Abidjan - La Côte d'Ivoire, qui se remet progressivement de plus d'une décennie de crises politico-militaires, fait face depuis début janvier à une fronde de militaires et gendarmes.
En 2002, après une tentative de coup d'État, le pays a été coupé en deux avec un Nord occupé par la rébellion et le Sud dirigé par Laurent Gbagbo. Fin 2010, ce dernier a refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle et le pays a plongé dans cinq mois de violences qui ont fait 3.000 morts, avant que le nordiste Alassane Ouattara n'accède finalement à la présidence.
- Bouaké paralysé -
Le 6 janvier 2017, un mouvement de protestation de militaires éclate à Bouaké (centre), deuxième ville du pays et fief des ex-rebelles, dont des militaires mutins prennnent le contrôle, après avoir attaqué des commissariats de police. Le mouvement s'étend à Daloa et Daoukro (centre) et Korhogo (nord).
Selon le ministre de la Défense, les revendications des soldats portent notamment sur le paiement de primes, les augmentations de salaires et une promotion plus rapide entre les grades. Il qualifie la situation de "compréhensible mais déplorable".
En novembre 2014, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké pour s'étendre à Abidjan, la capitale économique, et d'autres villes du pays.
Le 7 janvier 2017, à Bouaké, des tirs sporadiques succèdent aux tirs d'arme lourde. Le mouvement gagne Man (ouest). A Abidjan, des tirs sont entendus dans le camp militaire d'Akouédo et des barrages mis en place par des militaires.
Alassane Ouattara annonce son "accord pour la prise en compte des revendications relatives aux primes et à l'amélioration des conditions de vie des soldats". L'accord a été scellé à Bouaké à l'issue d'une rencontre entre le ministre de la Défense et des mutins après d'âpres négociations. Le lendemain, les militaires mettent fin à leur mutinerie.
Le président Ouattara démet de leurs fonctions les chefs de l'armée, de la gendarmerie et de la police.
Le 13 janvier, un accord final est trouvé entre des militaires mutins et le gouvernement, au terme d'une journée de tension émaillée de tirs dans des casernes à travers le pays.
- Violences à Yamoussoukro
Le 17 janvier, quatre personnes sont tuées dans la capitale, Yamoussoukro, lors de nouvelles manifestations de colère de militaires qui tirent en l'air dans six villes du pays, l'accord financier trouvé entre le gouvernement et d'anciens rebelles suscitant des convoitises chez les autres forces de sécurité.
Le lendemain, gendarmes, soldats, gardiens de prison et douaniers tirent en l'air dans plusieurs villes, et notamment dans le port d'Abidjan, poumon économique du pays.
- Mutinerie d'une unité d'élite
Le 7 février, des militaires des Forces spéciales basés à Adiaké, à 90 km à l'est d'Abidjan, descendent dans les rues pour manifester en tirant en l'air et réclamer une prime.
Les Forces spéciales sont une unité d'élite de l'armée, directement impliquées dans la sécurité proche du président Ouattara. Les soldats mettent fin à leur mouvement deux jours plus tard.
Le 21 février, une gendarmerie est attaquée à Bingerville, près d'Abidjan, par une dizaine de personnes puissamment armées qui emportent des armes et blessent deux gendarmes.
- Nouveau mouvement de grogne
Le 11 mai, un représentant de soldats annonce renoncer aux revendications financières, lors d'une cérémonie en présence du président Ouattara et d'autres soldats.
Mais cette cérémonie déclenche dès le lendemain un nouveau mouvement. Des soldats qui demandent le versement de reliquats de primes promises par le gouvernement après les mutineries de janvier, descendent dans les rues d'Abidjan, de Bouaké et Korogho en tirant des coups de feu en l'air pour marquer leur mécontentement.
Le 13 mai, un homme blessé par balle la veille décède à Bouaké, contrôlée par les militaires qui tiennent aussi Korhogo.
Le 15 mai, les mutineries se poursuivent à Bouaké mais aussi à Abidjan, où de nombreux tirs sont audibles en provenance des deux camps militaires d'Akouedo (est), formant la plus grande caserne du pays.
acm/vdr/jhd
En 2002, après une tentative de coup d'État, le pays a été coupé en deux avec un Nord occupé par la rébellion et le Sud dirigé par Laurent Gbagbo. Fin 2010, ce dernier a refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle et le pays a plongé dans cinq mois de violences qui ont fait 3.000 morts, avant que le nordiste Alassane Ouattara n'accède finalement à la présidence.
- Bouaké paralysé -
Le 6 janvier 2017, un mouvement de protestation de militaires éclate à Bouaké (centre), deuxième ville du pays et fief des ex-rebelles, dont des militaires mutins prennnent le contrôle, après avoir attaqué des commissariats de police. Le mouvement s'étend à Daloa et Daoukro (centre) et Korhogo (nord).
Selon le ministre de la Défense, les revendications des soldats portent notamment sur le paiement de primes, les augmentations de salaires et une promotion plus rapide entre les grades. Il qualifie la situation de "compréhensible mais déplorable".
En novembre 2014, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké pour s'étendre à Abidjan, la capitale économique, et d'autres villes du pays.
Le 7 janvier 2017, à Bouaké, des tirs sporadiques succèdent aux tirs d'arme lourde. Le mouvement gagne Man (ouest). A Abidjan, des tirs sont entendus dans le camp militaire d'Akouédo et des barrages mis en place par des militaires.
Alassane Ouattara annonce son "accord pour la prise en compte des revendications relatives aux primes et à l'amélioration des conditions de vie des soldats". L'accord a été scellé à Bouaké à l'issue d'une rencontre entre le ministre de la Défense et des mutins après d'âpres négociations. Le lendemain, les militaires mettent fin à leur mutinerie.
Le président Ouattara démet de leurs fonctions les chefs de l'armée, de la gendarmerie et de la police.
Le 13 janvier, un accord final est trouvé entre des militaires mutins et le gouvernement, au terme d'une journée de tension émaillée de tirs dans des casernes à travers le pays.
- Violences à Yamoussoukro
Le 17 janvier, quatre personnes sont tuées dans la capitale, Yamoussoukro, lors de nouvelles manifestations de colère de militaires qui tirent en l'air dans six villes du pays, l'accord financier trouvé entre le gouvernement et d'anciens rebelles suscitant des convoitises chez les autres forces de sécurité.
Le lendemain, gendarmes, soldats, gardiens de prison et douaniers tirent en l'air dans plusieurs villes, et notamment dans le port d'Abidjan, poumon économique du pays.
- Mutinerie d'une unité d'élite
Le 7 février, des militaires des Forces spéciales basés à Adiaké, à 90 km à l'est d'Abidjan, descendent dans les rues pour manifester en tirant en l'air et réclamer une prime.
Les Forces spéciales sont une unité d'élite de l'armée, directement impliquées dans la sécurité proche du président Ouattara. Les soldats mettent fin à leur mouvement deux jours plus tard.
Le 21 février, une gendarmerie est attaquée à Bingerville, près d'Abidjan, par une dizaine de personnes puissamment armées qui emportent des armes et blessent deux gendarmes.
- Nouveau mouvement de grogne
Le 11 mai, un représentant de soldats annonce renoncer aux revendications financières, lors d'une cérémonie en présence du président Ouattara et d'autres soldats.
Mais cette cérémonie déclenche dès le lendemain un nouveau mouvement. Des soldats qui demandent le versement de reliquats de primes promises par le gouvernement après les mutineries de janvier, descendent dans les rues d'Abidjan, de Bouaké et Korogho en tirant des coups de feu en l'air pour marquer leur mécontentement.
Le 13 mai, un homme blessé par balle la veille décède à Bouaké, contrôlée par les militaires qui tiennent aussi Korhogo.
Le 15 mai, les mutineries se poursuivent à Bouaké mais aussi à Abidjan, où de nombreux tirs sont audibles en provenance des deux camps militaires d'Akouedo (est), formant la plus grande caserne du pays.
acm/vdr/jhd