L’association professionnelle des systèmes financiers décentralisés de Côte d’Ivoire (APSFD-CI) a formé les journalistes sur la microfinance afin de les outiller à mieux informer le grand public.
Le nombre de clients aux systèmes financiers décentralisés (SFD) ne cesse d’augmenter. De 183.661 en 2013, il est passé de 235.574 en 2014 pour atteindre 290.565 en 2015. Soit un taux de croissance annuelle de plus de 23%.
Dans la même veine, l’encours total de l’ensemble des (SFD) est passé successivement de 35815656 114 FCFA en 2013 à 64339475617 FCFA en 2014 pour atteindre 91 737 412 656 FCFA en 2015.
« Augmenter le nombre de personnes ayant accès aux services financiers, en touchant les personnes pauvres dans le but d’améliorer leur niveau de vie », est le premier rôle de la microfinance tel que le défini par Tanoé Cyrille, Directeur Exécutif de l’APSFD-CI pour qui, il est question de faire du social. Le second qu’il nomme « viabilité financière » vise la pérennité financière et institutionnelle des institutions de microfinance (IMF).
En Côte d’Ivoire, l’accès aux crédits financiers est une préoccupation majeure pour les opérateurs économiques. Principalement pour ceux du secteur informel et les Petites et moyennes entreprises (PME). Les 16 et 17 septembre 2016, au cours des « Journées de l’expert-comptable » organisées dans la commune de Cocody, la question était au cœur des échanges entre les participants. Selon eux, les banques ne font pas de crédit ou n’accompagnent pas les opérateurs économiques. « … nous n’avons pas de banque en Côte d’Ivoire. Ce sont des commerçants en ce sens que ces établissements bancaires n’accompagnent pas les PME comme il se doit », dénonce Balogoun Océni, expert-comptable.
Ce sentiment de désintérêt des banques à leur endroit, serait à l’origine de la propension des chefs d’entreprises et autres opérateurs économiques à recourir aux microfinances. Mais sont-elles une solution dans la lutte contre la pauvreté ?
Oui, répond Achille Kouakou, membre d’une association de banquiers ivoiriens. « Elles (microfinances) peuvent et essaient d’aider déjà à lutter contre la pauvreté. Les opérateurs économiques qui n’ont pas accès au système bancaire classique se tournent aujourd’hui vers les microfinances qui arrivent à avoir un tant soit peu accès à des crédits financiers via les microfinances », soutient-il à Politikafrique.info.
Il ajoute que c’est la raison du développement de plus en plus remarqué des microfinances, d’où l’intérêt des grandes banques de s’y investir également étant entendu qu’elles ont la possibilité de couvrir tout le secteur informel. Cependant, il précise que du point de vue réglementaire, il y a certains financements comme le crédit documentaire, l’engagement par signature (crédit d’enlèvement) que la microfinance ne peut pas faire. Par ailleurs ajoute-il, les microfinances ne peuvent faire de gros financements compte tenu des limites de leurs ressources. Les ressources dont elles disposent ne peuvent pas leur permettre de faire de gros financements comme les banques.
Dr Prao Yao, enseignant-chercheur en Economie à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, soutient qu’à l’origine la création des microfinances répondait au souci de palier le faible taux du niveau d’inclusion financière des populations en zone rurale. Cependant, il mentionne le problème entre la viabilité sociable et la visibilité financière qui fait que « les populations pauvres ont de moins en moins accès à ces microfinances. Quand elles y parviennent, ce sont des micro-crédits qui permettent de financer de micro-projets » constate-t-il. Et d’ajouter que « les microfinances sortent les individus de l’extrême pauvreté vers la pauvreté ». L’universitaire soutient en outre que ce ne sont pas les microfinances qui vont sortir les pays en voie de développement de la pauvreté mais plutôt une croissance inclusive
Innocent Foto, journaliste-reporter et bénéficiaire de cette formation exprime sa satisfaction à l’issue du séminaire de formation des professionnels des médias. Ce « d’autant plus qu’il y avait dans l’entendement populaire une confusion manifeste entre le rôle des microfinances et ceux des mutuelles et des coopecs ». Il se réjouit d’être désormais au fait des dispositions structurelles des microfinances, les mécanismes de régulation, les différents auteurs du secteur et le rôle de l’ASPBF-CI.
L’ASPBF existe depuis 20 ans et a pour mission de promouvoir un secteur de la microfinance professionnel, responsable et inclusif qui contribue à l’amélioration des conditions de vie des ménages en Côte d’Ivoire. A ce jour, l’APSFD-CI compte 53 système financier décentralisé SFD agréés dont 13 SFD de type SA et 40 de type mutualiste.
Raïssa Yao
Le nombre de clients aux systèmes financiers décentralisés (SFD) ne cesse d’augmenter. De 183.661 en 2013, il est passé de 235.574 en 2014 pour atteindre 290.565 en 2015. Soit un taux de croissance annuelle de plus de 23%.
Dans la même veine, l’encours total de l’ensemble des (SFD) est passé successivement de 35815656 114 FCFA en 2013 à 64339475617 FCFA en 2014 pour atteindre 91 737 412 656 FCFA en 2015.
« Augmenter le nombre de personnes ayant accès aux services financiers, en touchant les personnes pauvres dans le but d’améliorer leur niveau de vie », est le premier rôle de la microfinance tel que le défini par Tanoé Cyrille, Directeur Exécutif de l’APSFD-CI pour qui, il est question de faire du social. Le second qu’il nomme « viabilité financière » vise la pérennité financière et institutionnelle des institutions de microfinance (IMF).
En Côte d’Ivoire, l’accès aux crédits financiers est une préoccupation majeure pour les opérateurs économiques. Principalement pour ceux du secteur informel et les Petites et moyennes entreprises (PME). Les 16 et 17 septembre 2016, au cours des « Journées de l’expert-comptable » organisées dans la commune de Cocody, la question était au cœur des échanges entre les participants. Selon eux, les banques ne font pas de crédit ou n’accompagnent pas les opérateurs économiques. « … nous n’avons pas de banque en Côte d’Ivoire. Ce sont des commerçants en ce sens que ces établissements bancaires n’accompagnent pas les PME comme il se doit », dénonce Balogoun Océni, expert-comptable.
Ce sentiment de désintérêt des banques à leur endroit, serait à l’origine de la propension des chefs d’entreprises et autres opérateurs économiques à recourir aux microfinances. Mais sont-elles une solution dans la lutte contre la pauvreté ?
Oui, répond Achille Kouakou, membre d’une association de banquiers ivoiriens. « Elles (microfinances) peuvent et essaient d’aider déjà à lutter contre la pauvreté. Les opérateurs économiques qui n’ont pas accès au système bancaire classique se tournent aujourd’hui vers les microfinances qui arrivent à avoir un tant soit peu accès à des crédits financiers via les microfinances », soutient-il à Politikafrique.info.
Il ajoute que c’est la raison du développement de plus en plus remarqué des microfinances, d’où l’intérêt des grandes banques de s’y investir également étant entendu qu’elles ont la possibilité de couvrir tout le secteur informel. Cependant, il précise que du point de vue réglementaire, il y a certains financements comme le crédit documentaire, l’engagement par signature (crédit d’enlèvement) que la microfinance ne peut pas faire. Par ailleurs ajoute-il, les microfinances ne peuvent faire de gros financements compte tenu des limites de leurs ressources. Les ressources dont elles disposent ne peuvent pas leur permettre de faire de gros financements comme les banques.
Dr Prao Yao, enseignant-chercheur en Economie à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, soutient qu’à l’origine la création des microfinances répondait au souci de palier le faible taux du niveau d’inclusion financière des populations en zone rurale. Cependant, il mentionne le problème entre la viabilité sociable et la visibilité financière qui fait que « les populations pauvres ont de moins en moins accès à ces microfinances. Quand elles y parviennent, ce sont des micro-crédits qui permettent de financer de micro-projets » constate-t-il. Et d’ajouter que « les microfinances sortent les individus de l’extrême pauvreté vers la pauvreté ». L’universitaire soutient en outre que ce ne sont pas les microfinances qui vont sortir les pays en voie de développement de la pauvreté mais plutôt une croissance inclusive
Innocent Foto, journaliste-reporter et bénéficiaire de cette formation exprime sa satisfaction à l’issue du séminaire de formation des professionnels des médias. Ce « d’autant plus qu’il y avait dans l’entendement populaire une confusion manifeste entre le rôle des microfinances et ceux des mutuelles et des coopecs ». Il se réjouit d’être désormais au fait des dispositions structurelles des microfinances, les mécanismes de régulation, les différents auteurs du secteur et le rôle de l’ASPBF-CI.
L’ASPBF existe depuis 20 ans et a pour mission de promouvoir un secteur de la microfinance professionnel, responsable et inclusif qui contribue à l’amélioration des conditions de vie des ménages en Côte d’Ivoire. A ce jour, l’APSFD-CI compte 53 système financier décentralisé SFD agréés dont 13 SFD de type SA et 40 de type mutualiste.
Raïssa Yao