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Société Publié le mercredi 31 mai 2017 | Pôle Afrique

Mutinerie - Pour les victimes civiles, la justice militaire saisie, quatre magistrats militaires ont prêté serment

© Pôle Afrique Par DR
Reprise des mutinerie en Côte d’Ivoire
Lundi 15 Mai 2017 . Abidjan . Reprise des mutinerie en Côte d’Ivoire
Cela fait maintenant plus d’une semaine que la mutinerie des soldats de l’armée ivoirienne a pris fin.

Durant cette difficile période, un démobilisé, Diawara Issouf, a été tué par un soldat qui court toujours tandis que d’autres civils étaient blessés à Bouaké et Korhogo. Pour ces victimes, aucune enquête n’a encore été annoncée.

Face à ce mutisme, des acteurs de la société civile se prononcent.

« Nous en tant que MIDH (Mouvement ivoirien des droits humains), nous avons subi comme tous les ivoiriens, ces mutineries avec beaucoup de meurtrissures parce que ces événements ont causé beaucoup de violations en droits de l’homme», soutient Me Yacouba Doumbia, le Président du conseil d’Administration (Pca) du Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) à Politikafrique.info.

Acteur important des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Me Yacouba Doumbia apporte des éclairages sur la question des victimes de la récente mutinerie dans l’armée ivoirienne.

« Il faut bien que les victimes s’organisent. A partir du moment ou, un soulèvement militaire fait des victimes, c’est l’Etat qui est responsable. Les victimes peuvent contacter toutes les cellules d’encadrement juridique et judiciaire avec les organisations des droits de l’homme, afin d’y donner suite. Il faut que ces victimes se fassent connaître, nous sommes là pour les encadrer afin que justice soit rendue », défend le représentant du MIDH.

« A l’endroit des mutins, il faut dire que tout le monde a droit à des revendications. Si légitimes soient-elles, il faut les manifester dans le cadre de la loi. Prendre des armes, prendre la population civile en otage, prendre ses supérieurs hiérarchiques en otage; on n’est plus militaire au sens strict du terme. Nous comprenons toutefois qu’il ait pu avoir des revendications légitimes. Mais, nous ne pouvons point les accompagner avec ce genre de revendications dans la terreur. Nous sommes vraiment auprès des victimes », condamne Me Yacouba Doumbia, le PCA du MIDH.

Pour Denis Yaurobat, le Président de l’APDH, l’Action pour la Protection des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, « le gouvernement n’a annoncé aucune mesure en termes d’enquête visant à rendre justice aux nombreuses victimes de cette crise. L’APDH estime que face aux troubles auxquels le pays semble confronté en ce moment, toute quête de solution doit s’inscrire dans le retour à un véritable Etat de droit qui met chaque citoyen face à ses responsabilités devant une instance judiciaire. L’APDH appelle le gouvernement à ouvrir une enquête indépendante et présente ses condoléances à toutes les familles des victimes »,recommande le président de l’APDH à politikafrique.info.

Joint sur place à Bouaké, une source militaire a bien voulu lever un coin de voile sur ce dossier, indiquant à Politikafrique.info « qu’une requête a été adressée au tribunal militaire à Abidjan » pour l’ouverture d’une enquête contre les militaires qui ont tiré sur des civils qui manifestaient leur désaccord contre cette mutinerie et soutenaient ainsi, le Président Alassane Ouattara.

En un mot, une enquête sera faite pour retrouver les soldats qui ont tiré sur les civils au cours des manifestations de protestation à korhogo et Bouaké.

Le mercredi 24 mai, quatre nouveaux magistrats militaires ont prêté serment et prendront service dans les quatre régions militaires pour y mener des instructions judiciaires et des procès de soldats ou corps habillés pris à défaut dans l’exercice de ses fonctions. « Ce déploiement fait partie de la réforme de la loi de programmation militaire. Ces quatre nouveaux magistrats militaires étaient magistrats mais ont complété leur formation » a précisé notre source.

Du vendredi 12 au mardi 16 mai dernier, la Côte d’Ivoire a encore subi le diktat des armes du fait de soldats mutins qui exigeaient le paiement de reliquat de primes. Le gouvernement a consenti à verser une partie et une dernière tranche fin juin, « solde de tout compte ».

Moïse ACHIRO et Adam’s Régis SOUAGA
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