Les 8.400 mutins ivoiriens qui avaient ébranlé le pays en janvier ont annoncé qu’ils mettaient un terme définitif à leur mouvement devant le président Alassane Ouattara, lors d’une cérémonie théâtrale diffusée jeudi soir à la télévision nationale.
Organisé sans la présence de la presse et diffusé en différé après montage, l’évènement se voulait visiblement un point final au mouvement de protestation de l’ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est au bord de l’implosion et est durement touché par l’effondrement des cours du cacao, qui ont vidé les caisses de l’Etat.
Le président Ouattara a affirmé "croire à la sincérité de leurs paroles" et s’est dit certain qu’ils seront désormais des "militaires exemplaires".
"Nous présentons nos excuses pour les différentes situations que nous avons connues (..) Nous renonçons définitivement à toute revendication d’ordre financière (...) Nous prenons l’engagement solennel de nous ranger et de nous mettre aux ordres de la République", a affirmé un porte-parole des mutins présenté comme le sergent Fofana. Il a ensuite, en signe d’allégeance, salué militairement le président qui lui a tendu la main sans se lever, selon les
images diffusées.
Ces mutins, qui réclamaient surtout 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros), avaient obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros) et devaient toucher le reste de la somme à partir de ce mois de mai, avait appris l’AFP auprès des mutins. Le gouvernement a lui toujours refusé de divulguer le contenu des négociations et le montant des primes promises.
Le relatif succès des mutins avait fait tache d’huile dans toutes les forces de sécurité et même dans l’administration, tout en choquant beaucoup d’Ivoiriens dont une grande partie vit dans la pauvreté.
- Caisses vides -
Rappelant à plusieurs reprises avoir été "meurtri par les événements", le président Ouattara a ensuite pris la parole en déplorant que "la stabilité de la Côte d’Ivoire a été mise à mal" et que les événements avaient "effrayé les Ivoiriens, ceux qui veulent investir et visiter le pays".
"La Côte d’Ivoire traverse des moments très, très difficiles", a-t-il dit, soulignant que la chute des cours du cacao, dont elle est le premier producteur mondial, avait fait perdre au pays "près d’un milliard d’euros" et que le budget de l’Etat avait subi une "perte sèche de 150 milliards de francs CFA (230 millions d’euros)".
Il a notamment précisé que le gouvernement avait renoncé à la construction prévue d’écoles, de centre de santé et de centres culturels à travers le pays et qu’il avait décalé à 2018 une de ses promesses électorales phare: l’électrification de tous les villages de plus de 500 habitants.
Il a néanmoins promis, malgré ces difficultés budgétaires, "l’amélioration des conditions de vie et de travail" des militaires. "Je veux que nous puissions bâtir une armée républicaine. Je suis sûr que vous serez des militaires exemplaires (...) que votre loyauté à l’égard de la Nation ne fera plus jamais défaut", a-t-il conclu.
Début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes et tiré des coups de feu, notamment à Abidjan. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).
La Côte d’Ivoire avait lancé en 2016 une ambitieuse loi de programmation
militaire jusqu’en 2020, qui prévoit la modernisation et des achats d’équipements pour 1,2 milliard d’euros et une refonte des effectifs. Cette refonte devait comprendre plusieurs milliers de départs de l’armée, notamment d’anciens rebelles, et non de nouvelles intégrations. Elle prévoit aussi la réfection de casernes et des lieux de vie des soldats, qui était une des
revendications des mutins.
Jeudi, le président a précisé qu’il avait donné des "instructions fermes" pour que cette "loi de programmation" soit "mise en oeuvre".
Mercredi, le gouvernement avait annoncé avoir revu à la baisse la croissance économique de 8,6% à 8,5%, et que les dépenses d’investissements étaient amputées de 9,4%.
Le gouvernement avait toutefois annoncé un effort pour les fonctionnaires, qui font régulièrement grève depuis des mois, en accordant des hausses de salaire allant de 25.000 (38 euros) à 40.000 francs CFA (60 euros) par mois.
pgf/mba
Organisé sans la présence de la presse et diffusé en différé après montage, l’évènement se voulait visiblement un point final au mouvement de protestation de l’ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est au bord de l’implosion et est durement touché par l’effondrement des cours du cacao, qui ont vidé les caisses de l’Etat.
Le président Ouattara a affirmé "croire à la sincérité de leurs paroles" et s’est dit certain qu’ils seront désormais des "militaires exemplaires".
"Nous présentons nos excuses pour les différentes situations que nous avons connues (..) Nous renonçons définitivement à toute revendication d’ordre financière (...) Nous prenons l’engagement solennel de nous ranger et de nous mettre aux ordres de la République", a affirmé un porte-parole des mutins présenté comme le sergent Fofana. Il a ensuite, en signe d’allégeance, salué militairement le président qui lui a tendu la main sans se lever, selon les
images diffusées.
Ces mutins, qui réclamaient surtout 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros), avaient obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros) et devaient toucher le reste de la somme à partir de ce mois de mai, avait appris l’AFP auprès des mutins. Le gouvernement a lui toujours refusé de divulguer le contenu des négociations et le montant des primes promises.
Le relatif succès des mutins avait fait tache d’huile dans toutes les forces de sécurité et même dans l’administration, tout en choquant beaucoup d’Ivoiriens dont une grande partie vit dans la pauvreté.
- Caisses vides -
Rappelant à plusieurs reprises avoir été "meurtri par les événements", le président Ouattara a ensuite pris la parole en déplorant que "la stabilité de la Côte d’Ivoire a été mise à mal" et que les événements avaient "effrayé les Ivoiriens, ceux qui veulent investir et visiter le pays".
"La Côte d’Ivoire traverse des moments très, très difficiles", a-t-il dit, soulignant que la chute des cours du cacao, dont elle est le premier producteur mondial, avait fait perdre au pays "près d’un milliard d’euros" et que le budget de l’Etat avait subi une "perte sèche de 150 milliards de francs CFA (230 millions d’euros)".
Il a notamment précisé que le gouvernement avait renoncé à la construction prévue d’écoles, de centre de santé et de centres culturels à travers le pays et qu’il avait décalé à 2018 une de ses promesses électorales phare: l’électrification de tous les villages de plus de 500 habitants.
Il a néanmoins promis, malgré ces difficultés budgétaires, "l’amélioration des conditions de vie et de travail" des militaires. "Je veux que nous puissions bâtir une armée républicaine. Je suis sûr que vous serez des militaires exemplaires (...) que votre loyauté à l’égard de la Nation ne fera plus jamais défaut", a-t-il conclu.
Début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes et tiré des coups de feu, notamment à Abidjan. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).
La Côte d’Ivoire avait lancé en 2016 une ambitieuse loi de programmation
militaire jusqu’en 2020, qui prévoit la modernisation et des achats d’équipements pour 1,2 milliard d’euros et une refonte des effectifs. Cette refonte devait comprendre plusieurs milliers de départs de l’armée, notamment d’anciens rebelles, et non de nouvelles intégrations. Elle prévoit aussi la réfection de casernes et des lieux de vie des soldats, qui était une des
revendications des mutins.
Jeudi, le président a précisé qu’il avait donné des "instructions fermes" pour que cette "loi de programmation" soit "mise en oeuvre".
Mercredi, le gouvernement avait annoncé avoir revu à la baisse la croissance économique de 8,6% à 8,5%, et que les dépenses d’investissements étaient amputées de 9,4%.
Le gouvernement avait toutefois annoncé un effort pour les fonctionnaires, qui font régulièrement grève depuis des mois, en accordant des hausses de salaire allant de 25.000 (38 euros) à 40.000 francs CFA (60 euros) par mois.
pgf/mba