Bouaké - Les mouvements de mutinerie qui troublent la Côte d'Ivoire depuis vendredi ont repris lundi à Bouaké (centre) et Abidjan notamment où des soldats mutins réclament des primes qu'ils disent non payées.
"Ce n'est pas un coup d'Etat. Nous voulons nos primes. Le président (Alassane Ouattara) a signé un papier pour dire qu'il était d'accord pour nos primes. Quand il paiera, on rentrera chez nous", a déclaré sous couvert d'anonymat un porte-parole des mutins au camp du 3e bataillon d'infanterie de Bouaké, épicentre de la mutinerie.
"On ira jusqu'au bout. On ne baissera pas les armes. Nous sommes les 8.500 qui avons porté Ouattara au pouvoir, on ne veut pas le faire partir mais il doit tenir sa parole. C'est simple", a-t-il ajouté.
Ce contingent de Bouaké correspond aux anciens rebelles qui ont soutenu Alassane Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011 et qui ont ensuite été intégrés à l'armée. Ce sont eux qui avaient lancé les premiers mouvements de mutinerie en janvier.
Le porte-parole des mutins était entouré de soldats exhibant des armes neuves et des cartouches rutilantes, ponctuant les propos de leur camarade de rafales tirées en l'air.
Sollicitées par l'AFP, les autorités ivoiriennes gardaient le silence lundi.
La situation était aussi tendue à Korhogo où des soldats en colère ont tiré en l'air, créant un vent de panique dans la ville, la principale du nord du pays. Dans cette région, les policiers, gendarmes et douaniers ont déserté les différents postes frontaliers, alors que le trafic routier avec le Mali, le
Burkina et vers le Niger était paralysé.
A San Pedro, deuxième port de Côte d'Ivoire, stratégique pour l'exportation de cacao dont le pays est le premier producteur mondial, des tirs "assourdissants retentissaient dans la zone portuaire", selon des témoins.
A Man (ouest), Bondoukou (est) et Daloa (centre), des tirs sporadiques entendus.
- Tirs au Plateau -
Alors que la situation dans la capitale économique Abidjan avait été calme pendant le week-end, de nombreux tirs y ont retenti lundi matin en provenance des deux camps militaires d'Akouedo, formant la plus grande caserne du pays, selon une habitante qui réside entre les deux enceintes.
Des tirs étaient également audibles en provenance du camp Gallieni, au Plateau, qui avait été un des points chauds de la journée de vendredi.
Le Plateau, quartier administratif -siège de la présidence, du gouvernement et du Parlement- et des affaires d'Abidjan était totalement désert. Les grands magasins, les banques et tous les bureaux ont fermé. Un important cordon sécuritaire a été déployé autour du palais présidentiel, alors que les locaux de la radio nationale étaient puissamment gardés par des hommes de la sécurité présidentielle.
"Ils (le gouvernement) croient que c'est fini à Abidjan, ils vont voir... Akouedo, Gallieni, c'est nos frères, on est tous pareils. On a des téléphones, on se parle", avait souligné dimanche soir un des mutins de Bouake.
Les principales voies d'accès vers Akouedo, notamment le boulevard François Mitterrand, une autoroute urbaine, étaient fermées, empêchant les habitants de l'est de la ville de se rendre au centre d'Abidjan.
Le lycée français Blaise Pascal qui se trouve non loin de la zone a été fermé, ainsi que l'école Jacques Prévert, le consulat de France recommandant d'éviter tout déplacement.
A l'instar de plusieurs entreprises, la Banque Africaine de Développement a demandé à ses employés "rester chez eux (...) la situation sécuritaire" n'étant "pas claire pour le moment à Abidjan".
Les mutins réclament les reliquats des primes promises par le gouvernement après les mutineries de janvier qui ont ébranlé le pays.
A l'époque, ils avaient réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) pour chacun d'eux (des sommes importantes pour le pays), et obtenu le
versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranche à partir de ce mois de mai.
Jeudi, un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, lors d'une cérémonie en présence du président Alassane Ouattara et d'autres soldats, qui se voulait un point final à la protestation des forces de sécurité.
Loin d'apaiser la situation, cette cérémonie a en fait déclenché un nouveau mouvement d'humeur, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest durement touché par l'effondrement des cours du cacao, vital pour son économie.
ck-pgf/de
"Ce n'est pas un coup d'Etat. Nous voulons nos primes. Le président (Alassane Ouattara) a signé un papier pour dire qu'il était d'accord pour nos primes. Quand il paiera, on rentrera chez nous", a déclaré sous couvert d'anonymat un porte-parole des mutins au camp du 3e bataillon d'infanterie de Bouaké, épicentre de la mutinerie.
"On ira jusqu'au bout. On ne baissera pas les armes. Nous sommes les 8.500 qui avons porté Ouattara au pouvoir, on ne veut pas le faire partir mais il doit tenir sa parole. C'est simple", a-t-il ajouté.
Ce contingent de Bouaké correspond aux anciens rebelles qui ont soutenu Alassane Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011 et qui ont ensuite été intégrés à l'armée. Ce sont eux qui avaient lancé les premiers mouvements de mutinerie en janvier.
Le porte-parole des mutins était entouré de soldats exhibant des armes neuves et des cartouches rutilantes, ponctuant les propos de leur camarade de rafales tirées en l'air.
Sollicitées par l'AFP, les autorités ivoiriennes gardaient le silence lundi.
La situation était aussi tendue à Korhogo où des soldats en colère ont tiré en l'air, créant un vent de panique dans la ville, la principale du nord du pays. Dans cette région, les policiers, gendarmes et douaniers ont déserté les différents postes frontaliers, alors que le trafic routier avec le Mali, le
Burkina et vers le Niger était paralysé.
A San Pedro, deuxième port de Côte d'Ivoire, stratégique pour l'exportation de cacao dont le pays est le premier producteur mondial, des tirs "assourdissants retentissaient dans la zone portuaire", selon des témoins.
A Man (ouest), Bondoukou (est) et Daloa (centre), des tirs sporadiques entendus.
- Tirs au Plateau -
Alors que la situation dans la capitale économique Abidjan avait été calme pendant le week-end, de nombreux tirs y ont retenti lundi matin en provenance des deux camps militaires d'Akouedo, formant la plus grande caserne du pays, selon une habitante qui réside entre les deux enceintes.
Des tirs étaient également audibles en provenance du camp Gallieni, au Plateau, qui avait été un des points chauds de la journée de vendredi.
Le Plateau, quartier administratif -siège de la présidence, du gouvernement et du Parlement- et des affaires d'Abidjan était totalement désert. Les grands magasins, les banques et tous les bureaux ont fermé. Un important cordon sécuritaire a été déployé autour du palais présidentiel, alors que les locaux de la radio nationale étaient puissamment gardés par des hommes de la sécurité présidentielle.
"Ils (le gouvernement) croient que c'est fini à Abidjan, ils vont voir... Akouedo, Gallieni, c'est nos frères, on est tous pareils. On a des téléphones, on se parle", avait souligné dimanche soir un des mutins de Bouake.
Les principales voies d'accès vers Akouedo, notamment le boulevard François Mitterrand, une autoroute urbaine, étaient fermées, empêchant les habitants de l'est de la ville de se rendre au centre d'Abidjan.
Le lycée français Blaise Pascal qui se trouve non loin de la zone a été fermé, ainsi que l'école Jacques Prévert, le consulat de France recommandant d'éviter tout déplacement.
A l'instar de plusieurs entreprises, la Banque Africaine de Développement a demandé à ses employés "rester chez eux (...) la situation sécuritaire" n'étant "pas claire pour le moment à Abidjan".
Les mutins réclament les reliquats des primes promises par le gouvernement après les mutineries de janvier qui ont ébranlé le pays.
A l'époque, ils avaient réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) pour chacun d'eux (des sommes importantes pour le pays), et obtenu le
versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranche à partir de ce mois de mai.
Jeudi, un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, lors d'une cérémonie en présence du président Alassane Ouattara et d'autres soldats, qui se voulait un point final à la protestation des forces de sécurité.
Loin d'apaiser la situation, cette cérémonie a en fait déclenché un nouveau mouvement d'humeur, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest durement touché par l'effondrement des cours du cacao, vital pour son économie.
ck-pgf/de