Le séminaire du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) s’est achevé le samedi 08 avril à Bingerville, à la veille des célébrations du 71ème anniversaire de l’ancien parti unique. Au cœur des débats : la mise en ordre de bataille du parti, mais aussi l’alliance avec le RDR d’Alassane Ouattara en vue de l’alternance en 2020. Mais, le PDCI-RDA a-t-il réellement des chances de retour en 2020 ?
Le projet d’un parti unifié avec le RDR patine et la perspective de la présidentielle de 2020 ravive les ambitions du PDCI-RDA. Pour ses cadres, la question de l’alliance Rhdp est « un débat clos». «C’est entre Bédié et Ouattara. On fait confiance aux deux hommes. Mais, cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas se fixer des ambitions ou que les cadres ne doivent pas se préparent pour les échéances à venir » estime Olivier Akoto, député de Daoukro.
Plusieurs cadres et militants de ce parti ont martelé leur volonté d’avoir un candidat à la présidentielle de 2020. « Il faut bien qu’il y ait des ambitions pour qu’on puisse désigner un candidat pour la présidentielle. Le PDCI est un parti ambitieux dont l’objectif est de reprendre le pouvoir en 2020, c’est donc de bonne guerre» assure un cadre du parti.
Le parti septuagénaire a-t-il des chances de retour au pouvoir? Il va falloir cravacher dur selon des analystes politiques. Le parti devrait « commencer à choisir des personnes qui ne soient pas des obligés du président Bédié » indique Dr Adou, géo-politologue.
Pour accéder au pouvoir en 2020, « le pdci-rda devrait avoir un programme, un projet de société». «Il n’y a pas de débat, pas d’idées au PDCI. Bédié n’a pas de projet de société en tant que tel. C’est seulement le culte de la personnalité sur un individu. Il a peut-être un projet personnel pour son ami Ouattara mais est-ce dans l’intérêt des militants? Il faut pourtant creuser les préoccupations qui puissent concerner les ivoiriens » recommande cet enseignant-chercheur qui dénonce « un rapport entre le cavalier (PDCI) et le cheval (RDR). Il n’y a pas de visibilité pour le PDCI. Dans ces conditions on ne voit pas comment les choses peuvent se passer pour le parti en 2020 » soutient-il.
Un autre défi à relever avant les échéances de 2020 pour le parti d’Henri Konan Bédié, c’est celui de « la démocratie interne » selon notre interlocuteur joint par Politikafrique.info.
Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire devrait avant tout affronter les contradictions internes. « C’est un parti qui est géré de façon autocratique. Il y a une personne titulaire qui veut remettre en cause les résolutions et ne pas les respecter. L’appel de Daoukro en 2015 est un exemple patent. Dans un communiqué écrit, le Président Bédié avait signé (ancien chef d’Etat, fils de Daoukro), tout portait à croire que c’était une initiative personnelle mais contre toute attente on s’est rendu compte que le bureau politique a été bâillonné, les militants n’ont pas été interrogés. Ceci est de nature à infantiliser les citoyens. Au vu de tout ceci, le parti ne mobilise plus» affirme-t-il ajoutant que la classe politique émergente, jeune, n’a pas droit à la parole.
« C’est le cas de la députée de Cocody, Yasmina Ouégnin, qui, à l’origine est du PDCI, a été quasiment écartée. C’est aussi l’exemple de l’ancien président des jeunes du PDCI, Kouadio Konan Bertin. Quand un parti n’est pas capable de créer une démocratie interne la question qui se pose c’est de savoir si demain en responsabilité il sera prêt à accepter cette démocratie » s’inquiète notre interlocuteur.
Si certains voient une fine chance de retour en 2020 pour le PDCI, le parti lui y croit dur comme fer. Le nouveau visage de la Côte d’Ivoire en 2020 devrait trancher. Pour l’heure, séminaires des bureaux politiques, congrès annoncés, reconquête sur le terrain, les chapelles politiques du pays se préparent pour la présidentielle prévue dans trois ans. Dans la grisaille des désillusions au RDR, des querelles intestines au FPI, le PDCI avec son ancienneté et ses cadres, ne manque pas d’atouts. Mais, en 2020, dans un pays où la jeunesse constitue le levier, qui s’informe sur les smartphones et tablettes, qui n’a pas connu Houphouët-Boigny, la vieille garde du PDCI aura la syntaxe complexe pour convaincre cet électorat. Tout de même, le ring s’offre à tous. Dieu fera le reste par les mains et la volonté des ivoiriens.
Salimatou Dia
Le projet d’un parti unifié avec le RDR patine et la perspective de la présidentielle de 2020 ravive les ambitions du PDCI-RDA. Pour ses cadres, la question de l’alliance Rhdp est « un débat clos». «C’est entre Bédié et Ouattara. On fait confiance aux deux hommes. Mais, cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas se fixer des ambitions ou que les cadres ne doivent pas se préparent pour les échéances à venir » estime Olivier Akoto, député de Daoukro.
Plusieurs cadres et militants de ce parti ont martelé leur volonté d’avoir un candidat à la présidentielle de 2020. « Il faut bien qu’il y ait des ambitions pour qu’on puisse désigner un candidat pour la présidentielle. Le PDCI est un parti ambitieux dont l’objectif est de reprendre le pouvoir en 2020, c’est donc de bonne guerre» assure un cadre du parti.
Le parti septuagénaire a-t-il des chances de retour au pouvoir? Il va falloir cravacher dur selon des analystes politiques. Le parti devrait « commencer à choisir des personnes qui ne soient pas des obligés du président Bédié » indique Dr Adou, géo-politologue.
Pour accéder au pouvoir en 2020, « le pdci-rda devrait avoir un programme, un projet de société». «Il n’y a pas de débat, pas d’idées au PDCI. Bédié n’a pas de projet de société en tant que tel. C’est seulement le culte de la personnalité sur un individu. Il a peut-être un projet personnel pour son ami Ouattara mais est-ce dans l’intérêt des militants? Il faut pourtant creuser les préoccupations qui puissent concerner les ivoiriens » recommande cet enseignant-chercheur qui dénonce « un rapport entre le cavalier (PDCI) et le cheval (RDR). Il n’y a pas de visibilité pour le PDCI. Dans ces conditions on ne voit pas comment les choses peuvent se passer pour le parti en 2020 » soutient-il.
Un autre défi à relever avant les échéances de 2020 pour le parti d’Henri Konan Bédié, c’est celui de « la démocratie interne » selon notre interlocuteur joint par Politikafrique.info.
Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire devrait avant tout affronter les contradictions internes. « C’est un parti qui est géré de façon autocratique. Il y a une personne titulaire qui veut remettre en cause les résolutions et ne pas les respecter. L’appel de Daoukro en 2015 est un exemple patent. Dans un communiqué écrit, le Président Bédié avait signé (ancien chef d’Etat, fils de Daoukro), tout portait à croire que c’était une initiative personnelle mais contre toute attente on s’est rendu compte que le bureau politique a été bâillonné, les militants n’ont pas été interrogés. Ceci est de nature à infantiliser les citoyens. Au vu de tout ceci, le parti ne mobilise plus» affirme-t-il ajoutant que la classe politique émergente, jeune, n’a pas droit à la parole.
« C’est le cas de la députée de Cocody, Yasmina Ouégnin, qui, à l’origine est du PDCI, a été quasiment écartée. C’est aussi l’exemple de l’ancien président des jeunes du PDCI, Kouadio Konan Bertin. Quand un parti n’est pas capable de créer une démocratie interne la question qui se pose c’est de savoir si demain en responsabilité il sera prêt à accepter cette démocratie » s’inquiète notre interlocuteur.
Si certains voient une fine chance de retour en 2020 pour le PDCI, le parti lui y croit dur comme fer. Le nouveau visage de la Côte d’Ivoire en 2020 devrait trancher. Pour l’heure, séminaires des bureaux politiques, congrès annoncés, reconquête sur le terrain, les chapelles politiques du pays se préparent pour la présidentielle prévue dans trois ans. Dans la grisaille des désillusions au RDR, des querelles intestines au FPI, le PDCI avec son ancienneté et ses cadres, ne manque pas d’atouts. Mais, en 2020, dans un pays où la jeunesse constitue le levier, qui s’informe sur les smartphones et tablettes, qui n’a pas connu Houphouët-Boigny, la vieille garde du PDCI aura la syntaxe complexe pour convaincre cet électorat. Tout de même, le ring s’offre à tous. Dieu fera le reste par les mains et la volonté des ivoiriens.
Salimatou Dia