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Politique Publié le vendredi 24 mars 2017 | Notre Voie

Procès des disparus du Novotel L’un des avocats de la défense claque la porte

La colère de l’un des avocats de la défense, Me Rodrigue Dadjé, a sanctionné un peu plus tôt le procès des disparus du Novotel, d’hier jeudi, au palais de justice de Yopougon. Alors qu’il posait des questions à l’accusé Yoro Tapeko Max lors des confrontations entre ce dernier et Kouhon Bonfils, ex-chef de sécurité de l’hôtel Novotel, l’avocat s’est vu, selon lui, empêché de poser librement des questions à Yoro. «Monsieur le président, très respectueusement, je demande à me retirer et revenir la semaine prochaine pour poursuivre le procès», a-t-il dit avant de quitter l’audience.

Approché à la sortie, Me Dadjé déclare : «Je trouve que le procès est mené de manière inéquitable. Oui ! Je pèse mes mots comme d’habitude. Je suis désolé mais le procès est mené de manière inéquitable. La défense est pratiquement empêchée de faire son travail. Notre rôle, c’est de poser des questions et de chercher où se trouve la vérité». Et d’ajouter : «Quand je pose des questions, je sais où je vais. C’est tout. Si on m’empêche de poser des questions à Tapeko, on ne va jamais savoir où se trouve la vérité. Je suis complètement désolé ! C’est pourquoi j’ai demandé à me retirer», s’est-il justifié.

Mais avant cela, dès l’entame du procès, le juge-président, Sissoko Amouroulaye, s’est plaint du comportement de certains avocats dont Me Ahui Marc, l’avocat principal de Yoro Tapeko, qui, selon lui, viennent tout le temps en retard au procès. «Après c’est pour dire que la Cour d’assise tergiverse… L’audience commence à 9 h 30. Mais on fait tout pour démarrer à 10 h pour que tous soient là. Mais ce n’est pas le cas», fait-il remarquer en les exhortant à venir à l’heure.

Belem Salif, l’un des employés de la société immobilière appelée Imorive appartenant à feu Yves Lamblin, et qui était selon ses dires, très proche de celui-ci, déjà entendu à la barre avant-hier, est revenu pour se prêter aux questions de la Cour. A la question du parquet général qui était de savoir pourquoi, selon lui, l’armée française n’est pas venue chercher Yves Lamblin qui logeait à l’hôtel Novotel sis au Plateau, le témoin a répondu : «Quand dame Simone Kablan m’a informé de ce que, des gens voulaient enlever des Français, j’ai appelé M. Lamblin entre le 3 et 4 avril matin pour lui donner l’information et lui proposer d’appeler le 43ème Bima pour qu’ils viennent le chercher. M. Lamblin m’a dit qu’il les a joints. Mais ils disent qu’ils ne veulent pas venir le chercher. Et c’est là qu’il m’a proposé de venir le chercher en bateau. Mais on m’avait empêché de circuler en bateau sur la lagune parce qu’on était en période de crise». Le témoin a précisé que dans la journée du 4 avril, il n’arrivait plus à joindre son patron. Et d’ajouter : «Pour moi, ce n’est pas normal que les militaires français ne viennent pas chercher l’un de leurs importants ressortissants. Je ne suis pas d’accord avec l’armée française qui surveillait cet hôtel et qui a laissée certains de leurs ressortissants», s’est-il exclamé.

Après lui, le témoin N’Guessan Assi Claude, ex-agent à l’hôtel Novotel, a affirmé qu’il était présent le 4 avril au travail. Il a fait savoir que le personnel de l’hôtel a reçu ce jour-là, une visite musclée des hommes en armes, emportant avec eux, le directeur général dudit hôtel et des biens. Au lieu des «snipeurs» qu’ils prétendaient chercher et dont ils avaient les noms sur une liste qu’ils tenaient. Lors du déroulé de la confrontation entre le sergent Bosso Adjé et le colonel Mody, Ohoukou Mody a reconnu avoir envoyé des hommes en armes déposer des corps à l’infirmerie où était le sergent de semaine. Mais ajoute, qu’il n’a pas eu de conversation avec Bosso. «Monsieur le président, et puis ce que je voudrais dire, c’est que, ce sont des gens qui ont facilité l’entrée des étrangers dans notre camp sans que je ne sois informé. Sinon moi, je ne connais pas M. Yves Lamblin», soutient Mody quand Bosso Adjé affirme avoir eu une conversation avec le colonel. Me Dadjé lui a demandé de donner le numéro de téléphone du colonel Mody avec sa permission, pour confirmer qu’il l’a effectivement joint. Mais ce dernier a dicté un numéro de 6 chiffres au lieu de 8 chiffres et confirme que c’est sur ce numéro qu’il a appelé Mody à l’époque. Là encore, l’assistance ne s’est pas privée de rire. L’avocat lui a fait savoir qu’en Côte d’Ivoire, on ne peut pas joindre quelqu’un avec un tel numéro de 6 chiffres.

Quand le général Dogbo Blé a été appelé à la barre, il a reconnu l’officier et son ex-aide de camp en la personne de Koué Bi Christian, envoyé le 4 avril, selon lui, par le Commandant Kipré pour accomplir une mission humanitaire au Plateau.

Boris Takoué
(stagiaire)
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