Cotonou - Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis samedi dans plusieurs villes d’Afrique francophone, à l’appel du mouvement Urgences panafricanistes, pour dire non au franc CFA, qui selon eux "empêche le développement", sur fond d’une polémique qui gagne notamment le Sénégal et le Bénin.
Deux cents personnes se sont réunies à Cotonou, la capitale économique du Bénin, quatre cents à Dakar et un nombre beaucoup plus insignifiant à Libreville (Gabon) où la manifestation a été aussitôt dispersée ainsi qu’à Bamako (Mali).
"On ne peut pas se dire souverains et dépendre d’une monnaie comme le franc CFA", a déclaré à l’AFP à Dakar, Simon Kouka, responsable de groupe de société civile sénégalaise Y’en a marre. "La souveraineté implique avoir sa propre monnaie."
"Le franc CFA nous empêche de nous développer", affirme Keeman Diouf, qui se présente comme artiste et ouvrier. Il a fait sensation samedi en avalant un billet de 500 francs CFA.
Ce geste de provocation fait écho au geste polémique de Kémi Seba, militant de la cause noire plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale, qui avait brûlé publiquement le mois dernier un billet de 5.000 francs CFA (7,6 euros).
Début septembre, Kemi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, avait été expulsé en France pour "menace grave à l’ordre public".
Dans son pays d’origine, au Bénin, l’appel à manifester contre la monnaie que partage 14 pays d’Afrique francophone, a rassemblé quelque 200 personnes, selon un journaliste de l’AFP.
"C’est un handicap sociologique, économique, politique et social", a déclaré Amadidjè Sèmevo Mondésir, qui se désigne comme +premier ambassadeur+ au mouvement Non au franc CFA. "Il s’agit du combat de la jeunesse et de l’Afrique".
En effet, le mouvement populaire réunit essentiellement des jeunes qui dénoncent l’héritage colonial, même si dans le milieu des économistes les avis restent partagés sur ce vieux débat.
Interrogé par l’AFP, le Béninois Lionel Zinsou, de visite à Libreville à l’occasion d’un séminaire gouvernemental, a défendu le franc CFA.
Le candidat malheureux à la dernière présidentielle au Bénin, accusé par ses détracteurs d’être trop proche de l’ancienne colonie française, a regretté que la question du franc CFA soit perçue comme "un tête-à-tête entre la France et l’Afrique, la dernière phase de la colonisation."
Selon lui, la stabilité d’une monnaie "commune" est plus importante que les débats "populistes" et les questions de "narcissisme politique", citant la Côte d’Ivoire comme succès économique.
Monnaie commune pour environ 155 millions d’habitants, le franc CFA est accusé par ses détracteurs de favoriser les intérêts de la France, ex-puissance coloniale, tandis que ses défenseurs soulignent l’importance d’une monnaie commune stable, à la différence du naira nigérian ou du rand sud-africain, monnaies flottantes, qui souffrent de la chute des cours des matières premières, calculées sur la base du dollar.
str-spb-jom/jh
Deux cents personnes se sont réunies à Cotonou, la capitale économique du Bénin, quatre cents à Dakar et un nombre beaucoup plus insignifiant à Libreville (Gabon) où la manifestation a été aussitôt dispersée ainsi qu’à Bamako (Mali).
"On ne peut pas se dire souverains et dépendre d’une monnaie comme le franc CFA", a déclaré à l’AFP à Dakar, Simon Kouka, responsable de groupe de société civile sénégalaise Y’en a marre. "La souveraineté implique avoir sa propre monnaie."
"Le franc CFA nous empêche de nous développer", affirme Keeman Diouf, qui se présente comme artiste et ouvrier. Il a fait sensation samedi en avalant un billet de 500 francs CFA.
Ce geste de provocation fait écho au geste polémique de Kémi Seba, militant de la cause noire plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale, qui avait brûlé publiquement le mois dernier un billet de 5.000 francs CFA (7,6 euros).
Début septembre, Kemi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, avait été expulsé en France pour "menace grave à l’ordre public".
Dans son pays d’origine, au Bénin, l’appel à manifester contre la monnaie que partage 14 pays d’Afrique francophone, a rassemblé quelque 200 personnes, selon un journaliste de l’AFP.
"C’est un handicap sociologique, économique, politique et social", a déclaré Amadidjè Sèmevo Mondésir, qui se désigne comme +premier ambassadeur+ au mouvement Non au franc CFA. "Il s’agit du combat de la jeunesse et de l’Afrique".
En effet, le mouvement populaire réunit essentiellement des jeunes qui dénoncent l’héritage colonial, même si dans le milieu des économistes les avis restent partagés sur ce vieux débat.
Interrogé par l’AFP, le Béninois Lionel Zinsou, de visite à Libreville à l’occasion d’un séminaire gouvernemental, a défendu le franc CFA.
Le candidat malheureux à la dernière présidentielle au Bénin, accusé par ses détracteurs d’être trop proche de l’ancienne colonie française, a regretté que la question du franc CFA soit perçue comme "un tête-à-tête entre la France et l’Afrique, la dernière phase de la colonisation."
Selon lui, la stabilité d’une monnaie "commune" est plus importante que les débats "populistes" et les questions de "narcissisme politique", citant la Côte d’Ivoire comme succès économique.
Monnaie commune pour environ 155 millions d’habitants, le franc CFA est accusé par ses détracteurs de favoriser les intérêts de la France, ex-puissance coloniale, tandis que ses défenseurs soulignent l’importance d’une monnaie commune stable, à la différence du naira nigérian ou du rand sud-africain, monnaies flottantes, qui souffrent de la chute des cours des matières premières, calculées sur la base du dollar.
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