Le président du PDCI-RDA fait l’objet d’attaque dans les médias (Twitter, Facebook) ces derniers jours. Il est mis en cause dans une supposée affaire de financement d’armes contre le régime Laurent Gbagbo au lendemain de la rébellion de 2002. Et les auteurs de ces allégations ne sont pas n’importe qui. Ce sont des responsables de l’ex-rébellion conduite par le Président du Parlement, Guillaume Soro dont les ambitions de participer à la présidentielle de 2020 ne fait, aujourd’hui, l’ombre d’aucun doute. Ils s’organisent pour se lancer dans la course. Sur le terrain, le PDCI, cet adversaire, semble avoir regagné la confiance du peuple. Une confiance qui complique ainsi la tâche, aussi bien chez ses alliés du RHDP mais surtout à celle des hommes de Guillaume Soro dans leur stratégie de conquête du pouvoir. Pour alors contrer cet adversaire jugé donc sérieux par le camp Soro, la voie du dénigrement qui consiste à jeter l’opprobre sur l’autre est en pleine exploration. Discréditer au maximum et par tous les moyens celui dont les ambitions sont à l’opposé des siennes pour empêcher de compliquer les probabilités d’accession au pouvoir d’Etat. Comme un ballon d’essai, cette nouvelle stratégie a commencé par un tweet, canal de communication privilégié qui court à la vitesse d’un éclair à travers le monde. Il a été émis par le directeur de la communication de Guillaume Soro. Ensuite par celui de Konaté Sidiki, président de la commission défense et sécurité de l’Assemblée Nationale, bras droit du président de cette institution. Tous les deux accusent le président du PDCI, Henri Konan Bédié d’avoir contribué au financement de la rébellion contre Laurent Gbagbo et par conséquent l’invitent à se tenir à l’écart de l’affaire de découverte d’armes au domicile du directeur du protocole du Président de l’Assemblée Nationale où une enquête est en cours. Il s’agit pour le camp Soro de créer un ressentiment contre le PDCI de Bédié qui s’est résolument engagé dans la conquête du pouvoir d’Etat, seule voie pour lui de parvenir aux affaires. Par cette démarche, le camp Soro espère pouvoir retourner la situation de désamour qu’il vit en ce moment avec le peuple en sa faveur. Mais peine perdue. Puisque l’Histoire est récente et est encore gravée dans la mémoire collective. Qui a fait quoi et pourquoi ? Les Ivoiriens qui savent ce qui s’est passé dans ce pays n’avaleront pas par erreur des repas bourrés d’explosifs pour le regretter juste après leur choix. Ils n’emprunteront pas une voie qu’ils savent d’avance sans issue.
Béatrice Val
Béatrice Val
