La capitale régionale du Hambol, Katiola, est secouée par une crise sans précédent. Les conseillers régionaux retirent la confiance au bureau du conseil régional présidé par l’ex-ministre du Commerce, Jean-Louis Billon. Pour en savoir davantage, nous avons approché Traoré Yves Diendougou, un membre dudit conseil, qui nous a donné les détails de ce que les populations du Hambol qualifient d’acte de haute trahison commis par le président élu sous la bannière de leur parti, le RDR.
Le Patriote : Pouvez-vous nous donner le contenu de la dernière rencontre du Conseil régional du Hambol ? Traoré Yves Diendougou : Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser à la population ivoirienne en général et particulièrement aux populations du Hambol. D’entrée, je voudrais présenter les excuses des conseillers à toute la population et particulièrement aux militants et sympathisants du RDR pour le climat délétère créé par l’attitude du président du conseil. Ce que la population considère comme une trahison. De quoi s’agit-il ? En avril 2013, lors des élections régionales, Monsieur Jean-Louis Billon a été désigné comme candidat du RDR par la direction du parti, après que celui-ci a mené une longue campagne pour démontrer son adhésion au RDR. Mais aujourd’hui, les populations, les conseillers et les structures du parti constatent que ce n’était qu’un jeu.
LP : Pourquoi parlez-vous d’un jeu ?
TYD : Oui, un jeu. Mais un jeu de mauvais goût qui sera traité par nous les conseillers avec toute la rigueur militante qui convient. Car depuis le vendredi 23 juin dernier, nous avons décidé de destituer le bureau en place. Sur les 31 conseillers que compte le conseil régional, les 19 qui étaient pré- sents ont signé une saisine de la tutelle pour demander la destitution pure et simple du bureau. En plus, deux autres conseillers ont signé cette saisine après coup car ils étaient absents pour des raisons d’indisponibilité à la date de la réunion organisée à cet effet. Ce qui fait aujourd’hui 21 conseillers sur 31 ; soit plus de 70% des membres du Conseil.
LP : Jean-Louis Billon n’a-t-il pas été élu en tant que candidat RHDP ?
TYD : Non monsieur, vous pouvez vous référer à la liste officielle des candidats publiée par la CEI que je vous mets à disposition. Nous pouvons lire ensemble, Région du Hambol : 4 candidats : 1/ Coulibaly Nahaclan Maurice-PDCI-RDA, 2/Konaté Ibrahim Kalil-Indépendant, 3/Billon Jean-Louis Eugène-RDR, 4/Touré Adama-Indé- pendant. Où est le candidat RHDP dans cette liste ? Il faut que Monsieur Billon respecte un peu les populations de cette région qui sont à plus de 85% militants du RDR. Voilà la forfaiture que nous qualifions de mauvais jeu. De plus, si vos informations étaient vraies, les militants du RDR ne feraient pas cette résolution pendant les travaux des pré-congrès du parti. La résolution demande la destitution du bureau du conseil (régional) pour trahison en insistant sur sa non-appartenance au RDR après avoir été élu sous la bannière de ce parti. Soyons sérieux. Il prend une carte du RDR, se fait élire grâce à l’action conjuguée de la direction et des militants d’un parti et revient dire des choses graves pour la cohésion au sein du RHDP en sa qualité de porte-parole adjoint d’un autre parti. Cela est suffisamment grave en politique. Et nous devons en tirer toutes les conséquences.
LP : Que comptez-vous faire?
TYD : Nous avons saisi la tutelle en bonne et due forme et nous comptons, dans une quinzaine de jours, à compter de la date de cette saisine, installer un nouveau bureau lors d’un conseil extraordinaire qui aura lieu, elle aussi en bonne et due forme. Voici la liste d’émargement qui accompagne cette saisine de la tutelle. A cette liste, s’ajoute l’autorisation par mail de 4 conseillers qui souhaitent participer à notre démarche par souci disent-ils d’éthique. Mais comme le nombre quorum est atteint avec 19 sur 31, nous sommes en droit de demander une session extraordinaire du conseil. Nous vous mettons à disposition ces mails à toutes fins utiles. Nous devons faire vite pour ramener la paix sociale et la quiétude dans la région. Le directeur général de l’administration du conseil a été saisi à l’effet de convoquer cette session extraordinaire. Notre souhait le plus ardent est que la tutelle prenne une décision urgente à l’effet de préserver un climat social apaisé pour permettre aux braves populations du Hambol de bénéficier de cet instrument de développement. Plus vite un nouveau bureau sera installé et plus vite nous pourrons optimiser l’instrument.
LP : Monsieur Billon rétorque que les textes ne prévoient pas sa destitution, que répondez-vous ?
TYD : Le législateur a tout prévu. Cette situation tombe sous le coup de l’article 42 qui traite des cas de graves dissensions au sein au sein du conseil.
LP : Ne pensez-vous pas que les soutiens du président élu vont se rebeller ?
TYD : Non, nous ne le pensons pas. Il s’agit tout de même d’une décision des conseillers issus du RDR, parti ultra majoritaire dans la région. Vous savez que tout ceci a été enclenché par une résolution du pré-congrès du RDR. Pour tout dire, cette décision des conseillers est la résultante des appels des militants de base qui se sentent profondément floués par l’attitude de Billon. Donc le bon sens commande qu’il démissionne en de telles circonstances.
LP : Mais pourquoi c’est seulement maintenant que vous pensez que Billon a trahi ? Avant d’être porte-parole adjoint, n’était-il pas déjà membre de la coordination départementale du RHDP au titre du PDCI-RDA ?
TYD : Oui, en ce moment les militants n’ont pas constaté qu’il portait une atteinte à la cohésion au sein du RHDP dans la région et au plan national. Actuellement c’est le contraire et nous comptons marquer le coup pour que la vision des hautes autorités du RHDP qui consiste en la mise en place du parti unifié ne soit pas contrariée par les propos de l’un des nôtres. Au total, notre région s’inscrit résolument dans la vision du Directoire du RHDP en s’impliquant de façon claire dans la construction d’un parti unifié fort gage de stabilité pour la Côte d’Ivoire et les populations qui y vivent. Pour cette raison, aucun sacrifice n’est assez grand.
LP : Votre mot de fin ?
TYD : Tout en vous remerciant de nous avoir donné l’occasion de faire cette mise au point importante, nous voulons prendre l’opinion nationale à témoin pour que la gestion de cette crise se passe dans de bonnes conditions afin de permettre aux populations du Hambol de profiter des fruits de la croissance en termes d’amélioration des infrastructures. Vous savez, nos populations attendent des actions concrètes pour accélérer l’accès à l’eau potable, à l’énergie, à l’éducation et à la santé. Les programmes en cours nous permettent d’espérer l’amélioration de leur cadre de vie et nous ne souhaitons pas être handicapé dans cet élan par la faute de quelqu’un. De plus, elles attendent avec empressement que la date de la visite d’Etat du président de la République soit fixée pour qu’elles communient avec lui, rien de plus. Nous pouvons vous dire que dans les jours à venir, un bureau du conseil sera mis en place. Nous entendons nous donner les moyens d’arriver à redonner espoir à nos vaillantes populations. Je vous remercie une fois de plus. C’est juste un renouvèlement de bureau, rien de plus.
TL
Le Patriote : Pouvez-vous nous donner le contenu de la dernière rencontre du Conseil régional du Hambol ? Traoré Yves Diendougou : Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser à la population ivoirienne en général et particulièrement aux populations du Hambol. D’entrée, je voudrais présenter les excuses des conseillers à toute la population et particulièrement aux militants et sympathisants du RDR pour le climat délétère créé par l’attitude du président du conseil. Ce que la population considère comme une trahison. De quoi s’agit-il ? En avril 2013, lors des élections régionales, Monsieur Jean-Louis Billon a été désigné comme candidat du RDR par la direction du parti, après que celui-ci a mené une longue campagne pour démontrer son adhésion au RDR. Mais aujourd’hui, les populations, les conseillers et les structures du parti constatent que ce n’était qu’un jeu.
LP : Pourquoi parlez-vous d’un jeu ?
TYD : Oui, un jeu. Mais un jeu de mauvais goût qui sera traité par nous les conseillers avec toute la rigueur militante qui convient. Car depuis le vendredi 23 juin dernier, nous avons décidé de destituer le bureau en place. Sur les 31 conseillers que compte le conseil régional, les 19 qui étaient pré- sents ont signé une saisine de la tutelle pour demander la destitution pure et simple du bureau. En plus, deux autres conseillers ont signé cette saisine après coup car ils étaient absents pour des raisons d’indisponibilité à la date de la réunion organisée à cet effet. Ce qui fait aujourd’hui 21 conseillers sur 31 ; soit plus de 70% des membres du Conseil.
LP : Jean-Louis Billon n’a-t-il pas été élu en tant que candidat RHDP ?
TYD : Non monsieur, vous pouvez vous référer à la liste officielle des candidats publiée par la CEI que je vous mets à disposition. Nous pouvons lire ensemble, Région du Hambol : 4 candidats : 1/ Coulibaly Nahaclan Maurice-PDCI-RDA, 2/Konaté Ibrahim Kalil-Indépendant, 3/Billon Jean-Louis Eugène-RDR, 4/Touré Adama-Indé- pendant. Où est le candidat RHDP dans cette liste ? Il faut que Monsieur Billon respecte un peu les populations de cette région qui sont à plus de 85% militants du RDR. Voilà la forfaiture que nous qualifions de mauvais jeu. De plus, si vos informations étaient vraies, les militants du RDR ne feraient pas cette résolution pendant les travaux des pré-congrès du parti. La résolution demande la destitution du bureau du conseil (régional) pour trahison en insistant sur sa non-appartenance au RDR après avoir été élu sous la bannière de ce parti. Soyons sérieux. Il prend une carte du RDR, se fait élire grâce à l’action conjuguée de la direction et des militants d’un parti et revient dire des choses graves pour la cohésion au sein du RHDP en sa qualité de porte-parole adjoint d’un autre parti. Cela est suffisamment grave en politique. Et nous devons en tirer toutes les conséquences.
LP : Que comptez-vous faire?
TYD : Nous avons saisi la tutelle en bonne et due forme et nous comptons, dans une quinzaine de jours, à compter de la date de cette saisine, installer un nouveau bureau lors d’un conseil extraordinaire qui aura lieu, elle aussi en bonne et due forme. Voici la liste d’émargement qui accompagne cette saisine de la tutelle. A cette liste, s’ajoute l’autorisation par mail de 4 conseillers qui souhaitent participer à notre démarche par souci disent-ils d’éthique. Mais comme le nombre quorum est atteint avec 19 sur 31, nous sommes en droit de demander une session extraordinaire du conseil. Nous vous mettons à disposition ces mails à toutes fins utiles. Nous devons faire vite pour ramener la paix sociale et la quiétude dans la région. Le directeur général de l’administration du conseil a été saisi à l’effet de convoquer cette session extraordinaire. Notre souhait le plus ardent est que la tutelle prenne une décision urgente à l’effet de préserver un climat social apaisé pour permettre aux braves populations du Hambol de bénéficier de cet instrument de développement. Plus vite un nouveau bureau sera installé et plus vite nous pourrons optimiser l’instrument.
LP : Monsieur Billon rétorque que les textes ne prévoient pas sa destitution, que répondez-vous ?
TYD : Le législateur a tout prévu. Cette situation tombe sous le coup de l’article 42 qui traite des cas de graves dissensions au sein au sein du conseil.
LP : Ne pensez-vous pas que les soutiens du président élu vont se rebeller ?
TYD : Non, nous ne le pensons pas. Il s’agit tout de même d’une décision des conseillers issus du RDR, parti ultra majoritaire dans la région. Vous savez que tout ceci a été enclenché par une résolution du pré-congrès du RDR. Pour tout dire, cette décision des conseillers est la résultante des appels des militants de base qui se sentent profondément floués par l’attitude de Billon. Donc le bon sens commande qu’il démissionne en de telles circonstances.
LP : Mais pourquoi c’est seulement maintenant que vous pensez que Billon a trahi ? Avant d’être porte-parole adjoint, n’était-il pas déjà membre de la coordination départementale du RHDP au titre du PDCI-RDA ?
TYD : Oui, en ce moment les militants n’ont pas constaté qu’il portait une atteinte à la cohésion au sein du RHDP dans la région et au plan national. Actuellement c’est le contraire et nous comptons marquer le coup pour que la vision des hautes autorités du RHDP qui consiste en la mise en place du parti unifié ne soit pas contrariée par les propos de l’un des nôtres. Au total, notre région s’inscrit résolument dans la vision du Directoire du RHDP en s’impliquant de façon claire dans la construction d’un parti unifié fort gage de stabilité pour la Côte d’Ivoire et les populations qui y vivent. Pour cette raison, aucun sacrifice n’est assez grand.
LP : Votre mot de fin ?
TYD : Tout en vous remerciant de nous avoir donné l’occasion de faire cette mise au point importante, nous voulons prendre l’opinion nationale à témoin pour que la gestion de cette crise se passe dans de bonnes conditions afin de permettre aux populations du Hambol de profiter des fruits de la croissance en termes d’amélioration des infrastructures. Vous savez, nos populations attendent des actions concrètes pour accélérer l’accès à l’eau potable, à l’énergie, à l’éducation et à la santé. Les programmes en cours nous permettent d’espérer l’amélioration de leur cadre de vie et nous ne souhaitons pas être handicapé dans cet élan par la faute de quelqu’un. De plus, elles attendent avec empressement que la date de la visite d’Etat du président de la République soit fixée pour qu’elles communient avec lui, rien de plus. Nous pouvons vous dire que dans les jours à venir, un bureau du conseil sera mis en place. Nous entendons nous donner les moyens d’arriver à redonner espoir à nos vaillantes populations. Je vous remercie une fois de plus. C’est juste un renouvèlement de bureau, rien de plus.
TL