Bouaké (Côte d’Ivoire) - Quatre ex-rebelles "démobilisés" ont été tués et au moins une quinzaine blessés mardi lors de la dispersion d’une manifestation par les forces de sécurité à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire et épicentre des mutineries de soldats en janvier et mai.
Trois corps ensanglantés ont été amenés au Centre hospitalier universitaire de Bouaké, peu après l’assaut des forces de police vers 7h00 (locales et GMT), a constaté un journaliste de l’AFP. Une quatrième personne gravement blessée est décédée vers midi à l’hôpital, a appris l’AFP de source hospitalière sous couvert de l’anonymat.
Une quinzaine d’autres personnes, dont trois grièvement blessées, ont été hospitalisées.
"Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse tirer sur des personnes aux mains nues qui manifestaient", a déclaré à l’AFP Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des "démobilisés".
Le gouvernement accuse les démobilisés d’être à l’origine des morts. "Les
forces de sécurité ont déployé les moyens conventionnels, (...) certains des manifestants armés ont dégoupillé une grenade offensive qui a explosé en leur
sein. Le bilan à cette heure est de trois personnes décédées suite à l’éclat des fragments de grenade, 14 blessés dont 4 cas graves", selon le texte du communiqué signé du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko et diffusé avant l’annonce du quatrième décès.
"Du côté des forces de l’ordre, trois éléments de la Gendarmerie et deux éléments de police ont été blessés par des projectiles", précise le texte.
"Le Gouvernement invite nos concitoyens à poser leurs préoccupations aux autorités dans le calme et dans le respect des lois", conclut le communiqué.
Les forces de l’ordre ont déployé en début de soirée de nombreux hommes pour boucler le quartier général des démobilisés à Bouaké, a constaté un journaliste de l’AFP. Mais ceux-ci avaient quitté les lieux en apercevant la
colonne de véhicules, selon un démobilisé sous couvert de l’anonymat.
Les "démobilisés" sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux soldats qui s’étaient mutinés il y a une dizaine de
jours. Environ 6.000 "démobilisés" (sur 60.000 démobilisés environ) réclament chacun 18 millions de francs CFA de primes (27.000 euros) alors que les 8400
mutins ont obtenu chacun 12 millions (18.000 euros) après avoir mené deux mouvements en janvier et mai.
Lors de la mutinerie mi-mai, un démobilisé a été tué à Bouaké par les mutins, qui craignaient que les revendications des démobilisés ne mettent en péril le paiement de leurs propres primes.
- Des bruits de tirs -
Les démobilisés avaient appelé lundi à une journée d’action. Ils ont bloqué dans la journée de lundi l’entrée sud de Bouaké et l’entrée nord de Korhogo
(nord). Une cinquantaine d’entre eux ont vainement tenté de bloquer l’entrée nord d’Abidjan.
A Bouaké, ancienne "capitale" de la rébellion ayant soutenu le président Alassane Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011, les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger les démobilisés de l’entrée sud située sur le principal axe du pays, reliant Abidjan au Nord et au Burkina Faso.
Cette route stratégique avait été bloquée lors des mutineries. Plus de 500 camions avaient été immobilisés pendant la crise de quatre jours, les mutins
contrôlant alors les entrées sud et nord de Bouaké. Un important contingent de forces de l’ordre étaient positionné à l’entrée sud de Bouaké mardi.
"Ca s’est passé vers 7h. Les policiers ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes", raconte Diakité Aboudou, délégué des démobilisés de Ouangolodogou (nord), présent à Bouaké.
"Nous sommes restés et on a entendu des bruits de grenades (sans précision sur le type). Ca a été la débandade. Après, on a entendu des tirs de pistolets automatiques et de kalachnikov", a-t-il ajouté.
A Korhogo, les démobilisés qui occupaient l’entrée nord ont quitté les lieux dans la matinée sans incident, a constaté un correspondant de l’AFP.
"Ils ont sans doute appris les événements de Bouaké", a confié un policier.
"Nous sommes prêts pour le sacrifice suprême pour avoir nos primes de guerre", a assuré Issouf Ouattara, porte-parole des démobilisés à Korhogo.
Un accord conclu entre le gouvernement et les mutins avait permis de mettre fin au mouvement lancé le 12 mai à Bouaké.
Les mutins ont obtenu satisfaction à la pointe du fusil alors que les fonctionnaires font régulièrement grève depuis des mois, réclamant augmentations et paiement d’arriérés de primes estimés à plus de 200 milliards de FCFA (300 millions d’euros).
La Côte d’Ivoire connaît une croissance soutenue mais la forte baisse des cours du cacao, produit d’exportation vital à son économie, a obligé le gouvernement à revoir son budget à la baisse.
str-pgf/lpt
Trois corps ensanglantés ont été amenés au Centre hospitalier universitaire de Bouaké, peu après l’assaut des forces de police vers 7h00 (locales et GMT), a constaté un journaliste de l’AFP. Une quatrième personne gravement blessée est décédée vers midi à l’hôpital, a appris l’AFP de source hospitalière sous couvert de l’anonymat.
Une quinzaine d’autres personnes, dont trois grièvement blessées, ont été hospitalisées.
"Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse tirer sur des personnes aux mains nues qui manifestaient", a déclaré à l’AFP Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des "démobilisés".
Le gouvernement accuse les démobilisés d’être à l’origine des morts. "Les
forces de sécurité ont déployé les moyens conventionnels, (...) certains des manifestants armés ont dégoupillé une grenade offensive qui a explosé en leur
sein. Le bilan à cette heure est de trois personnes décédées suite à l’éclat des fragments de grenade, 14 blessés dont 4 cas graves", selon le texte du communiqué signé du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko et diffusé avant l’annonce du quatrième décès.
"Du côté des forces de l’ordre, trois éléments de la Gendarmerie et deux éléments de police ont été blessés par des projectiles", précise le texte.
"Le Gouvernement invite nos concitoyens à poser leurs préoccupations aux autorités dans le calme et dans le respect des lois", conclut le communiqué.
Les forces de l’ordre ont déployé en début de soirée de nombreux hommes pour boucler le quartier général des démobilisés à Bouaké, a constaté un journaliste de l’AFP. Mais ceux-ci avaient quitté les lieux en apercevant la
colonne de véhicules, selon un démobilisé sous couvert de l’anonymat.
Les "démobilisés" sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux soldats qui s’étaient mutinés il y a une dizaine de
jours. Environ 6.000 "démobilisés" (sur 60.000 démobilisés environ) réclament chacun 18 millions de francs CFA de primes (27.000 euros) alors que les 8400
mutins ont obtenu chacun 12 millions (18.000 euros) après avoir mené deux mouvements en janvier et mai.
Lors de la mutinerie mi-mai, un démobilisé a été tué à Bouaké par les mutins, qui craignaient que les revendications des démobilisés ne mettent en péril le paiement de leurs propres primes.
- Des bruits de tirs -
Les démobilisés avaient appelé lundi à une journée d’action. Ils ont bloqué dans la journée de lundi l’entrée sud de Bouaké et l’entrée nord de Korhogo
(nord). Une cinquantaine d’entre eux ont vainement tenté de bloquer l’entrée nord d’Abidjan.
A Bouaké, ancienne "capitale" de la rébellion ayant soutenu le président Alassane Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011, les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger les démobilisés de l’entrée sud située sur le principal axe du pays, reliant Abidjan au Nord et au Burkina Faso.
Cette route stratégique avait été bloquée lors des mutineries. Plus de 500 camions avaient été immobilisés pendant la crise de quatre jours, les mutins
contrôlant alors les entrées sud et nord de Bouaké. Un important contingent de forces de l’ordre étaient positionné à l’entrée sud de Bouaké mardi.
"Ca s’est passé vers 7h. Les policiers ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes", raconte Diakité Aboudou, délégué des démobilisés de Ouangolodogou (nord), présent à Bouaké.
"Nous sommes restés et on a entendu des bruits de grenades (sans précision sur le type). Ca a été la débandade. Après, on a entendu des tirs de pistolets automatiques et de kalachnikov", a-t-il ajouté.
A Korhogo, les démobilisés qui occupaient l’entrée nord ont quitté les lieux dans la matinée sans incident, a constaté un correspondant de l’AFP.
"Ils ont sans doute appris les événements de Bouaké", a confié un policier.
"Nous sommes prêts pour le sacrifice suprême pour avoir nos primes de guerre", a assuré Issouf Ouattara, porte-parole des démobilisés à Korhogo.
Un accord conclu entre le gouvernement et les mutins avait permis de mettre fin au mouvement lancé le 12 mai à Bouaké.
Les mutins ont obtenu satisfaction à la pointe du fusil alors que les fonctionnaires font régulièrement grève depuis des mois, réclamant augmentations et paiement d’arriérés de primes estimés à plus de 200 milliards de FCFA (300 millions d’euros).
La Côte d’Ivoire connaît une croissance soutenue mais la forte baisse des cours du cacao, produit d’exportation vital à son économie, a obligé le gouvernement à revoir son budget à la baisse.
str-pgf/lpt