L’ivoirien Tiken Jah est un chanteur-compositeur de reggae, bien connu. Son talent est immense, son dernier album en témoigne. C’est aussi un militant engagé : le reggae n’est pas un simple divertissement, c’est une musique de contestation, d’émancipation et de liberté. Comme celles de Bob Marley, les chansons de Tiken Jak, qui se construisent sur les expressions du langage populaire, abordent des thèmes universels, mais aussi les réalités quotidiennes. Il est difficile de dissocier le chanteur de reggae et le militant engagé. Ce qu’il dit n’est jamais anodin. Il n’he pas à s’exprimer sur la situation politique et sociale aussi bien en Côte d’Ivoire, que dans la sous région, et même dans le monde. Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Yopougon, il a déclaré : « Je suis déçu par la gouvernance de Ouattara parce que la corruption a pris le dessus (...) Le bilan du président Ouattara est celui de Bédié. Ils ont mis des gens à des places qu'ils ne méritent pas. Par rapport au bilan qu'on voit, le RHDP est carrément un complot contre les Ivoiriens. On a l'impression que le groupe s'est construit pour partager le gâteau depuis leur arrivée au pouvoir. »
Comme tous les Ivoiriens, Tiken Jah était dans l’espoir d’une transformation de la Côte d’Ivoire. Il exprime aujourd’hui une déception : « je suis déçu par la gouvernance de Ouattara ». Il n’a pas peut-être pas tort, mais le problème c’est qu’il feint d’ignorer la situation de la Côte d’Ivoire entre décembre 1999, coup d’État du Général Guéi, et avril 2011, date d’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara. Sans entrer dans le détail d’une histoire tragique, entre ces deux dates, la Côte d’Ivoire était sinistrée : un État en faillite qui avait disparu de la scène africaine et des écrans radar de la scène internationale. Aujourd’hui, le redressement est spectaculaire. Tout est-il parfait ? Évidemment, non. Il reste encore beaucoup à accomplir, d’abord jusqu’en 2020, ensuite à partir de 2030 avec l’émergence des nouvelles générations dans tous les secteurs (politique, économie, social, culture, etc.).
Toutefois Tiken Jah ne s’inscrit pas dans une réflexion sur l’efficacité économique de la gouvernance du Président Alassane Ouattara. Il préfère s’arrêter à ce qui constitue le discours des panafricanistes qui entendent dénoncer les maux dont souffre l’Afrique. Tiken Jah Facoly et la Fispa ont déposé une plainte contre Nicolas Sarkozy à la CPI. Dans l’esprit de Tiken Jah, Kadhafi a été purement et simplement liquidé, sans aucune forme de procès, par une rébellion soutenue les Occidentaux (ONU, OTAN, à Syrte, Washington, Paris et Londres). D’une façon générale, Tiken Jah Fakoly a entièrement adhéré à cette lutte contre certains dirigeants africains. Il n’est donc pas étonnant que Tiken Jah se manifeste aujourd’hui, et donne ( involontairement ? ), à la vaste opération de propagande qui vise à déstabiliser la Côte d’Ivoire et à délégitimer le gouvernement du Président Ouattara. Alors que les Présidents Ouattara et Bédié avancent vers 2020 d’un même pas, toujours porteurs du projet d’un « part unifié », la star du reggae instruit le procès des deux : « le RHDP est carrément un complot contre les Ivoiriens ». L’expression « complot contre les Ivoiriens » est un élément de langage que l’on retrouve dans le discours anti-Ouattara et anti-RHDP. Ce discours s’inscrit, depuis plusieurs semaines, dans une guerre des idées, une bataille de l’opinion. Tiken Jah, comme tous les activistes, en appelle, - ce qui s’est passé au Burkina -, à une réaction de la société civile au nom de la lutte contre la corruption. Son objectif est de démontrer que le RHDP n’est pas une coalition pour gouverner, mais un pacte entre des dirigeants qui mettent en place des gens à eux « pour se partager le gâteau ». Lors de son élection, Alassane Ouattara s’était engagé à mener une lutte contre la corruption. Des Ivoiriens peuvent avoir le sentiment que le gouvernement n’est pas allé assez loin dans ce domaine, ce qui alimente, sur fond de grogne sociale, l’activisme des opposants. Tiken Jah fait partie des défenseurs d’une cause : celle des anti-Ouattara et des anti-RHDP. S’agit-il de la cause de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens ? C’est moins sûr, car rien ne dit que ce qu’il dit est le reflet d’un ressenti crédible des franges majoritaires de la population. Des mécontents, des vexés, des frustrés existent, des ressentiments peuvent exister, mais il ne faut pas oublier l’essentiel : d’où nous venons et vers où nous allons.
Justice Konan, citoyen ivoirien
Comme tous les Ivoiriens, Tiken Jah était dans l’espoir d’une transformation de la Côte d’Ivoire. Il exprime aujourd’hui une déception : « je suis déçu par la gouvernance de Ouattara ». Il n’a pas peut-être pas tort, mais le problème c’est qu’il feint d’ignorer la situation de la Côte d’Ivoire entre décembre 1999, coup d’État du Général Guéi, et avril 2011, date d’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara. Sans entrer dans le détail d’une histoire tragique, entre ces deux dates, la Côte d’Ivoire était sinistrée : un État en faillite qui avait disparu de la scène africaine et des écrans radar de la scène internationale. Aujourd’hui, le redressement est spectaculaire. Tout est-il parfait ? Évidemment, non. Il reste encore beaucoup à accomplir, d’abord jusqu’en 2020, ensuite à partir de 2030 avec l’émergence des nouvelles générations dans tous les secteurs (politique, économie, social, culture, etc.).
Toutefois Tiken Jah ne s’inscrit pas dans une réflexion sur l’efficacité économique de la gouvernance du Président Alassane Ouattara. Il préfère s’arrêter à ce qui constitue le discours des panafricanistes qui entendent dénoncer les maux dont souffre l’Afrique. Tiken Jah Facoly et la Fispa ont déposé une plainte contre Nicolas Sarkozy à la CPI. Dans l’esprit de Tiken Jah, Kadhafi a été purement et simplement liquidé, sans aucune forme de procès, par une rébellion soutenue les Occidentaux (ONU, OTAN, à Syrte, Washington, Paris et Londres). D’une façon générale, Tiken Jah Fakoly a entièrement adhéré à cette lutte contre certains dirigeants africains. Il n’est donc pas étonnant que Tiken Jah se manifeste aujourd’hui, et donne ( involontairement ? ), à la vaste opération de propagande qui vise à déstabiliser la Côte d’Ivoire et à délégitimer le gouvernement du Président Ouattara. Alors que les Présidents Ouattara et Bédié avancent vers 2020 d’un même pas, toujours porteurs du projet d’un « part unifié », la star du reggae instruit le procès des deux : « le RHDP est carrément un complot contre les Ivoiriens ». L’expression « complot contre les Ivoiriens » est un élément de langage que l’on retrouve dans le discours anti-Ouattara et anti-RHDP. Ce discours s’inscrit, depuis plusieurs semaines, dans une guerre des idées, une bataille de l’opinion. Tiken Jah, comme tous les activistes, en appelle, - ce qui s’est passé au Burkina -, à une réaction de la société civile au nom de la lutte contre la corruption. Son objectif est de démontrer que le RHDP n’est pas une coalition pour gouverner, mais un pacte entre des dirigeants qui mettent en place des gens à eux « pour se partager le gâteau ». Lors de son élection, Alassane Ouattara s’était engagé à mener une lutte contre la corruption. Des Ivoiriens peuvent avoir le sentiment que le gouvernement n’est pas allé assez loin dans ce domaine, ce qui alimente, sur fond de grogne sociale, l’activisme des opposants. Tiken Jah fait partie des défenseurs d’une cause : celle des anti-Ouattara et des anti-RHDP. S’agit-il de la cause de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens ? C’est moins sûr, car rien ne dit que ce qu’il dit est le reflet d’un ressenti crédible des franges majoritaires de la population. Des mécontents, des vexés, des frustrés existent, des ressentiments peuvent exister, mais il ne faut pas oublier l’essentiel : d’où nous venons et vers où nous allons.
Justice Konan, citoyen ivoirien