Les ex-combattants donnent à nouveau de la voix dans la ville de Bouaké. Ce lundi 8 mai, plusieurs d’entre eux, membres de la »Cellule 39 » (groupe des premiers combattants engagés aux côtés de l’ex-rébellion armée des Forces nouvelles) manifestent dans la ville.
Selon des témoignages d’habitants joints au téléphone, ils se sont regroupés à la sortie du corridor sud de la ville qui mène sur l’axe Bouaké-Yamoussoukro. Et y ont érigé des barricades, empêchant de fait les entrées et sorties de la capitale du Gbêkê par ce tronçon très fréquenté.
« Nous manifestons ce jour parce que depuis 2012 nous revendiquons un droit. A savoir l’intégration des plus jeunes parmi nous dans l’armée après avoir combattu pour restaurer la démocratie en Côte d’Ivoire et récupérer la victoire du président Alassane Ouattara », a déclaré Ouattara Amadou porte-parole adjoint de la cellule 39 qui manifeste à Bouaké, joint par Politikafrique.info à 10h30 GMT ce lundi.
Selon lui, il leur avait été promis « qu’après tout ce boulot », ils devaient bénéficier de certains avantages. Notamment une réinsertion dans des « corps paramilitaires et dans des structures de l’Etat comme le Trésor et les Impôts », l’octroi d’une « prime dite Ecomog qui s’élève à 12 000 000 FCFA », ainsi que la reconnaissance du grade de caporal. Mais regrette-il, « rien fait ».
A en croire Ouattara Amadou, ses camarades et lui ne sont pas des déstabilisateurs. « Nous réclamons juste ce qui nous revient de droit », dit-il. Et d’ajouter que : « pour cette journée, nous avons quitté la ville afin de donner la possibilité aux populations de vaguer à leurs occupations. Nous nous sommes rendus au corridor sud dans la brousse pour couper la route afin de faire comprendre à l’Etat et au président Alassane Ouattara d’écouter ses filles et fils ».
En Côte d’Ivoire, les manifestations bruyantes des ex-combattants se sont beaucoup multipliées dernièrement. En 2014 toujours dans la même ville de Bouaké, les démobilisés étaient sortis, et tout paralysé pendant de longues heures. Il a fallu à cette période des négociations menées à haut niveau, ponctuées de menaces d’intervention de l’armée, pour faire revenir le calme. Début 2017 les a vu également manifester dans plusieurs localités du pays comme à Abidjan en janvier où pendant des heures, des démobilisés ont bloqué les entrées et sorties de la ville par l’ex-corridor de Gesco dans la commune de Yopougon. Leurs dernières manifestations ont eu lieu le lundi 10 Avril 2017 dans les villes de Pogo et Ferké au nord du pays, et à Adzopé dans le sud.
Au secrétariat national de la Cellule 39, l’on ne se reconnait pas cette manifestation. « Ce sont des camarades qui ne suivent pas les décisions que nous prenons. Au cours d’un échange avec eux il y a quelques jours, ils disaient qu’ils donnaient jusqu’à lundi (Ndlr, ce 8 mai 2017) aux gouvernants pour se pencher sur la situation des démobilisés. Je leur avais fait comprendre que le moment choisi pour informer de cette manifestation, à savoir un week-end n’est pas approprié, car le gouvernement ne pouvait se prononcer sur cette affaire dans ce délai qui est par ailleurs trop court », réagi à Politikafrique.info, Ouattara Issouf dit »El Diablo », secrétaire national exécutif de la Cellule 39.
A ses camarades, il conseille de « rentrer, aller voir le préfet de région afin de lui faire connaitre les raisons du mécontentement. Lui à son tour, va faire remonter l’information », non sans inviter les autorités nationales à être plus regardant sur le problème des démobilisés. Un message entendu. Selon un confrère à Bouaké, les manifestants ont levé leur corridor et sont en discussions avec le ministre Sidi Touré de la Jeunesse de l’Emploi des jeunes et du Service civique, qui a à ses côtés le préfet de région.
Le traitement de la question des ex-combattants des différentes crises armées en Côte d’Ivoire a été une priorité des autorités après la crise postélectorale de 2010-2011. Ce sont environ 74 000 personnes qui étaient identifiées comme ayant pris les armes pendant les différentes crises armées en Côte d’Ivoire, depuis septembre 2002. Selon un processus mis en place et exécuté par le gouvernement, ces combattants devaient tous bénéficier d’un stage de resocialisation avant leur réintégration dans la vie civile. Jusqu’en juin 2015, c’est l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion (ADDR) qui s’occupait de la question. Selon Fidèle Sarassoro, l’ex-Directeur général de l’ADDR, le processus DDR a coûté d’octobre 2012 à octobre 2015, 210 millions de dollars (105 milliards FCFA).
Richard Yasseu
Selon des témoignages d’habitants joints au téléphone, ils se sont regroupés à la sortie du corridor sud de la ville qui mène sur l’axe Bouaké-Yamoussoukro. Et y ont érigé des barricades, empêchant de fait les entrées et sorties de la capitale du Gbêkê par ce tronçon très fréquenté.
« Nous manifestons ce jour parce que depuis 2012 nous revendiquons un droit. A savoir l’intégration des plus jeunes parmi nous dans l’armée après avoir combattu pour restaurer la démocratie en Côte d’Ivoire et récupérer la victoire du président Alassane Ouattara », a déclaré Ouattara Amadou porte-parole adjoint de la cellule 39 qui manifeste à Bouaké, joint par Politikafrique.info à 10h30 GMT ce lundi.
Selon lui, il leur avait été promis « qu’après tout ce boulot », ils devaient bénéficier de certains avantages. Notamment une réinsertion dans des « corps paramilitaires et dans des structures de l’Etat comme le Trésor et les Impôts », l’octroi d’une « prime dite Ecomog qui s’élève à 12 000 000 FCFA », ainsi que la reconnaissance du grade de caporal. Mais regrette-il, « rien fait ».
A en croire Ouattara Amadou, ses camarades et lui ne sont pas des déstabilisateurs. « Nous réclamons juste ce qui nous revient de droit », dit-il. Et d’ajouter que : « pour cette journée, nous avons quitté la ville afin de donner la possibilité aux populations de vaguer à leurs occupations. Nous nous sommes rendus au corridor sud dans la brousse pour couper la route afin de faire comprendre à l’Etat et au président Alassane Ouattara d’écouter ses filles et fils ».
En Côte d’Ivoire, les manifestations bruyantes des ex-combattants se sont beaucoup multipliées dernièrement. En 2014 toujours dans la même ville de Bouaké, les démobilisés étaient sortis, et tout paralysé pendant de longues heures. Il a fallu à cette période des négociations menées à haut niveau, ponctuées de menaces d’intervention de l’armée, pour faire revenir le calme. Début 2017 les a vu également manifester dans plusieurs localités du pays comme à Abidjan en janvier où pendant des heures, des démobilisés ont bloqué les entrées et sorties de la ville par l’ex-corridor de Gesco dans la commune de Yopougon. Leurs dernières manifestations ont eu lieu le lundi 10 Avril 2017 dans les villes de Pogo et Ferké au nord du pays, et à Adzopé dans le sud.
Au secrétariat national de la Cellule 39, l’on ne se reconnait pas cette manifestation. « Ce sont des camarades qui ne suivent pas les décisions que nous prenons. Au cours d’un échange avec eux il y a quelques jours, ils disaient qu’ils donnaient jusqu’à lundi (Ndlr, ce 8 mai 2017) aux gouvernants pour se pencher sur la situation des démobilisés. Je leur avais fait comprendre que le moment choisi pour informer de cette manifestation, à savoir un week-end n’est pas approprié, car le gouvernement ne pouvait se prononcer sur cette affaire dans ce délai qui est par ailleurs trop court », réagi à Politikafrique.info, Ouattara Issouf dit »El Diablo », secrétaire national exécutif de la Cellule 39.
A ses camarades, il conseille de « rentrer, aller voir le préfet de région afin de lui faire connaitre les raisons du mécontentement. Lui à son tour, va faire remonter l’information », non sans inviter les autorités nationales à être plus regardant sur le problème des démobilisés. Un message entendu. Selon un confrère à Bouaké, les manifestants ont levé leur corridor et sont en discussions avec le ministre Sidi Touré de la Jeunesse de l’Emploi des jeunes et du Service civique, qui a à ses côtés le préfet de région.
Le traitement de la question des ex-combattants des différentes crises armées en Côte d’Ivoire a été une priorité des autorités après la crise postélectorale de 2010-2011. Ce sont environ 74 000 personnes qui étaient identifiées comme ayant pris les armes pendant les différentes crises armées en Côte d’Ivoire, depuis septembre 2002. Selon un processus mis en place et exécuté par le gouvernement, ces combattants devaient tous bénéficier d’un stage de resocialisation avant leur réintégration dans la vie civile. Jusqu’en juin 2015, c’est l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion (ADDR) qui s’occupait de la question. Selon Fidèle Sarassoro, l’ex-Directeur général de l’ADDR, le processus DDR a coûté d’octobre 2012 à octobre 2015, 210 millions de dollars (105 milliards FCFA).
Richard Yasseu