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Société Publié le vendredi 27 octobre 2017 | Notre Voie

Abo-kouamékro: 22 villages réclament leurs terres à l’Etat

Réunis en assemblée générale, le vendredi 20 octobre dernier, à Pranoua, village du département de Tiébissou, les 22 villages dont les terres abritent le parc d’Abo-Kouamékro, ont pris la décision de récupérer leurs terres. Ce sont, entre autres, Pranoua, Yobouébo, Akimou-Yaokro, Apangokro, Assamoikro, Kpassanou, N’Guessankro, Ouffouédjékro, Abo-Kouamékro, Tokoré-Yaokro, Kouamé-Dibikro, Agnéré-Koffikro, Aguibri, N’Gangoro, Gofabo et Morokinkro. Ils se sont constitués en collectif pour faire entendre leur voix. Des courriers ont même été adressés aux autorités préfectorales pour leur signifier cette décision.
Selon les délégués qui se sont retrouvés à Pranoua, l’Etat ivoirien a spolié ces 22 villages de leurs terres. Ils soutiennent qu’il n’y a jamais eu d’accord avec les populations pour l’occupation des terres qui abritent le parc d’Abo-Kouamékro. «Au départ, Houphouët-Boigny (1er chef d’Etat de Côte d’Ivoire, ndlr) avait demandé une parcelle pour élever des bœufs. Nous sommes surpris d’entendre parler de réserve. Nous n’avons jamais été consultés, ni dédommagés», ont-ils fait savoir. Avant d’évoquer les problèmes sociaux qui les poussent à ne plus accepter la présence du parc. «Nous n’avons plus de terres pour cultiver. La famine frappe à nos portes. Nos enfants vont difficilement à l’école parce que nous n’avons plus de sources de revenus», expliquent-ils.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la mort d’un des leurs, le dimanche 1er octobre dernier. Il s’agit de Kouadio Yao Jean Claude, un jeune homme de 20 ans, natif du village d’Assamoikro. Les villageois accusent les agents des Eaux et Forêts d’être responsables de sa mort. En effet, expliquent-ils, ce jour-là, le défunt accompagné de son frère étaient dans la réserve, quand ils ont entendu des tirs. Les deux jeunes gens se sont jetés à l’eau pour échapper aux agents des Eaux et Forêts. Malheureusement Kouadio Yao Jean Claude ne sachant pas nager, s’est noyé et il est mort. Selon les villageois qui rapportent les faits, les agents auraient empêché le rescapé de voler au secours de son frère en menaçant de l’abattre s’il se rapprochait de son frère en détresse. L’affaire est aux mains de la gendarmerie qui a ouvert une enquête.
Outre ce drame, les riverains du parc d’Abo-Kouamékro rappellent un incident survenu en 2014 où un jeune homme du village de Gofabo aurait été abattu par des agents des Eaux et Forêts. « Nous sommes excédés par les tortures que nous subissons. Face à cela, nous avons décidé de reprendre nos terres. Nous ne les avons jamais cédées à l’Etat. Aucun document ne l’atteste», soutiennent les délégués des 22 villages concernés. Joignant l’acte à la parole, ils ont mis en place des comités de veille pour interdire l’accès de la réserve aux agents des Eaux et Forêts.

Ouattara Abdul-Mohamed
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