L’orpaillage clandestin prend de l’ampleur dans le département d’Aboisso. Dans les sous-préfectures de Bianouan, Maféré et Kouakro et dans les environs d’Aboisso, on dénombre de nombreux sites aurifères, généralement sur les fleuves Bia, Tanoé et Eholié. Compte tenu des conséquences de ces activités sur l’environnement, notamment sur l’eau, la compagnie et l’escadron de gendarmerie d’Aboisso ont décidé de mettre le holà à l’orpaillage clandestin dans le département. Depuis quelques jours, les éléments des deux unités font des descentes inopinées, armes aux poings, sur les sites d’exploitation des fossoyeurs de l’économie nationale. Les matériels d’extraction de la pierre précieuse sont systématiquement incendiés et les orpailleurs traqués jusque dans leurs derniers retranchements. « Chaque fois que nous nous mettons en route, des gens les informent aussitôt. Mais, ils arrivent que nous changions souvent de stratégies pour les surprendre », explique un sous-officier de gendarmerie, sous le couvert de l’anonymat. Le matériel étant posé au milieu du fleuve, les gendarmes ont souvent du mal à y accéder. Cependant, ils réussissent à mettre la main sur quelques appareils. Fort curieusement, ces ennemis de l’économie remettent toujours le couvert après le passage des gendarmes. « Nous avons détruit du matériel appartenant à des orpailleurs non loin du CAFOP d’Aboisso. Quelques jours plus tard, nous sommes revenus sur le même site. Nous avons constaté qu’ils sont revenus, plus nombreux qu’auparavant. C’est une affaire de gros sous. Ces employés travaillent pour de gros bonnets tapis dans l’ombre, » confie un maréchal des logis chef, qui a participé à plusieurs opérations de déguerpissement. Les machines utilisées étant très lourdes à transporter, 100 à 150 kg, les hommes en armes y mettent le feu pour les mettre hors d’usage.
Sam K.D
Sam K.D
