De nos interactions avec les autres découlent des échanges, des sollicitations auxquelles nous choisissons d’adhérer ou de dire non. Mais, dire « non », faire usage de ce signifiant ou de toutes autres expressions associables au signifié auquel il réfère provoque généralement, en nous, gêne, craintes, tristesse, etc.
Pourquoi donc ?
L’explication sociologique que l’on pourrait donner ici se résumerait à postuler que dire NON à quelqu’un est comparable à un refus d’établissement ou de renforcement de liens sociaux (parenté, amitié, collégialité…) entre soi et la personne à qui on oppose le refus. Même dans le cas où quelques liens existeraient déjà avec autrui, lui dire NON peut participer à les affaiblir, voire à les rompre.
Or, faut-il le rappeler, les liens sociaux sont des facteurs minimisant les risques d’explosion des conflits latents qui, eux, sont consubstantiels à toute relation humaine. Ne vous étonnez donc pas de ce que l’on vous traite de tous les noms d’oiseaux pour un « non » que vous aurez dit à quelqu’un à qui vous dites généralement « oui ».
Dire non est si grave que, selon l’anthropologue Marcel Mauss, refuser une demande ou une offre peut avoir valeur de déclaration de guerre. On peut trouver cela excessif, mais n’importe qui s’en trouverait vexé si, pensant faire plaisir à une personne en lui proposant une aide ou un présent, il essuyait un refus catégorique de la part de cette dernière.
Pour autant, devrions-nous dire oui à tout ? Cela n’est ni souhaitable ni possible dans la mesure où les Hommes ne sont ni des marionnettes ni des robots dénués de toute volonté propre. Même les robots peuvent s’arrêter de marcher si toutes les conditions techniques d’un fonctionnement harmonieux ne sont pas réunies.
Les Hommes sont des êtres dotés d’esprits rationnels qui évoluent dans des systèmes où les rapports sociaux sont intéressés et très dépendants des enjeux du moment. Pour être plus explicite, les hommes choisissent de dire oui ou non à une sollicitation en tenant compte de ce qu’ils ont à gagner ou à perdre. Autant le dire tout de suite : « Oui, il est impossible de dire NON ».
Que faire alors si l’on a à cœur de ne pas frustrer, de ne pas décevoir… de ne pas choquer l’autre en lui disant NON ? Penser que l’on pourrait établir une théorie générale sur les modalités d’usage du « non » dans les rapports avec les autres serait théoriquement prétentieux et pratiquement inopérant. De fait, les situations dans lesquelles nous sommes amenés à accepter ou à refuser une offre sont diverses et complexes.
Néanmoins, il est tout à fait possible – en analysant au préalable le contexte, les enjeux et les statuts des acteurs en présence – d’user de stratégies de contournement afin d’éviter ou de minimiser les coûts sociaux d’un « non » catégorique.
Si vous recevez par exemple un présent dont la nature vous déplaît, il est souhaitable que vous l’acceptiez et en fassiez peu ou pas d’usage du tout, plutôt que de le refuser carrément. Si par contre c’est le donateur lui-même qui vous est insupportable, deux choix s’offrent à vous : soit vous lui opposez un refus poli, soit vous acceptez le présent en prenant soin de clarifier avec lui les motivations du don.
Par ailleurs, si vous faites face à une sollicitation immatérielle (force de travail, compétence particulière, etc.) à laquelle vous n’avez aucune envie de répondre favorablement, la stratégie applicable ici pourrait consister à poser des conditions difficilement réalisables ou acceptables par le demandeur. Dans ces conditions, l’échec de la transaction sera davantage imputable à la non-coopération du demandeur qu’à votre désintérêt initial.
Pourquoi donc ?
L’explication sociologique que l’on pourrait donner ici se résumerait à postuler que dire NON à quelqu’un est comparable à un refus d’établissement ou de renforcement de liens sociaux (parenté, amitié, collégialité…) entre soi et la personne à qui on oppose le refus. Même dans le cas où quelques liens existeraient déjà avec autrui, lui dire NON peut participer à les affaiblir, voire à les rompre.
Or, faut-il le rappeler, les liens sociaux sont des facteurs minimisant les risques d’explosion des conflits latents qui, eux, sont consubstantiels à toute relation humaine. Ne vous étonnez donc pas de ce que l’on vous traite de tous les noms d’oiseaux pour un « non » que vous aurez dit à quelqu’un à qui vous dites généralement « oui ».
Dire non est si grave que, selon l’anthropologue Marcel Mauss, refuser une demande ou une offre peut avoir valeur de déclaration de guerre. On peut trouver cela excessif, mais n’importe qui s’en trouverait vexé si, pensant faire plaisir à une personne en lui proposant une aide ou un présent, il essuyait un refus catégorique de la part de cette dernière.
Pour autant, devrions-nous dire oui à tout ? Cela n’est ni souhaitable ni possible dans la mesure où les Hommes ne sont ni des marionnettes ni des robots dénués de toute volonté propre. Même les robots peuvent s’arrêter de marcher si toutes les conditions techniques d’un fonctionnement harmonieux ne sont pas réunies.
Les Hommes sont des êtres dotés d’esprits rationnels qui évoluent dans des systèmes où les rapports sociaux sont intéressés et très dépendants des enjeux du moment. Pour être plus explicite, les hommes choisissent de dire oui ou non à une sollicitation en tenant compte de ce qu’ils ont à gagner ou à perdre. Autant le dire tout de suite : « Oui, il est impossible de dire NON ».
Que faire alors si l’on a à cœur de ne pas frustrer, de ne pas décevoir… de ne pas choquer l’autre en lui disant NON ? Penser que l’on pourrait établir une théorie générale sur les modalités d’usage du « non » dans les rapports avec les autres serait théoriquement prétentieux et pratiquement inopérant. De fait, les situations dans lesquelles nous sommes amenés à accepter ou à refuser une offre sont diverses et complexes.
Néanmoins, il est tout à fait possible – en analysant au préalable le contexte, les enjeux et les statuts des acteurs en présence – d’user de stratégies de contournement afin d’éviter ou de minimiser les coûts sociaux d’un « non » catégorique.
Si vous recevez par exemple un présent dont la nature vous déplaît, il est souhaitable que vous l’acceptiez et en fassiez peu ou pas d’usage du tout, plutôt que de le refuser carrément. Si par contre c’est le donateur lui-même qui vous est insupportable, deux choix s’offrent à vous : soit vous lui opposez un refus poli, soit vous acceptez le présent en prenant soin de clarifier avec lui les motivations du don.
Par ailleurs, si vous faites face à une sollicitation immatérielle (force de travail, compétence particulière, etc.) à laquelle vous n’avez aucune envie de répondre favorablement, la stratégie applicable ici pourrait consister à poser des conditions difficilement réalisables ou acceptables par le demandeur. Dans ces conditions, l’échec de la transaction sera davantage imputable à la non-coopération du demandeur qu’à votre désintérêt initial.