Dakar, 29 août 2017 (AFP) - Le polémiste français Kémi Séta a été acquitté mardi par un tribunal de Dakar, où il était poursuivi pour avoir brûlé un billet de 5.000 francs CFA (7,6 euros) lors d'une manifestation contre la "Françafrique" le 19 août dans la capitale sénégalaise.
A l'issue de plus de deux heures de débats parfois houleux, le président du tribunal des flagrants délits a prononcé la relaxe de Kémi Séta et d'un membre de son mouvement poursuivi pour complicité pour lui avoir fourni un briquet.
Le parquet avait réclamé une peine de 3 mois de prison avec sursis contre Kémi Séta et la relaxe de son coprévenu.
Le polémiste, qui réside au Sénégal et s'est présenté comme "chroniqueur politique", était poursuivi sur la base d'une plainte de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), dont le siège est à Dakar.
La BCEAO est l'institut d'émission en Afrique de l'Ouest du franc CFA, monnaie de 14 pays francophones de l'ouest et du centre du continent, totalisant 155 millions d'habitants, réclamait pour sa part un franc symbolique en guise de dommages et intérêt.
Kémi Séta, qui avait été interpellé le 25 août à son domicile de Dakar, était depuis lors en détention préventive.
Devant le tribunal, il a revendiqué un acte "symbolique". "L'objet de la manifestation était d'exposer les méfaits de la Françafrique", a-t-il dit, se comparant à la militante des droits civiques Rosa Parks, qui avait enfreint la loi américaine en 1955 en refusant de céder sa place de bus à un passager blanc.
Une centaine de ses partisans étaient présents depuis le début de la matinée au palais de justice de Dakar. Ils avaient été évacués après avoir applaudi une intervention de l'ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule dissous en France en 2006 pour antisémitisme et incitation à la haine raciale.
Dans les couloirs du palais de justice, l'annonce de la relaxe de Kémi Séta a été saluée bruyamment par ses supporteurs, qui ont scandé des slogans comme "A bas la Françafrique", "A bas le CFA".
Les avocats du militant de la cause noire l'ont emporté grâce à un point de droit: le code pénal sénégalais punit la destruction "des" billets de banque, mais non d'un seul. Mais ils ont aussi porté le débat sur la légitimité du franc CFA ou sur le rôle des anciennes puissances coloniales, en particulier la France.
Ceux de la BCEAO avaient pour leur part accusé Kémi Séta de "semer la confusion" sur la politique monétaire de l'institution et affirmé qu'il était "archi-faux" de dire que Paris disposait d'un "droit de véto" sur ses décisions.
siu/jh
A l'issue de plus de deux heures de débats parfois houleux, le président du tribunal des flagrants délits a prononcé la relaxe de Kémi Séta et d'un membre de son mouvement poursuivi pour complicité pour lui avoir fourni un briquet.
Le parquet avait réclamé une peine de 3 mois de prison avec sursis contre Kémi Séta et la relaxe de son coprévenu.
Le polémiste, qui réside au Sénégal et s'est présenté comme "chroniqueur politique", était poursuivi sur la base d'une plainte de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), dont le siège est à Dakar.
La BCEAO est l'institut d'émission en Afrique de l'Ouest du franc CFA, monnaie de 14 pays francophones de l'ouest et du centre du continent, totalisant 155 millions d'habitants, réclamait pour sa part un franc symbolique en guise de dommages et intérêt.
Kémi Séta, qui avait été interpellé le 25 août à son domicile de Dakar, était depuis lors en détention préventive.
Devant le tribunal, il a revendiqué un acte "symbolique". "L'objet de la manifestation était d'exposer les méfaits de la Françafrique", a-t-il dit, se comparant à la militante des droits civiques Rosa Parks, qui avait enfreint la loi américaine en 1955 en refusant de céder sa place de bus à un passager blanc.
Une centaine de ses partisans étaient présents depuis le début de la matinée au palais de justice de Dakar. Ils avaient été évacués après avoir applaudi une intervention de l'ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule dissous en France en 2006 pour antisémitisme et incitation à la haine raciale.
Dans les couloirs du palais de justice, l'annonce de la relaxe de Kémi Séta a été saluée bruyamment par ses supporteurs, qui ont scandé des slogans comme "A bas la Françafrique", "A bas le CFA".
Les avocats du militant de la cause noire l'ont emporté grâce à un point de droit: le code pénal sénégalais punit la destruction "des" billets de banque, mais non d'un seul. Mais ils ont aussi porté le débat sur la légitimité du franc CFA ou sur le rôle des anciennes puissances coloniales, en particulier la France.
Ceux de la BCEAO avaient pour leur part accusé Kémi Séta de "semer la confusion" sur la politique monétaire de l'institution et affirmé qu'il était "archi-faux" de dire que Paris disposait d'un "droit de véto" sur ses décisions.
siu/jh