ABIDJAN - C’est "un des musées d’art nègre les plus riches du monde", disait de lui l’ex-président sénégalais et fin connaisseur Leopold Sédar Senghor. Pillé en mars 2011, fermé ces deux dernières années, le musée des civilisations à Abidjan a rouvert ses portes en juillet après un important lifting.
Ce lieu dans lequel on trouve "des richesses incommensurables", selon les mots de M. Senghor lors d’une visite en Côte d’Ivoire en 1971, a fait peau neuve avec des salles et des éclairages modernes mais aussi un espace de conférence, un restaurant et un jardin extérieur.
Sa première exposition post-rénovation, baptisée "Renaissance", est une sélection très dense d’une centaine de pièces maîtresses de son important fonds, qui va du paléolithique à l’art contemporain.
"Nous pouvons nous estimer heureux d’avoir une belle collection qui est une particularité de la Côte d’Ivoire. C’est un atout. Une collection de 15.000 pièces de toutes les régions", souligne la directrice du musée, Silvie Memel
Kassi, encore choquée par le pillage de 2011.
Celui-ci avait eu lieu lors de l’anarchie qui a régné pendant la crise post-électorale (3.000 morts).
"Ca nous a laissé vraiment un goût amer, parce que les (120) oeuvres pillées sont des oeuvres majeures: des pièces sacrées, des objets en cire...", explique-t-elle. "On a même fait une estimation numéraire: c’est près de quatre milliards de francs CFA (6 millions d’euros)" qui ont été perdus.
- Historique et contemporain -
Le musée prévoit d’ailleurs pour les prochains mois une exposition intitulée "La Collection fantôme", à base de photographies et de pièces similaires aux pièces disparues, pour ne pas oublier. Et, souligne Silvie
Memel Kassi, pour "réfléchir à comment renforcer la lutte contre le trafic illicite" de pièces historiques, un marché financé par de nombreux collectionneurs privés souvent peu regardants sur les origines.
Fondé en 1942 par la France, l’ancienne puissance coloniale, le musée d’Abidjan est lui-même une oeuvre d’art, avec ses 20 piliers en bois sculptés.
Il ne vit toutefois pas dans le passé, faisant la part belle aux créations contemporaines avec une salle consacrée à des artistes d’aujourd’hui comme Jems Koko Bi et un jardin avec des oeuvres récentes.
"C’est à dessein qu’on parle de musée des civilisations", relève sa directrice, en soulignant que les oeuvres "anciennes" émanent d’artistes qui,
à leur époque, pouvaient être considérés comme modernes.
Aujourd’hui, "nous sommes en train de vivre une renaissance (des arts) au niveau national", précise-t-elle. Et dans ce musée, "nous avons (à la fois)
l’aspect ancien avec les collections du musée, et l’art contemporain avec la création des jeunes plasticiens."
Le musée d’Abidjan prépare également une exposition montrant les liens entre Picasso et les sculptures ivoiriennes, dans le sillage de "Picasso Primitif" du musée parisien Jacques Chirac du quai Branly.
Depuis sa réouverture en juillet, il a attiré un peu plus de 10.000 visiteurs mais compte décupler ce nombre en un an, grâce notamment aux touristes, qui reviennent dans le pays après une décennie de crise politique et d’insécurité, et grâce à une politique active envers les écoles et les étudiants.
"Ce musée, c’est aussi la mémoire d’un peuple", souligne Mme Memel Kassi.
"Il est important de le faire découvrir aux Ivoiriens."
pgf/ak
Ce lieu dans lequel on trouve "des richesses incommensurables", selon les mots de M. Senghor lors d’une visite en Côte d’Ivoire en 1971, a fait peau neuve avec des salles et des éclairages modernes mais aussi un espace de conférence, un restaurant et un jardin extérieur.
Sa première exposition post-rénovation, baptisée "Renaissance", est une sélection très dense d’une centaine de pièces maîtresses de son important fonds, qui va du paléolithique à l’art contemporain.
"Nous pouvons nous estimer heureux d’avoir une belle collection qui est une particularité de la Côte d’Ivoire. C’est un atout. Une collection de 15.000 pièces de toutes les régions", souligne la directrice du musée, Silvie Memel
Kassi, encore choquée par le pillage de 2011.
Celui-ci avait eu lieu lors de l’anarchie qui a régné pendant la crise post-électorale (3.000 morts).
"Ca nous a laissé vraiment un goût amer, parce que les (120) oeuvres pillées sont des oeuvres majeures: des pièces sacrées, des objets en cire...", explique-t-elle. "On a même fait une estimation numéraire: c’est près de quatre milliards de francs CFA (6 millions d’euros)" qui ont été perdus.
- Historique et contemporain -
Le musée prévoit d’ailleurs pour les prochains mois une exposition intitulée "La Collection fantôme", à base de photographies et de pièces similaires aux pièces disparues, pour ne pas oublier. Et, souligne Silvie
Memel Kassi, pour "réfléchir à comment renforcer la lutte contre le trafic illicite" de pièces historiques, un marché financé par de nombreux collectionneurs privés souvent peu regardants sur les origines.
Fondé en 1942 par la France, l’ancienne puissance coloniale, le musée d’Abidjan est lui-même une oeuvre d’art, avec ses 20 piliers en bois sculptés.
Il ne vit toutefois pas dans le passé, faisant la part belle aux créations contemporaines avec une salle consacrée à des artistes d’aujourd’hui comme Jems Koko Bi et un jardin avec des oeuvres récentes.
"C’est à dessein qu’on parle de musée des civilisations", relève sa directrice, en soulignant que les oeuvres "anciennes" émanent d’artistes qui,
à leur époque, pouvaient être considérés comme modernes.
Aujourd’hui, "nous sommes en train de vivre une renaissance (des arts) au niveau national", précise-t-elle. Et dans ce musée, "nous avons (à la fois)
l’aspect ancien avec les collections du musée, et l’art contemporain avec la création des jeunes plasticiens."
Le musée d’Abidjan prépare également une exposition montrant les liens entre Picasso et les sculptures ivoiriennes, dans le sillage de "Picasso Primitif" du musée parisien Jacques Chirac du quai Branly.
Depuis sa réouverture en juillet, il a attiré un peu plus de 10.000 visiteurs mais compte décupler ce nombre en un an, grâce notamment aux touristes, qui reviennent dans le pays après une décennie de crise politique et d’insécurité, et grâce à une politique active envers les écoles et les étudiants.
"Ce musée, c’est aussi la mémoire d’un peuple", souligne Mme Memel Kassi.
"Il est important de le faire découvrir aux Ivoiriens."
pgf/ak