C’est bientôt les élections des délégués au niveau de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (Mugefci). Ceux-ci vont à leur tour élire le nouveau Président du Conseil d’administration de cette structure. Mais avant ces échéances, Mesmin Comoé, l’un des candidats à ce poste a déclaré que le Pca sortant, Soro Mamadou, candidat à sa propre succession est inéligible. Qu’en est-il exactement? Interview de Soro Mamadou.
C’est bientôt les élections pour le renouvellement des délégués du Conseil d’administration de la MUGEFCI. D’ores et déjà, des éclats de voix se font entendre. Etes-vous candidat à votre propre succession, vous, le président sortant ?
Je crois qu’aujourd’hui, avec la réforme effectuée à la MUGEFCI en 2012 et 2013, la volonté des mutualistes est de faire en sorte que la mutuelle se développe davantage et soit davantage plus solidaire. Dans cette optique, ils ont bien voulu faire en sorte que l’ensemble des familles de la Fonction publique et le collège des retraités puisse se retrouver, non seulement à l’assemblée générale des 300 délégués mais aussi dans les organes dirigeants et de contrôle au prorata de la démographie qu’ils représentent.
Bientôt, effectivement, puisque l’élection des délégués a eu lieu le 9 juin 2013, et l’assemblée générale des 300 délégués le 28 juin 2013, naturellement étant en 2017, c’est l’année de renouvellement des délégués et des organes de contrôle et de gestion. Effectivement nous allons tout droit vers ce processus. Ce qu’on doit savoir, c’est qu’il va se tenir prochainement une assemblée générale des 300 délégués du 9 juin 2013 à l’effet d’élire un Comité électoral national et celui-ci va dérouler tout le processus électoral au sein de la MUGEFCI. Après l’élection de ce comité électoral national, il ira dans les différentes régions pour asseoir les Comités électoraux locaux qui se chargeront de l’organisation de ce processus électoral dans les différentes régions, les 32 sections électorales.
C’est à cette assemblée générale qu’on aura un chronogramme clair qui nous indiquera à quelle date il y aura les dépôts des candidatures de listes dans les 32 régions et le comité électoral poursuivra pour indiquer la date de l’élection des différents délégués, sur l’ensemble du territoire national dans les 32 régions. C’est un scrutin à la majorité relative et dans les différentes confrontations, la liste qui aura le plus grand nombre de voix sera la liste élue et tous ceux qui seront sur cette liste seront les délégués élus de cette région. Vous comprenez donc aisément que même si nous avons des velléités, pour le moment nous ne pouvons que prétendre à être sur une liste de candidature pour les délégués de la nouvelle assemblée générale qui doit être constituée. Donc au nom de l’humilité, je voudrais vous dire que nous avons constitué un grand groupe qui s’appelle Union-Solidarité-Espoir, le plus grand groupe de l’histoire de la Fonction publique qui est composé de 174 organisations syndicales, associations et mutuelles du secteur public et du secteur des retraités issus de la Fonction publique.
Et quel est votre programme d’activités?
Notre programme se décline en six axes. Un programme qui est naturellement en train d’être amélioré, mais il est clair que d’ici le 20 juin, nous allons arrêter ces six axes et s’il y a un autre on pourra l’ajouter. Pour nous les six axes se tiennent et se complètent par ailleurs. Le premier des axes, c’est la Couverture maladie universelle (CMU). La CMU étant obligatoire pour tous, elle va probablement entrer en vigueur en cette année 2017 pour couvrir des prestations en début d’année 2018. A partir de là, que ce soit la MUGEFCI ou toute autre assurance, nous ne pouvons que faire des couvertures complémentaires à la base qui est la CMU. Il nous faudra redimensionner notre régime, initialement de base en un régime complémentaire obligatoire.
Le 2ème axe, c’est de pouvoir remplir efficacement notre fonction d’organisme gestionnaire délégué que l’Institut social de prévoyance de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) nous a délégué. A savoir pouvoir passer en revue les feuilles de soin de la CMU pour les populations qu’elle voudra bien nous dédier, à l’effet de voir la bonne prescription, conformément à la convention qu’elle aura arrêtée. A savoir rectifier les coûts des actes et pouvoir diriger à la caisse d’assurance maladie, des factures conformes à la convention qu’elle aura arrêtée avec les différents prestataires.
Le 3ème axe, c’est la promotion de la bonne gouvernance. Et cela reprend les 5 premiers axes de la 1ère mandature. Puisque ce sont des axes sur lesquels il faut travailler quotidiennement pour les améliorer. Entre autres, il s’agit de toujours consacrer 80% des cotisations aux prestations, aux dépenses santé des mutualistes. Il s’agira aussi pour nous de toujours continuer de rapprocher la MUGEFCI des adhérents et de leurs préoccupations. Nous avons déjà pu créer plus de 16 à 18 délégations régionales alors qu’il y a 32 régions. Il nous faut poursuivre la création de ces délégations pour atteindre les 32 délégations. Il faut continuer à communiquer autour pour que la MUGEFCI soit davantage proche de ses adhérents. Il faut qu’on continue la lutte contre la fraude pour qu’il y ait davantage de ressources disponibles pour consolider davantage le panier de soins de la MUGEFCI. Il faut continuer la promotion des produits complémentaires de la MUGEFCI, surtout que notre ambition, c’est de pouvoir faire en sorte que si on atteint les 100.000 adhésions à Ivoire Santé, de pouvoir fusionner le régime complémentaire obligatoire et le régime Ivoire Santé pour en faire un seul régime. Il faut aussi continuer à prendre des mesures qui rassurent les mutualistes et continuer à consolider la réconciliation qu’il y a eu entre l’institution la MUGEFCI et les adhérents. Voilà pourquoi nous avons repris, dans ce 3ème axe, les 5 premiers engagements de la 1ère mandature.
Le 4ème axe, c’est l’un des axes majeurs de ce rassemblement des 174 syndicats. Il s’agit d’étendre l’activité de la protection sociale pour pouvoir créer une banque du travailleur. Depuis 2003, nous avons mis sur pied la mutuelle d’épargne et de crédit des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (MUCREFCI). De par sa structuration, elle a des difficultés à prendre son envol. Après plusieurs études, il est indiqué que nous devons changer sa nature. Nous allons donc vers la création d’une nouvelle institution de type capitalistique microfinance à l’intérieur de laquelle tous les adhérents de la MUGEFCI deviendront actionnaires. La MUGEFCI prendra une petite part de capitaux mais les autres mutuelles de Côte d’Ivoire pourront prendre aussi des parts de capitaux.
Pour le 5ème axe, il s’agira pour la MUGEFCI d’aider l’IPS CNAM et l’Etat à l’extension de la CMU en Côte d’Ivoire. Nous qui sommes couverts, que ce soient les fonctionnaires ou ceux qui bénéficient des assurances privées, nous n’excédons pas 7% de la population. Il y a près de 93% de la population qui est sans couverture. L’ensemble des fonctionnaires dans leur grand ensemble atteint l’âge de la retraite et vivent des années après la retraite. Mais comment se fait-il que l’espérance de vie oscille entre 57 et 58 ans ? Il va sans dire que ce sont les 93% de la population qui n’ont aucune couverture qui nous devancent précocement dans l’au-delà.
Quand approximativement le processus électoral pourra-t-il débuter ?
Je pourrais être plus précis après le Conseil d’administration qui va se tenir la semaine prochaine à l’effet de fixer la date de l’Assemblée générale. Cette rencontre marquera le début de tout puisque l’Assemblée générale va élire le Comité électoral national qui en même temps au cours de cette AG pourra énoncer un calendrier de travail.
Depuis le lancement de sa liste, Mesmin Comoé, qui est candidat à la présidence du Conseil d’administration de la MUGEFCI proclame que vous n’êtes pas éligible, pour avoir déjà exercé deux mandats.
Je tiens à préciser que l’élection est régionale. Chaque région fait le vote de ses délégués. Il n’y a pas une liste nationale. Parce qu’on donne l’impression que ce sont des listes à caractère national. Si le processus électoral est engagé, si le groupe Union-Solidarité-Espoir est d’avis, on fera une liste Abidjan et ceux qui vont se sentir engagés par cette liste pourront dans les 32 régions, à leur convenance trouver des adhérents pour faire des listes avec comme point focal nos six engagements auxquels ils vont rattacher leurs réalités locales. Si le groupe est d’accord, je peux me retrouver sur une liste potentielle de délégués pour le district d’Abidjan. Naturellement, n’étant pas un devin ou un charlatan, ne pouvant prévoir le résultat de ces élections dans ces 32 régions, vous convenez que l’humilité me recommande de dire que pour l’heure, s’il y a à postuler, je ne peux que postuler pour être délégué. Quand viendra la fin des élections et que notre liste sera élue à Abidjan, on verra quelle est la configuration des délégués et on pourra prétendre à autre chose. L’humilité nous recommande de laisser le jeu démocratique se dérouler dans ses phases et dans ses compartiments.
Il ajoute qu’à l’élection passée, vous avez signé un pacte d’alternance au terme duquel vous vous êtes engagé à lui céder le fauteuil. Que répondez-vous à ces déclarations ?
Je suis surpris. Si j’ai un accord avec un individu et que cet accord doit me profiter je ne peux le garder secret. Si je suis dans un groupe, je dois prendre à témoin l’ensemble du groupe pour montrer l’accord. Nous sommes des syndicalistes. Dans toute négociation et dans tout acquis, on laisse une trace. Comment subitement, c’est nous les syndicalistes qui oublions les actes élémentaires pour consolider nos acquis ?
Il n’y a donc pas de preuve de cet accord ?
Au-delà de la preuve, je soupçonne qu’on veuille coudre un manteau mal ficelé pour tenter de me le porter. Je suis désolé. J’avais pensé que leur stature syndicale les empêchait de poser ce genre d’actes. Voilà où nous en sommes.
En un mot, il n’y a jamais eu de pacte
Nous sommes des syndicalistes. Et la parole donnée – en tout pas en ce qui me concerne par rapport à mon éducation et ma formation syndicale – quand elle est donnée, je la respecte. Même si elle est contre mes intérêts.
Est-ce qu’il n’y a pas d’entrave à votre candidature pour être délégué ?
Pour l’heure je vous rassure. 174 organisations syndicales des plus actives et des plus dynamiques de notre pays ne peuvent se rassembler autour d’un projet et laisser penser qu’il y aurait une idée d’inéligibilité quelque part. Ce n’est pas possible. C’est parce que dans la forme, dans le fond, dans les dispositions juridiques, statutaire, mon éligibilité ne souffre d’aucune ambigüité. Au lieu que des organes non habilités délibèrent sur des questions d’éligibilité qu’ils laissent l’environnement sain pour aller à l’installation du Comité électoral. N’est-ce pas parce qu’on voit l’échec venir qu’on essaie d’embrouiller l’opinion et d’enrhumer l’élection de ce comité électoral pour donner l’impression qu’il pourrait avoir une mauvaise organisation ? Si on est si sûr de soi, de nos arguments juridiques, pourquoi ruer dans les brancards ? Qu’on laisse les organes habilités à venir délibérer dans les règles de l’art
Qu’est-ce qui s’est passé pour que votre collaborateur, membre du Conseil d’administration se retourne contre vous ?
La question ne m’est pas destinée. Il faut qu’on soit rigoureux. C’est celui qui est candidat contre moi qui a des éléments de réponse pour cette question. Et ce que je sais, c’est qu’il nous a dit que son syndicat de base a fait une Assemblée générale au terme de laquelle une résolution ferme a été prise pour lui demander d’être candidat. Il est donc obligé d’être conforme à la résolution de son Assemblée générale. C’est chemin faisant que j’ai vu qu’il a commencé à développer d’autres théories de pacte, d’inéligibilité.
Il dit qu’avec lui la mutuelle ne va pas reposer sur une seule personne. Est-ce qu’il ne vous accuse pas de gérer la mutuelle de façon solitaire ?
C’est un syndicaliste de haut niveau. S’il y avait gestion opaque, moi à sa place j’aurais démissionné depuis fort longtemps. A preuve, au lancement de sa campagne, il a encore approuvé le bilan de la mandature passée.
Est-ce que la porte du rapprochement reste fermée ?
Le groupe Union-Solidarité-Espoir comme son nom l’indique prône l’union de tous. Nous sommes ouverts.
Avec ce débat, votre dossier va faire l’objet d’un examen minutieux. Et si à cette occasion votre dossier était rejeté ?
Je vous rassure. S’il est analysé, au regard de nos statuts, de tous les documents et du guide électoral de la MUGEFCI, élaboré en avril 2013, il ne pourrait faire l’objet d’aucun rejet. Bien au contraire, si on fouille bien, je crains que c’est parce que d’autres pourraient être inéligibles qu’ils commencent le débat de l’inéligibilité. Qu’on scrute bien le Guide électoral.
On a été habitué à des tensions autour du renouvellement des instances de la MUGEFCI. Quelle assurance pouvez-vous donner aux mutualistes sur le climat d’apaisement qu’on souhaite au cours de ce processus, quoi qu’il arrive ?
Je lance un appel non seulement aux mutualistes et à tous les participants au processus. Que cela puisse être fait dans un climat du respect de nos statuts et de notre Guide électoral. Et qu’on puisse trouver des organes de régulation prompts à trouver des réponses aux questions liées au contentieux électoral. Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’après l’élection du Comité électoral, plein pouvoir est au Comité électoral d’en assurer la bonne conduite et le bon déroulement. Si le Comité électoral vient bien jouer son rôle, dans la démocratie et la transparence, il ne viendra pas de notre côté d’entraver la démocratie et le bon déroulement.
Quelle plus-value avez-vous apportée à la MUGEFCI durant votre mandat ?
Nous sommes dans un dispositif de protection sociale, de couverture santé. La plus-value est d’observer si la proportion de mutualistes qui avait accès aux prestations s’est trouvée accrue. Au moment où nous arrivions, il y avait moins de 40% de la population des adhérents qui avaient accès aux prestations. Aujourd’hui, nous avons dépassé l’étape de 75% des populations qui ont leur document d’accès aux prestations et qui y ont effectivement accès. La plus grande plus-value que je puis dire, nous avons fait doubler le nombre de mutualistes qui avaient accès aux prestations, par l’extension du réseau de 213 à 718 pharmacies aujourd’hui. Et par la réduction du nombre de documents qu’il fallait présenter pour avoir accès aux prestations. A savoir un livret de famille, un livret individuel, un livret de sticker, un livret pour le bulletin dentaire, etc. Nous avons réduit tous ces documents à un seul. Nous avons accrue le nombre de clinique privée de 43 à 195 polycliniques et cliniques agréées aujourd’hui. Les cliniques les plus distinguées de ce pays sont dans la convention. C’est une avancée réelle. Nous avons permis de créer plus de 16 délégations régionales. Nous avons installé 185 bureaux de Conseils consultatifs locaux de proximité. Nous avons ajouté à l’ancien dispositif, la prévention, qui n’était pas un pan. Mieux vaut prévenir que chercher une prise en charge. C’est une plus-value immense. Si bien qu’hier la consommation en matière financière des dépenses de santé qui était autours de 300 millions F Cfa/ le mois est aujourd’hui entre 1,1 milliard et 1,3 milliard le mois. A la deuxième mandature, nous verrons l’impact par la mesure de l’augmentation de l’espérance de vie au niveau du secteur public.
Interview réalisée par M’Bah AboubaKar
C’est bientôt les élections pour le renouvellement des délégués du Conseil d’administration de la MUGEFCI. D’ores et déjà, des éclats de voix se font entendre. Etes-vous candidat à votre propre succession, vous, le président sortant ?
Je crois qu’aujourd’hui, avec la réforme effectuée à la MUGEFCI en 2012 et 2013, la volonté des mutualistes est de faire en sorte que la mutuelle se développe davantage et soit davantage plus solidaire. Dans cette optique, ils ont bien voulu faire en sorte que l’ensemble des familles de la Fonction publique et le collège des retraités puisse se retrouver, non seulement à l’assemblée générale des 300 délégués mais aussi dans les organes dirigeants et de contrôle au prorata de la démographie qu’ils représentent.
Bientôt, effectivement, puisque l’élection des délégués a eu lieu le 9 juin 2013, et l’assemblée générale des 300 délégués le 28 juin 2013, naturellement étant en 2017, c’est l’année de renouvellement des délégués et des organes de contrôle et de gestion. Effectivement nous allons tout droit vers ce processus. Ce qu’on doit savoir, c’est qu’il va se tenir prochainement une assemblée générale des 300 délégués du 9 juin 2013 à l’effet d’élire un Comité électoral national et celui-ci va dérouler tout le processus électoral au sein de la MUGEFCI. Après l’élection de ce comité électoral national, il ira dans les différentes régions pour asseoir les Comités électoraux locaux qui se chargeront de l’organisation de ce processus électoral dans les différentes régions, les 32 sections électorales.
C’est à cette assemblée générale qu’on aura un chronogramme clair qui nous indiquera à quelle date il y aura les dépôts des candidatures de listes dans les 32 régions et le comité électoral poursuivra pour indiquer la date de l’élection des différents délégués, sur l’ensemble du territoire national dans les 32 régions. C’est un scrutin à la majorité relative et dans les différentes confrontations, la liste qui aura le plus grand nombre de voix sera la liste élue et tous ceux qui seront sur cette liste seront les délégués élus de cette région. Vous comprenez donc aisément que même si nous avons des velléités, pour le moment nous ne pouvons que prétendre à être sur une liste de candidature pour les délégués de la nouvelle assemblée générale qui doit être constituée. Donc au nom de l’humilité, je voudrais vous dire que nous avons constitué un grand groupe qui s’appelle Union-Solidarité-Espoir, le plus grand groupe de l’histoire de la Fonction publique qui est composé de 174 organisations syndicales, associations et mutuelles du secteur public et du secteur des retraités issus de la Fonction publique.
Et quel est votre programme d’activités?
Notre programme se décline en six axes. Un programme qui est naturellement en train d’être amélioré, mais il est clair que d’ici le 20 juin, nous allons arrêter ces six axes et s’il y a un autre on pourra l’ajouter. Pour nous les six axes se tiennent et se complètent par ailleurs. Le premier des axes, c’est la Couverture maladie universelle (CMU). La CMU étant obligatoire pour tous, elle va probablement entrer en vigueur en cette année 2017 pour couvrir des prestations en début d’année 2018. A partir de là, que ce soit la MUGEFCI ou toute autre assurance, nous ne pouvons que faire des couvertures complémentaires à la base qui est la CMU. Il nous faudra redimensionner notre régime, initialement de base en un régime complémentaire obligatoire.
Le 2ème axe, c’est de pouvoir remplir efficacement notre fonction d’organisme gestionnaire délégué que l’Institut social de prévoyance de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) nous a délégué. A savoir pouvoir passer en revue les feuilles de soin de la CMU pour les populations qu’elle voudra bien nous dédier, à l’effet de voir la bonne prescription, conformément à la convention qu’elle aura arrêtée. A savoir rectifier les coûts des actes et pouvoir diriger à la caisse d’assurance maladie, des factures conformes à la convention qu’elle aura arrêtée avec les différents prestataires.
Le 3ème axe, c’est la promotion de la bonne gouvernance. Et cela reprend les 5 premiers axes de la 1ère mandature. Puisque ce sont des axes sur lesquels il faut travailler quotidiennement pour les améliorer. Entre autres, il s’agit de toujours consacrer 80% des cotisations aux prestations, aux dépenses santé des mutualistes. Il s’agira aussi pour nous de toujours continuer de rapprocher la MUGEFCI des adhérents et de leurs préoccupations. Nous avons déjà pu créer plus de 16 à 18 délégations régionales alors qu’il y a 32 régions. Il nous faut poursuivre la création de ces délégations pour atteindre les 32 délégations. Il faut continuer à communiquer autour pour que la MUGEFCI soit davantage proche de ses adhérents. Il faut qu’on continue la lutte contre la fraude pour qu’il y ait davantage de ressources disponibles pour consolider davantage le panier de soins de la MUGEFCI. Il faut continuer la promotion des produits complémentaires de la MUGEFCI, surtout que notre ambition, c’est de pouvoir faire en sorte que si on atteint les 100.000 adhésions à Ivoire Santé, de pouvoir fusionner le régime complémentaire obligatoire et le régime Ivoire Santé pour en faire un seul régime. Il faut aussi continuer à prendre des mesures qui rassurent les mutualistes et continuer à consolider la réconciliation qu’il y a eu entre l’institution la MUGEFCI et les adhérents. Voilà pourquoi nous avons repris, dans ce 3ème axe, les 5 premiers engagements de la 1ère mandature.
Le 4ème axe, c’est l’un des axes majeurs de ce rassemblement des 174 syndicats. Il s’agit d’étendre l’activité de la protection sociale pour pouvoir créer une banque du travailleur. Depuis 2003, nous avons mis sur pied la mutuelle d’épargne et de crédit des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (MUCREFCI). De par sa structuration, elle a des difficultés à prendre son envol. Après plusieurs études, il est indiqué que nous devons changer sa nature. Nous allons donc vers la création d’une nouvelle institution de type capitalistique microfinance à l’intérieur de laquelle tous les adhérents de la MUGEFCI deviendront actionnaires. La MUGEFCI prendra une petite part de capitaux mais les autres mutuelles de Côte d’Ivoire pourront prendre aussi des parts de capitaux.
Pour le 5ème axe, il s’agira pour la MUGEFCI d’aider l’IPS CNAM et l’Etat à l’extension de la CMU en Côte d’Ivoire. Nous qui sommes couverts, que ce soient les fonctionnaires ou ceux qui bénéficient des assurances privées, nous n’excédons pas 7% de la population. Il y a près de 93% de la population qui est sans couverture. L’ensemble des fonctionnaires dans leur grand ensemble atteint l’âge de la retraite et vivent des années après la retraite. Mais comment se fait-il que l’espérance de vie oscille entre 57 et 58 ans ? Il va sans dire que ce sont les 93% de la population qui n’ont aucune couverture qui nous devancent précocement dans l’au-delà.
Quand approximativement le processus électoral pourra-t-il débuter ?
Je pourrais être plus précis après le Conseil d’administration qui va se tenir la semaine prochaine à l’effet de fixer la date de l’Assemblée générale. Cette rencontre marquera le début de tout puisque l’Assemblée générale va élire le Comité électoral national qui en même temps au cours de cette AG pourra énoncer un calendrier de travail.
Depuis le lancement de sa liste, Mesmin Comoé, qui est candidat à la présidence du Conseil d’administration de la MUGEFCI proclame que vous n’êtes pas éligible, pour avoir déjà exercé deux mandats.
Je tiens à préciser que l’élection est régionale. Chaque région fait le vote de ses délégués. Il n’y a pas une liste nationale. Parce qu’on donne l’impression que ce sont des listes à caractère national. Si le processus électoral est engagé, si le groupe Union-Solidarité-Espoir est d’avis, on fera une liste Abidjan et ceux qui vont se sentir engagés par cette liste pourront dans les 32 régions, à leur convenance trouver des adhérents pour faire des listes avec comme point focal nos six engagements auxquels ils vont rattacher leurs réalités locales. Si le groupe est d’accord, je peux me retrouver sur une liste potentielle de délégués pour le district d’Abidjan. Naturellement, n’étant pas un devin ou un charlatan, ne pouvant prévoir le résultat de ces élections dans ces 32 régions, vous convenez que l’humilité me recommande de dire que pour l’heure, s’il y a à postuler, je ne peux que postuler pour être délégué. Quand viendra la fin des élections et que notre liste sera élue à Abidjan, on verra quelle est la configuration des délégués et on pourra prétendre à autre chose. L’humilité nous recommande de laisser le jeu démocratique se dérouler dans ses phases et dans ses compartiments.
Il ajoute qu’à l’élection passée, vous avez signé un pacte d’alternance au terme duquel vous vous êtes engagé à lui céder le fauteuil. Que répondez-vous à ces déclarations ?
Je suis surpris. Si j’ai un accord avec un individu et que cet accord doit me profiter je ne peux le garder secret. Si je suis dans un groupe, je dois prendre à témoin l’ensemble du groupe pour montrer l’accord. Nous sommes des syndicalistes. Dans toute négociation et dans tout acquis, on laisse une trace. Comment subitement, c’est nous les syndicalistes qui oublions les actes élémentaires pour consolider nos acquis ?
Il n’y a donc pas de preuve de cet accord ?
Au-delà de la preuve, je soupçonne qu’on veuille coudre un manteau mal ficelé pour tenter de me le porter. Je suis désolé. J’avais pensé que leur stature syndicale les empêchait de poser ce genre d’actes. Voilà où nous en sommes.
En un mot, il n’y a jamais eu de pacte
Nous sommes des syndicalistes. Et la parole donnée – en tout pas en ce qui me concerne par rapport à mon éducation et ma formation syndicale – quand elle est donnée, je la respecte. Même si elle est contre mes intérêts.
Est-ce qu’il n’y a pas d’entrave à votre candidature pour être délégué ?
Pour l’heure je vous rassure. 174 organisations syndicales des plus actives et des plus dynamiques de notre pays ne peuvent se rassembler autour d’un projet et laisser penser qu’il y aurait une idée d’inéligibilité quelque part. Ce n’est pas possible. C’est parce que dans la forme, dans le fond, dans les dispositions juridiques, statutaire, mon éligibilité ne souffre d’aucune ambigüité. Au lieu que des organes non habilités délibèrent sur des questions d’éligibilité qu’ils laissent l’environnement sain pour aller à l’installation du Comité électoral. N’est-ce pas parce qu’on voit l’échec venir qu’on essaie d’embrouiller l’opinion et d’enrhumer l’élection de ce comité électoral pour donner l’impression qu’il pourrait avoir une mauvaise organisation ? Si on est si sûr de soi, de nos arguments juridiques, pourquoi ruer dans les brancards ? Qu’on laisse les organes habilités à venir délibérer dans les règles de l’art
Qu’est-ce qui s’est passé pour que votre collaborateur, membre du Conseil d’administration se retourne contre vous ?
La question ne m’est pas destinée. Il faut qu’on soit rigoureux. C’est celui qui est candidat contre moi qui a des éléments de réponse pour cette question. Et ce que je sais, c’est qu’il nous a dit que son syndicat de base a fait une Assemblée générale au terme de laquelle une résolution ferme a été prise pour lui demander d’être candidat. Il est donc obligé d’être conforme à la résolution de son Assemblée générale. C’est chemin faisant que j’ai vu qu’il a commencé à développer d’autres théories de pacte, d’inéligibilité.
Il dit qu’avec lui la mutuelle ne va pas reposer sur une seule personne. Est-ce qu’il ne vous accuse pas de gérer la mutuelle de façon solitaire ?
C’est un syndicaliste de haut niveau. S’il y avait gestion opaque, moi à sa place j’aurais démissionné depuis fort longtemps. A preuve, au lancement de sa campagne, il a encore approuvé le bilan de la mandature passée.
Est-ce que la porte du rapprochement reste fermée ?
Le groupe Union-Solidarité-Espoir comme son nom l’indique prône l’union de tous. Nous sommes ouverts.
Avec ce débat, votre dossier va faire l’objet d’un examen minutieux. Et si à cette occasion votre dossier était rejeté ?
Je vous rassure. S’il est analysé, au regard de nos statuts, de tous les documents et du guide électoral de la MUGEFCI, élaboré en avril 2013, il ne pourrait faire l’objet d’aucun rejet. Bien au contraire, si on fouille bien, je crains que c’est parce que d’autres pourraient être inéligibles qu’ils commencent le débat de l’inéligibilité. Qu’on scrute bien le Guide électoral.
On a été habitué à des tensions autour du renouvellement des instances de la MUGEFCI. Quelle assurance pouvez-vous donner aux mutualistes sur le climat d’apaisement qu’on souhaite au cours de ce processus, quoi qu’il arrive ?
Je lance un appel non seulement aux mutualistes et à tous les participants au processus. Que cela puisse être fait dans un climat du respect de nos statuts et de notre Guide électoral. Et qu’on puisse trouver des organes de régulation prompts à trouver des réponses aux questions liées au contentieux électoral. Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’après l’élection du Comité électoral, plein pouvoir est au Comité électoral d’en assurer la bonne conduite et le bon déroulement. Si le Comité électoral vient bien jouer son rôle, dans la démocratie et la transparence, il ne viendra pas de notre côté d’entraver la démocratie et le bon déroulement.
Quelle plus-value avez-vous apportée à la MUGEFCI durant votre mandat ?
Nous sommes dans un dispositif de protection sociale, de couverture santé. La plus-value est d’observer si la proportion de mutualistes qui avait accès aux prestations s’est trouvée accrue. Au moment où nous arrivions, il y avait moins de 40% de la population des adhérents qui avaient accès aux prestations. Aujourd’hui, nous avons dépassé l’étape de 75% des populations qui ont leur document d’accès aux prestations et qui y ont effectivement accès. La plus grande plus-value que je puis dire, nous avons fait doubler le nombre de mutualistes qui avaient accès aux prestations, par l’extension du réseau de 213 à 718 pharmacies aujourd’hui. Et par la réduction du nombre de documents qu’il fallait présenter pour avoir accès aux prestations. A savoir un livret de famille, un livret individuel, un livret de sticker, un livret pour le bulletin dentaire, etc. Nous avons réduit tous ces documents à un seul. Nous avons accrue le nombre de clinique privée de 43 à 195 polycliniques et cliniques agréées aujourd’hui. Les cliniques les plus distinguées de ce pays sont dans la convention. C’est une avancée réelle. Nous avons permis de créer plus de 16 délégations régionales. Nous avons installé 185 bureaux de Conseils consultatifs locaux de proximité. Nous avons ajouté à l’ancien dispositif, la prévention, qui n’était pas un pan. Mieux vaut prévenir que chercher une prise en charge. C’est une plus-value immense. Si bien qu’hier la consommation en matière financière des dépenses de santé qui était autours de 300 millions F Cfa/ le mois est aujourd’hui entre 1,1 milliard et 1,3 milliard le mois. A la deuxième mandature, nous verrons l’impact par la mesure de l’augmentation de l’espérance de vie au niveau du secteur public.
Interview réalisée par M’Bah AboubaKar