Abidjan - De nouveaux incidents impliquant les forces
de sécurité ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi à Abidjan, faisant un mort, à 48 heures de l’ouverture des Jeux de la Francophonie dans la capitale
économique ivoirienne.
Près de 4.000 athlètes et artistes de 53 pays ainsi que de nombreuses personnalités sont attendus pendant les 10 jours des jeux (du 21 au 30 juillet), un événement dont la Côte d’Ivoire espère faire une vitrine de son attractivité retrouvée.
Il s’agit en effet du premier grand événement international organisé par la première puissance francophone d’Afrique de l’Ouest depuis son retour à la
paix civile en 2011, après une décennie de troubles politico-militaires.
Mais si le pays a retrouvé une forte croissance économique, des troubles persistent, les fusillades de la nuit en constituant le dernier épisode. Elles se sont produites quelques heures seulement après un remaniement
gouvernemental visant justement à mettre un terme à la grogne chez les forces de sécurité.
Selon Hamed Bakayako, devenu ministre de la Défense jeudi après avoir été ministre de l’Intérieur, "l’Ecole de police (de Cocody, un quartier central d’Abidjan) a été attaquée par des hommes" armés, "visiblement dans le but de récupérer des armes".
Les forces de sécurité sont intervenues, puis un nouvel accrochage s’est produit dans le quartier populaire de Yopougon, au cours duquel un membre des forces de l’ordre a été tué, selon le rapport du Centre opérationnel des Armées dont l’AFP a eu connaissance.
L’identité des assaillants n’est pas claire. M. Bakayoko a affirmé avoir "une piste", et a évoqué "des gens qui veulent perturber le rayonnement de la Côte d’Ivoire".
Un journaliste de l’AFP, présent à l’école de police mercredi soir, a vu des hommes armés mettant en joue des voitures qui passaient.
"Ce pays c’est foutaise, on revendique nos droits. Trop c’est trop", ont crié des hommes armés à un chauffeur de taxi, Dirassouba Adama, en lui volant son véhicule. Le chauffeur a affirmé qu’il s’agissait de "policiers cagoulés
avec des gilets pare-balles".
- Six mois de troubles -
La Côte d’Ivoire a été secouée par plusieurs mutineries dans l’armée depuis le début de l’année. D’anciens rebelles intégrés dans l’armée se sont mutinés en janvier et en mai et ont fini par obtenir de l’Etat 12 millions de francs CFA (18.000 euros) pour chacun des 8.400 d’entre eux. Cette crise a considérablement fragilisé l’équipe gouvernementale et surtout, le président
Alassane Ouattara.
Le week-end dernier encore, trois soldats sont morts dans des tirs dans un camp militaire de Korhogo, grande ville du nord du pays.
La situation était redevenue calme jeudi matin à Abidjan, mais les incidents de la nuit sont fâcheux pour l’image de la Côte d’Ivoire, malgré les déclarations rassurantes des autorités.
"Les événements de cette nuit relèvent du banditisme, cela ne remet pas du tout en cause les Jeux de la Francophonie, il n’y a aucun problème de sécurité", a ainsi réagi l’ambassadeur de France Georges Serre.
Près de 10.000 militaires, gendarmes et policiers sont mobilisés pour la sécurité des Jeux, dans un pays qui avait été frappé l’an dernier par une attaque jihadiste (19 morts à Grand-Bassam).
Le ministre ivoirien de l’Industrie Jean-Claude Brou a assuré que les différents incidents depuis le début de l’année n’entamaient pas "la confiance des investisseurs" dans son pays.
"C’est pas une armée, c’est des voyous", commentait quant à lui Hamidou, un agent immobilier.
Ces incidents répétés impliquant les forces de sécurité semblent avoir provoqué le remaniement gouvernemental de mercredi. L’influent et puissant Hamed Bakayoko, perçu comme possible dauphin de M. Ouattara pour l’élection présidentielle de 2020, a été appelé à la rescousse pour tenter de mettre un point final à la crise.
"Ce n’est pas une tâche facile dans un pays qui sort de crise de remettre sur le droit chemin une armée qui s’est composée comme on sait", a-t-il encore
déclaré jeudi.
Il a été remplacé à l’Intérieur par Sidiki Diakité, le préfet d’Abidjan, preuve que le gouvernement ne voulait pas un politique mais un homme capable de gérer tout de suite le ministère et connaissant bien la capitale économique. Il devrait aussi garder de liens étroits avec son ancien patron à
l’Intérieur.
pgf-de/ck/mda
de sécurité ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi à Abidjan, faisant un mort, à 48 heures de l’ouverture des Jeux de la Francophonie dans la capitale
économique ivoirienne.
Près de 4.000 athlètes et artistes de 53 pays ainsi que de nombreuses personnalités sont attendus pendant les 10 jours des jeux (du 21 au 30 juillet), un événement dont la Côte d’Ivoire espère faire une vitrine de son attractivité retrouvée.
Il s’agit en effet du premier grand événement international organisé par la première puissance francophone d’Afrique de l’Ouest depuis son retour à la
paix civile en 2011, après une décennie de troubles politico-militaires.
Mais si le pays a retrouvé une forte croissance économique, des troubles persistent, les fusillades de la nuit en constituant le dernier épisode. Elles se sont produites quelques heures seulement après un remaniement
gouvernemental visant justement à mettre un terme à la grogne chez les forces de sécurité.
Selon Hamed Bakayako, devenu ministre de la Défense jeudi après avoir été ministre de l’Intérieur, "l’Ecole de police (de Cocody, un quartier central d’Abidjan) a été attaquée par des hommes" armés, "visiblement dans le but de récupérer des armes".
Les forces de sécurité sont intervenues, puis un nouvel accrochage s’est produit dans le quartier populaire de Yopougon, au cours duquel un membre des forces de l’ordre a été tué, selon le rapport du Centre opérationnel des Armées dont l’AFP a eu connaissance.
L’identité des assaillants n’est pas claire. M. Bakayoko a affirmé avoir "une piste", et a évoqué "des gens qui veulent perturber le rayonnement de la Côte d’Ivoire".
Un journaliste de l’AFP, présent à l’école de police mercredi soir, a vu des hommes armés mettant en joue des voitures qui passaient.
"Ce pays c’est foutaise, on revendique nos droits. Trop c’est trop", ont crié des hommes armés à un chauffeur de taxi, Dirassouba Adama, en lui volant son véhicule. Le chauffeur a affirmé qu’il s’agissait de "policiers cagoulés
avec des gilets pare-balles".
- Six mois de troubles -
La Côte d’Ivoire a été secouée par plusieurs mutineries dans l’armée depuis le début de l’année. D’anciens rebelles intégrés dans l’armée se sont mutinés en janvier et en mai et ont fini par obtenir de l’Etat 12 millions de francs CFA (18.000 euros) pour chacun des 8.400 d’entre eux. Cette crise a considérablement fragilisé l’équipe gouvernementale et surtout, le président
Alassane Ouattara.
Le week-end dernier encore, trois soldats sont morts dans des tirs dans un camp militaire de Korhogo, grande ville du nord du pays.
La situation était redevenue calme jeudi matin à Abidjan, mais les incidents de la nuit sont fâcheux pour l’image de la Côte d’Ivoire, malgré les déclarations rassurantes des autorités.
"Les événements de cette nuit relèvent du banditisme, cela ne remet pas du tout en cause les Jeux de la Francophonie, il n’y a aucun problème de sécurité", a ainsi réagi l’ambassadeur de France Georges Serre.
Près de 10.000 militaires, gendarmes et policiers sont mobilisés pour la sécurité des Jeux, dans un pays qui avait été frappé l’an dernier par une attaque jihadiste (19 morts à Grand-Bassam).
Le ministre ivoirien de l’Industrie Jean-Claude Brou a assuré que les différents incidents depuis le début de l’année n’entamaient pas "la confiance des investisseurs" dans son pays.
"C’est pas une armée, c’est des voyous", commentait quant à lui Hamidou, un agent immobilier.
Ces incidents répétés impliquant les forces de sécurité semblent avoir provoqué le remaniement gouvernemental de mercredi. L’influent et puissant Hamed Bakayoko, perçu comme possible dauphin de M. Ouattara pour l’élection présidentielle de 2020, a été appelé à la rescousse pour tenter de mettre un point final à la crise.
"Ce n’est pas une tâche facile dans un pays qui sort de crise de remettre sur le droit chemin une armée qui s’est composée comme on sait", a-t-il encore
déclaré jeudi.
Il a été remplacé à l’Intérieur par Sidiki Diakité, le préfet d’Abidjan, preuve que le gouvernement ne voulait pas un politique mais un homme capable de gérer tout de suite le ministère et connaissant bien la capitale économique. Il devrait aussi garder de liens étroits avec son ancien patron à
l’Intérieur.
pgf-de/ck/mda