Bouaké (Côte d’Ivoire) - Le calme était revenu mardi matin à Abidjan et Bouaké, les deux principales villes de Côte d’Ivoire, au lendemain de l’annonce par le gouvernement de la conclusion d’un accord avec
les soldats dont les mutineries ont secoué le pays depuis vendredi.
Les tirs en l’air, omniprésents la veille aux alentours des camps
militaires à Abidjan et Bouaké avaient cessé.
A Abidjan, le quartier des affaires du Plateau était toutefois loin d’avoir
retrouvé son activité habituelle. Beaucoup d’employés et de travailleurs
étaient restés à la maison comme le leur avait conseillé leurs employeurs
avant l’annonce d’un accord.
A Bouaké, la vie semblait reprendre, avec plus de boutiques ouvertes que la veille. Les mutins étaient encore en position aux deux entrées de la ville mais laissaient passer les véhicules de manière normale.
A la sortie sud de Bouaké, les soldats mutins ont commencé à la mi-journée à discuter avec des effectifs de la police pour leur laisser le contrôle de la circulation.
Les mutins ont levé le pied sur leur dispositif "en attendant d’en savoir
plus sur l’accord et de savoir si on l’accepte", a affirmé mardi un mutin à
l’AFP.
Lundi soir, le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi avait annoncé avoir trouvé "un accord", mais sans en préciser les modalités.
"A l’issue des échanges (avec les mutins) un accord a été trouvé sur les modalités de sortie de crise. Nous appelons l’ensemble des soldats (...) à retourner dans les casernes (...) Tout est mis en oeuvre pour un retour rapide à une situation apaisée", a déclaré le ministre sur la chaîne nationale.
Cette annonce avait été suivi par des tirs en soirée à Abidjan et Bouaké, plusieurs mutins se montrant sceptiques et soulignant que l’accord s’était fait sans concertation avec leurs représentants.
Après l’annonce, des nombreux tirs étaient audibles dans la soirée dans plusieurs villes, dont Abidjan. "Ce n’était pas des tirs de joie", a précisé un mutin.
- Nouveaux paiements -
"On va voir ce qui est viré sur nos comptes demain (mardi) et on verra,
après concertation, si on lève le dispositif", avait alors déclaré un mutin à Bouaké.
Fidèle à sa ligne de conduite depuis le début d’année, le gouvernement ne devrait pas communiquer sur le contenu de l’accord qui porte sur le paiement de reliquats des primes promises après les premières mutineries de janvier.
Les mutins avaient alors réclamé 12 millions de francs CFA de primes
(18.000 euros) par personne et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranches à partir de mai.
Avec le nouvel accord, les mutins pourraient toucher à nouveau 5 millions immédiatement.
"C’est évident que le gouvernement a cédé sur le paiement. Etant donné la situation sécuritaire et les promesses faites en janvier, il ne semblait pas y avoir d’autre porte de sortie", a analysé un spécialiste de l’armée ivoirienne sous couvert d’anonymat. Le mouvement déclenché vendredi avait pris lundi des "proportions inquiétantes", selon la même source.
Les mutins sont essentiellement environ 8.400 anciens rebelles ayant
soutenu M. Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011 et qui ont
ensuite été intégrés à l’armée.
Cette nouvelle série de mutineries de militaires avait éclaté vendredi au lendemain d’une cérémonie télévisée où un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, en présence du président Alassane Ouattara.
Loin d’apaiser la situation, cette cérémonie avait déclenché un nouveau mouvement d’humeur dans ce pays d’Afrique de l’Ouest durement touché par l’effondrement des cours du cacao, vital pour son économie.
pgf/jhd
les soldats dont les mutineries ont secoué le pays depuis vendredi.
Les tirs en l’air, omniprésents la veille aux alentours des camps
militaires à Abidjan et Bouaké avaient cessé.
A Abidjan, le quartier des affaires du Plateau était toutefois loin d’avoir
retrouvé son activité habituelle. Beaucoup d’employés et de travailleurs
étaient restés à la maison comme le leur avait conseillé leurs employeurs
avant l’annonce d’un accord.
A Bouaké, la vie semblait reprendre, avec plus de boutiques ouvertes que la veille. Les mutins étaient encore en position aux deux entrées de la ville mais laissaient passer les véhicules de manière normale.
A la sortie sud de Bouaké, les soldats mutins ont commencé à la mi-journée à discuter avec des effectifs de la police pour leur laisser le contrôle de la circulation.
Les mutins ont levé le pied sur leur dispositif "en attendant d’en savoir
plus sur l’accord et de savoir si on l’accepte", a affirmé mardi un mutin à
l’AFP.
Lundi soir, le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi avait annoncé avoir trouvé "un accord", mais sans en préciser les modalités.
"A l’issue des échanges (avec les mutins) un accord a été trouvé sur les modalités de sortie de crise. Nous appelons l’ensemble des soldats (...) à retourner dans les casernes (...) Tout est mis en oeuvre pour un retour rapide à une situation apaisée", a déclaré le ministre sur la chaîne nationale.
Cette annonce avait été suivi par des tirs en soirée à Abidjan et Bouaké, plusieurs mutins se montrant sceptiques et soulignant que l’accord s’était fait sans concertation avec leurs représentants.
Après l’annonce, des nombreux tirs étaient audibles dans la soirée dans plusieurs villes, dont Abidjan. "Ce n’était pas des tirs de joie", a précisé un mutin.
- Nouveaux paiements -
"On va voir ce qui est viré sur nos comptes demain (mardi) et on verra,
après concertation, si on lève le dispositif", avait alors déclaré un mutin à Bouaké.
Fidèle à sa ligne de conduite depuis le début d’année, le gouvernement ne devrait pas communiquer sur le contenu de l’accord qui porte sur le paiement de reliquats des primes promises après les premières mutineries de janvier.
Les mutins avaient alors réclamé 12 millions de francs CFA de primes
(18.000 euros) par personne et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranches à partir de mai.
Avec le nouvel accord, les mutins pourraient toucher à nouveau 5 millions immédiatement.
"C’est évident que le gouvernement a cédé sur le paiement. Etant donné la situation sécuritaire et les promesses faites en janvier, il ne semblait pas y avoir d’autre porte de sortie", a analysé un spécialiste de l’armée ivoirienne sous couvert d’anonymat. Le mouvement déclenché vendredi avait pris lundi des "proportions inquiétantes", selon la même source.
Les mutins sont essentiellement environ 8.400 anciens rebelles ayant
soutenu M. Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011 et qui ont
ensuite été intégrés à l’armée.
Cette nouvelle série de mutineries de militaires avait éclaté vendredi au lendemain d’une cérémonie télévisée où un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, en présence du président Alassane Ouattara.
Loin d’apaiser la situation, cette cérémonie avait déclenché un nouveau mouvement d’humeur dans ce pays d’Afrique de l’Ouest durement touché par l’effondrement des cours du cacao, vital pour son économie.
pgf/jhd