nsemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), la nouvelle plateforme de l’opposition ivoirienne née le 20 avril se réclame des idéaux de l’ex président Laurent Gbagbo. Ce « Gbagboïsme » naissant est-il une réponse à l’Houphouétisme dont se réclament les partis membres du RHDP, la coalition au pouvoir ? Des aspects portent à le croire.
Faire la promotion des idéaux politiques de Laurent Gbagbo, l’ex-chef de l’Etat de Côte d’Ivoire est le principe de la création de la plateforme Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS). Et le professeur Georges Armand Ouégnin, son président est formel sur cette base. « L’EDS a pour unique référant politique Laurent Gbagbo », clarifie-t-il le jeudi 20 avril 2017 à l’occasion du lancement cette plateforme.
Une position qui tranche avec les coalitions pro-Gbagbo initiées à la veille de la présidentielle de 2015 et à celle du référendum de 2016, puis mortes après ces deux scrutins.
En présentant Laurent Gbagbo comme « l’unique référent », l’EDS fait penser à un autre rassemblement à unique référent, Houphouët-Boigny notamment. Il s’agit du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), la coalition née en 2005 et au pouvoir en Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise de 2010.
De son côté, l’EDS entend prendre part à la présidentielle ivoirienne de 2020, contrairement à la posture abstentionniste des partisans de Laurent Gbagbo proches d’Aboudrahame Sangaré, depuis l’accession du RHDP au pouvoir en 2011.
Le »Gbagboïsme » vise-t-il à contrer l’Houphouétisme ?
« D’aucuns peuvent analyser ainsi. Mais pour nous, ce qui est en face ne nous dit rien. Ce qui est en face ne nous intéresse pas. Nous avons notre identité, et nous allons nous battre contre tous ceux qui ont des politiques contraires à cela », fait savoir à Politikafrique.info, Koné Boubakar le secrétaire général adjoint et porte-parole du FPI-Sangaré, initiateur de cette nouvelle plateforme de l’opposition. Il indique que l’EDS, regroupe tous ceux qui croient ou se reconnaissent dans les valeurs défendues par le président Laurent Gbagbo. Mais surtout, ceux qui sont d’accord que c’est lui qui a gagné les élections de 2010.
Au niveau du Rassemblement des républicains (RDR), principal parti au pouvoir, on n’entend pas spéculer pour l’heure. Du moins, si l’on s’en tient à la réaction du porte-parole du parti, Joël N’Guessan, interrogé par politikafrique.info.
« Attendons la sortie de la Haye de leur leader avant toute spéculation. Au RHDP, cela ne constitue pas une préoccupation », réagit-il.
Pour certains observateurs, « l’usage du nom de Laurent Gbagbo est un prétexte pour le FPI illégal d’avoir droit à la parole ». D’autres y voient une volonté de bipolariser la vie politique autour des anciens présidents Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo. L’un présenté comme le père de la nation et l’autre, le père du pluralisme.
Dr Eddie Guipié, lui, n’est pas favorable à la conceptualisation « gbagboïsme » et « houphouétisme ». Il est enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo. Pour lui, il faut se demander ce que sont les philosophies « houphouétisme » et « gbagboisme ». A l’en croire, si le second est encore inconnu parce que naissant, le premier présente des signes de non-respect des accords internes. « De quel Houphouétisme parle-t-on quand on a prévu en 2014 passer le pouvoir à un ancien concurrent politique devenu parrain, et que depuis deux mois pratiquement, on se contredit au quotidien en disant qu’on n’a pas signé d’accord et que le pouvoir ne va pas échoir à autrui, de quel Houphouétisme parle-ton ? Est-ce de l’Houphouétisme du PDCI ou de l’Houphouétisme du RDR ?»,s’interroge-t-il.
Pour l’universitaire, en lieu et place d’évoquer les termes « gbagboïsme » et « houphouétisme », les appellations RHDP et EDS conviendraient. « Si vous dites RHDP contre l’ex-LMP devenue peut-être EDS, oui. Mais parler d’Houphouétisme et de Gbagboïsme, je ne sais pas trop de quoi il pourrait s’agir, même s’ils se prévalent d’être des gbagboistes pour les uns et des houphouétistes pour les autres », analyse Dr Eddie Guipié.
Richard Yasseu
Faire la promotion des idéaux politiques de Laurent Gbagbo, l’ex-chef de l’Etat de Côte d’Ivoire est le principe de la création de la plateforme Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS). Et le professeur Georges Armand Ouégnin, son président est formel sur cette base. « L’EDS a pour unique référant politique Laurent Gbagbo », clarifie-t-il le jeudi 20 avril 2017 à l’occasion du lancement cette plateforme.
Une position qui tranche avec les coalitions pro-Gbagbo initiées à la veille de la présidentielle de 2015 et à celle du référendum de 2016, puis mortes après ces deux scrutins.
En présentant Laurent Gbagbo comme « l’unique référent », l’EDS fait penser à un autre rassemblement à unique référent, Houphouët-Boigny notamment. Il s’agit du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), la coalition née en 2005 et au pouvoir en Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise de 2010.
De son côté, l’EDS entend prendre part à la présidentielle ivoirienne de 2020, contrairement à la posture abstentionniste des partisans de Laurent Gbagbo proches d’Aboudrahame Sangaré, depuis l’accession du RHDP au pouvoir en 2011.
Le »Gbagboïsme » vise-t-il à contrer l’Houphouétisme ?
« D’aucuns peuvent analyser ainsi. Mais pour nous, ce qui est en face ne nous dit rien. Ce qui est en face ne nous intéresse pas. Nous avons notre identité, et nous allons nous battre contre tous ceux qui ont des politiques contraires à cela », fait savoir à Politikafrique.info, Koné Boubakar le secrétaire général adjoint et porte-parole du FPI-Sangaré, initiateur de cette nouvelle plateforme de l’opposition. Il indique que l’EDS, regroupe tous ceux qui croient ou se reconnaissent dans les valeurs défendues par le président Laurent Gbagbo. Mais surtout, ceux qui sont d’accord que c’est lui qui a gagné les élections de 2010.
Au niveau du Rassemblement des républicains (RDR), principal parti au pouvoir, on n’entend pas spéculer pour l’heure. Du moins, si l’on s’en tient à la réaction du porte-parole du parti, Joël N’Guessan, interrogé par politikafrique.info.
« Attendons la sortie de la Haye de leur leader avant toute spéculation. Au RHDP, cela ne constitue pas une préoccupation », réagit-il.
Pour certains observateurs, « l’usage du nom de Laurent Gbagbo est un prétexte pour le FPI illégal d’avoir droit à la parole ». D’autres y voient une volonté de bipolariser la vie politique autour des anciens présidents Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo. L’un présenté comme le père de la nation et l’autre, le père du pluralisme.
Dr Eddie Guipié, lui, n’est pas favorable à la conceptualisation « gbagboïsme » et « houphouétisme ». Il est enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo. Pour lui, il faut se demander ce que sont les philosophies « houphouétisme » et « gbagboisme ». A l’en croire, si le second est encore inconnu parce que naissant, le premier présente des signes de non-respect des accords internes. « De quel Houphouétisme parle-t-on quand on a prévu en 2014 passer le pouvoir à un ancien concurrent politique devenu parrain, et que depuis deux mois pratiquement, on se contredit au quotidien en disant qu’on n’a pas signé d’accord et que le pouvoir ne va pas échoir à autrui, de quel Houphouétisme parle-ton ? Est-ce de l’Houphouétisme du PDCI ou de l’Houphouétisme du RDR ?»,s’interroge-t-il.
Pour l’universitaire, en lieu et place d’évoquer les termes « gbagboïsme » et « houphouétisme », les appellations RHDP et EDS conviendraient. « Si vous dites RHDP contre l’ex-LMP devenue peut-être EDS, oui. Mais parler d’Houphouétisme et de Gbagboïsme, je ne sais pas trop de quoi il pourrait s’agir, même s’ils se prévalent d’être des gbagboistes pour les uns et des houphouétistes pour les autres », analyse Dr Eddie Guipié.
Richard Yasseu