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Société Publié le mardi 16 mai 2017 | AFP

Côte d’Ivoire: accord accepté, retour des soldats mutins en caserne

© AFP Par DR
Reprise des mutinerie en Côte d’Ivoire
Lundi 15 Mai 2017 . Abidjan . Reprise des mutinerie en Côte d’Ivoire
Bouaké (Côte d’Ivoire) - Les soldats mutins qui ont semé le trouble en Côte d’Ivoire pendant quatre jours ont accepté mardi l’accord annoncé par le gouvernement et accepté de rentrer dans leurs casernes, permettant à la vie de reprendre son cours dans les deux principales villes du pays, Abidjan et Bouaké.

"On a trouvé un terrain d’entente. On va retourner en caserne. C’est terminé", a affirmé à l’AFP le sergent Cissé Fousseni, un des porte-parole du mouvement à Bouaké (centre), coeur du mouvement de mutinerie.

Un autre porte-parole mutin, le sergent Sidick, a ajouté que l’accord était "secret défense". Mais dans l’entourage des mutins, on indiquait qu’ils avaient obtenu la pleine satisfaction de leurs revendications avec le paiement
de 5 millions de FCFA (7.500 euros) payés tout de suite et 2 millions en juin.

Lundi soir, le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi avait annoncé avoir trouvé "un accord", mais sans en préciser les modalités.

Fidèle à sa ligne de conduite depuis le début d’année, le gouvernement ne devrait pas communiquer sur le contenu de l’accord qui porte sur le paiement de reliquats des primes promises après les premières mutineries de janvier.

"On est contents, ça fait cinq jours qu’on ne dort pas", a poursuivi le sergent Sidick. "Les mutineries, nous même on n’en veut plus. Les mutineries, ça s’arrête là. Mais on n’avait pas le choix pour se faire entendre".

"On a eu ce qu’on voulait. Point final!", a ajouté un autre mutin.

A Bouaké, les mutins ont abandonné le corridor sud d’entrée de la ville aux policier qu’ils avaient chassés vendredi.

"Ils nous passent le relais avec bon coeur", assure le policier Eugène Koffi, en maniant la herse d’entrée. "On va tenir le corridor comme avant. La sécurité va revenir comme avant".

- ’La population souffre’ -

A Abidjan, le quartier des affaires du Plateau était encore loin d’avoir retrouvé son activité habituelle. Beaucoup d’employés et de travailleurs étaient restés à la maison comme le leur avait conseillé leurs employeurs avant l’annonce d’un accord. Les banques ont toutefois décidé de rouvrir à la mi-journée.

A Bouaké, la vie reprenait aussi, la plupart des boutiques étaient ouvertes et les grands axes étaient pleins de monde, contrastant avec le désert des jours précédents.

"C’est une joie pour les populations", affirme Billy Kouassi Kouassi, fermier qui tempérait toutefois ses propos. "Mais ça devient une habitude (les mutineries). On ne peut pas rester dans ça éternellement".

"Les mutins ont raison. Il fallait les payer. Il y a une erreur de faite mais il fallait s’asseoir en catimini et faire croire qu’on leur donnait 100.000 (150 euros). Mais, là, 7 millions, au vu du peuple qui est en train de
souffrir..."

Cyril Guedé, étudiant, était lui aussi réservé. Satisfait de la fin de la mutinerie, il soulignait toutefois: "Ils (mutins) disent que c’est fini et après ils reviennent. Eux, ils sont à l’aise, ils sont en paix, ils mangent,
mais la population souffre énormément".

"Le décaissement (de l’argent) va engendrer d’autres grèves, dans la fonction publique, le reste de l’armée, les gendarmes..." estime-t-il.

Cette nouvelle série de mutineries de militaires avait éclaté vendredi au lendemain d’une cérémonie télévisée où un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, en présence du président Alassane Ouattara.

Loin d’apaiser la situation, cette cérémonie avait déclenché un nouveau mouvement d’humeur dans ce pays d’Afrique de l’Ouest durement touché par l’effondrement des cours du cacao, vital pour son économie.

Les mutins sont essentiellement environ 8.400 anciens rebelles ayant soutenu M. Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011 et qui ont ensuite été intégrés à l’armée.

Lors d’un premier soulèvement en janvier, ils avaient exigé un total de 12 millions de FCFA et en avait perçu 5, le reste devant être payé en mai.
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