yopougon et de Bonoua ont été construits pour faciliter davantage l’accès à l’eau potable dans les différentes communes d’Abidjan. Dès sa prise de fonctions Amédée Kouakou, le nouveau ministre des Infrastructures économiques a promis que l’eau coulera désormais dans les robinets. Malheureusement, depuis quelques jours, les pénuries ont pris de l’ampleur dans la capitale économique entraînant des mouvements de colère.
Camille KONAN