Le Président Alassane Ouattara s’est rendu samedi 4 novembre 2017 à Washington pour prendre part, le mardi 7 novembre, à la cérémonie de signature d’Accord de Don du Millenium Challenge Corporation (MCC) à la Côte d’Ivoire. Le « Millennium Challenge Account », attribué par le « Millennium Challenge Corporation »est un fonds de développement bilatéral annoncé dès 2002 par l’administration Bush et créé en janvier 2004. Ce fonds est destiné à favoriser la croissance avec, comme objectif, la réduction de la pauvreté par la croissance économique.
Pour bénéficier de ce don, qui établit le lien entre efficacité économique et efficacité sociale, les pays concernés nouent un partenariat avec l’administration américaine sur les bases suivantes :
• application des principes de bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques,
• création d’un climat favorable aux affaires et à l’initiative privée,
• engagement de l’Etat à réaliser des investissements importants dans le secteur social.
Le retour de la Côte d’Ivoire
sur la scène africaine
et à l’international
Sans entrer dans une analyse détaillée de la situation de la Côte d’Ivoire au moment où, en avril 2011, Alassane Ouattara accède au pouvoir, tous les observateurs s’accordent à dire que le pays est devenu, entre 2000 et 2010, un Etat failli et qu’il a complètement disparu des écrans-radars à l’international. Entre 2011 et aujourd’hui, le pays connaît un redressement spectaculaire qui se traduit par une croissance forte et le retour des investisseurs. Des pans entiers de l’économie, autrefois sinistrés, redémarrent. Des réformes sont engagées dans les domaines qui fondent le pacte social : santé, éducation, logement. Un million d’emplois ont été créés. Autre signe important, qui traduit l’activité de la Côte d’Ivoire au plan diplomatique : la candidature du pays, portée par l’Union Africaine et des pays comme la France, comme membre non-permanent du Conseil de Sécurité pays a été retenue au regard de l’engagement des autorités ivoiriennes en faveur de la Paix. Les Ivoiriens, dans leur majorité, considèrent qu’ils vivent désormais dans un pays réconcilié avec lui-même et avec la communauté internationale.
L’attribution du don de 262 milliards FCFA accordé par le Millenium Challenge Corporation (MCC) à la Côte d’Ivoire est bien le signe que le pays est désormais engagé sur la voie de l’émergence en ayant rempli des indicateurs de mesure de performances en matière de bonne gouvernance, de gestion économique saine et de respect des droits de l’homme. En priorité, les fonds du MCC seront affectés aux secteurs de l’éducation, de la formation professionnelle, - avec l’objectif de valoriser le capital humain -, ainsi qu’aux infrastructures de transport, un domaine dans lequel les investissements sont encore insuffisants. . Ouattara a prévu de présenter, dans l’enceinte du Centre d’Etudes Stratégiques et Internationales (CSIS), un important cercle de réflexion et d’influence américain, les orientations et a méthode qui a permis à la Côte d’Ivoire, au cours de ces dernières années, de réaliser des performances économiques remarquables et d’atteindre une croissance à deux chiffres. Ouattara présentera aussi les orientations en matière d’investissements publics, afin de consolider la croissance et diversifier l’économie.
Il est prévu aussi que le Président Ouattara prenne part à un déjeuner de travail à la Banque Mondiale. Il doit se rendre aussi au Fonds Monétaire International où il s’adressera au Conseil d’administration de cette institution. Enfin, Alassane Ouattara rencontrera les ambassadeurs de la CEDEAO. On peut supposer que le Président ivoirien sera une nouvelle fois encouragé par les bailleurs de fonds internationaux à poursuivre sur la voie des réformes déjà engagées, afin d’améliorer les indicateurs de mesure de performances en matière de bonne gouvernance et de gestion économique saine.
Poursuite les efforts pour aller vers une croissance plus inclusive
Si tous les rapports émanant des grandes organisations internationales (Banque Mondiale, FMI) et des institutions africaines (BAD) arrivent à une même conclusion sur la transformation positive de la Côte d’Ivoire, redevenue l’un des fers de lance de l’économie africaine et un pôle de stabilité dans la sous-région, ces mêmes rapports font le constat d’une croissance qui n’est pas suffisamment inclusive, - des poches d’extrême pauvreté perdurent -, et des menaces de déstabilisation politique dont les signes avant-coureurs sont la crise sociale, les mutineries et la découverte de caches d’armes. A cela s’ajoutent la crise du cacao, crise d’une économie de la rente qui montre l’urgence de diversifier l’économie ivoirienne, et les litiges fonciers dans le Nord qui se doublent d’affrontements ethniques. 2020 est encore loin et le gouvernement ivoirien doit se consacrer à l’amélioration de la vie quotidienne des Ivoiriens. Le don de de 262 milliards FCFA accordé par le Millenium Challenge Corporation (MCC) est-il destiné à leur assiette, se demandent-ils ? Indirectement oui, mais, concrètement, ils n’en voient pas les effets immédiats.
Mandela avait l’habitude de dire : « Après avoir gravi une haute colline, on se rend seulement compte qu’il y a encore beaucoup de collines à gravir ». D’ici 2020, il y aura encore, pour le gouvernement ivoirien, d’autres collines à gravir, ne serait-ce que les prochaines étapes que la Côte d’Ivoire devra passer avant la mise en œuvre effective du programme du MCC. Madame Aida N’Diaye-Riddick, responsable de la Coordination nationale pour la mise en œuvre du programme du MCC, a précisé ces étapes. La structure dénommée « Millenium Challenge Account » mise en place devra assurer la gestion, le suivi et la mise en œuvre de tous les aspects des projets retenus dans le cadre du Programme, qui entrera en vigueur en mai 2019 et qui sera réalisé entre 2019 et 2024 pour un montant de 524 740 000 de dollars américains. Pour mémoire, les deux projets principaux retenus sont le « Projet Compétences pour L’Employabilité et la Productivité », qui vise à renforcer le système de formation et répondre aux besoins du marché de l’emploi, et celui de « Abidjan Transport Project », dont l’objectif est de développer des infrastructures de transport et de Gestion et de Planification des transports.
Gouverner, ce n’est pas simplement faire de la politique politicienne
La politique politicienne, avec l’obsession de 2020, intéresse peu les Ivoiriens. Les partis traditionnels ne parlent que d’eux-mêmes et les réseaux sociaux « surjouent » les querelles internes et les guerres des « égos » qui agitent tel ou tel parti. La rencontre entre Ouattara et Bédié a permis de montrer que les deux Présidents restaient les maîtres du temps politique. Leur préoccupation principale concerne les années 2017-2020, c’est-à-dire la consolidation des acquis en matière de redressement du pays. Le don de 262 milliards de FCFA accordé par le Millenium Challenge Corporation (MCC) à la Côte d’Ivoire vient rappeler deux choses : 1) sous la gestion de Ouattara, le pays a connu un redressement spectaculaire 2) la communauté internationale reconnaît que les grandes orientations économiques du gouvernement ivoiriens vont dans la bonne direction.
Viendra le temps de la politique politicienne. Le premier critère de jugement sera le bilan des années Ouattara. Le don du MCC vient s’ajouter dans la colonne des réussites économiques et de la manière de gouverner. Mais Ouattara et Bédié ont suffisamment d’expérience pour savoir qu’une élection reste une élection et qu’il faut la gagner. Ils ont 3 ans pour aller vers cette croissance plus inclusive. Le don de 262 milliards de CFA accordé par l’administration américaine peut les y aider.
Christian Gambotti
Directeur général de
l’Institut Choiseul
Directeur de la Collection
L’Afrique en marche
Pour bénéficier de ce don, qui établit le lien entre efficacité économique et efficacité sociale, les pays concernés nouent un partenariat avec l’administration américaine sur les bases suivantes :
• application des principes de bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques,
• création d’un climat favorable aux affaires et à l’initiative privée,
• engagement de l’Etat à réaliser des investissements importants dans le secteur social.
Le retour de la Côte d’Ivoire
sur la scène africaine
et à l’international
Sans entrer dans une analyse détaillée de la situation de la Côte d’Ivoire au moment où, en avril 2011, Alassane Ouattara accède au pouvoir, tous les observateurs s’accordent à dire que le pays est devenu, entre 2000 et 2010, un Etat failli et qu’il a complètement disparu des écrans-radars à l’international. Entre 2011 et aujourd’hui, le pays connaît un redressement spectaculaire qui se traduit par une croissance forte et le retour des investisseurs. Des pans entiers de l’économie, autrefois sinistrés, redémarrent. Des réformes sont engagées dans les domaines qui fondent le pacte social : santé, éducation, logement. Un million d’emplois ont été créés. Autre signe important, qui traduit l’activité de la Côte d’Ivoire au plan diplomatique : la candidature du pays, portée par l’Union Africaine et des pays comme la France, comme membre non-permanent du Conseil de Sécurité pays a été retenue au regard de l’engagement des autorités ivoiriennes en faveur de la Paix. Les Ivoiriens, dans leur majorité, considèrent qu’ils vivent désormais dans un pays réconcilié avec lui-même et avec la communauté internationale.
L’attribution du don de 262 milliards FCFA accordé par le Millenium Challenge Corporation (MCC) à la Côte d’Ivoire est bien le signe que le pays est désormais engagé sur la voie de l’émergence en ayant rempli des indicateurs de mesure de performances en matière de bonne gouvernance, de gestion économique saine et de respect des droits de l’homme. En priorité, les fonds du MCC seront affectés aux secteurs de l’éducation, de la formation professionnelle, - avec l’objectif de valoriser le capital humain -, ainsi qu’aux infrastructures de transport, un domaine dans lequel les investissements sont encore insuffisants. . Ouattara a prévu de présenter, dans l’enceinte du Centre d’Etudes Stratégiques et Internationales (CSIS), un important cercle de réflexion et d’influence américain, les orientations et a méthode qui a permis à la Côte d’Ivoire, au cours de ces dernières années, de réaliser des performances économiques remarquables et d’atteindre une croissance à deux chiffres. Ouattara présentera aussi les orientations en matière d’investissements publics, afin de consolider la croissance et diversifier l’économie.
Il est prévu aussi que le Président Ouattara prenne part à un déjeuner de travail à la Banque Mondiale. Il doit se rendre aussi au Fonds Monétaire International où il s’adressera au Conseil d’administration de cette institution. Enfin, Alassane Ouattara rencontrera les ambassadeurs de la CEDEAO. On peut supposer que le Président ivoirien sera une nouvelle fois encouragé par les bailleurs de fonds internationaux à poursuivre sur la voie des réformes déjà engagées, afin d’améliorer les indicateurs de mesure de performances en matière de bonne gouvernance et de gestion économique saine.
Poursuite les efforts pour aller vers une croissance plus inclusive
Si tous les rapports émanant des grandes organisations internationales (Banque Mondiale, FMI) et des institutions africaines (BAD) arrivent à une même conclusion sur la transformation positive de la Côte d’Ivoire, redevenue l’un des fers de lance de l’économie africaine et un pôle de stabilité dans la sous-région, ces mêmes rapports font le constat d’une croissance qui n’est pas suffisamment inclusive, - des poches d’extrême pauvreté perdurent -, et des menaces de déstabilisation politique dont les signes avant-coureurs sont la crise sociale, les mutineries et la découverte de caches d’armes. A cela s’ajoutent la crise du cacao, crise d’une économie de la rente qui montre l’urgence de diversifier l’économie ivoirienne, et les litiges fonciers dans le Nord qui se doublent d’affrontements ethniques. 2020 est encore loin et le gouvernement ivoirien doit se consacrer à l’amélioration de la vie quotidienne des Ivoiriens. Le don de de 262 milliards FCFA accordé par le Millenium Challenge Corporation (MCC) est-il destiné à leur assiette, se demandent-ils ? Indirectement oui, mais, concrètement, ils n’en voient pas les effets immédiats.
Mandela avait l’habitude de dire : « Après avoir gravi une haute colline, on se rend seulement compte qu’il y a encore beaucoup de collines à gravir ». D’ici 2020, il y aura encore, pour le gouvernement ivoirien, d’autres collines à gravir, ne serait-ce que les prochaines étapes que la Côte d’Ivoire devra passer avant la mise en œuvre effective du programme du MCC. Madame Aida N’Diaye-Riddick, responsable de la Coordination nationale pour la mise en œuvre du programme du MCC, a précisé ces étapes. La structure dénommée « Millenium Challenge Account » mise en place devra assurer la gestion, le suivi et la mise en œuvre de tous les aspects des projets retenus dans le cadre du Programme, qui entrera en vigueur en mai 2019 et qui sera réalisé entre 2019 et 2024 pour un montant de 524 740 000 de dollars américains. Pour mémoire, les deux projets principaux retenus sont le « Projet Compétences pour L’Employabilité et la Productivité », qui vise à renforcer le système de formation et répondre aux besoins du marché de l’emploi, et celui de « Abidjan Transport Project », dont l’objectif est de développer des infrastructures de transport et de Gestion et de Planification des transports.
Gouverner, ce n’est pas simplement faire de la politique politicienne
La politique politicienne, avec l’obsession de 2020, intéresse peu les Ivoiriens. Les partis traditionnels ne parlent que d’eux-mêmes et les réseaux sociaux « surjouent » les querelles internes et les guerres des « égos » qui agitent tel ou tel parti. La rencontre entre Ouattara et Bédié a permis de montrer que les deux Présidents restaient les maîtres du temps politique. Leur préoccupation principale concerne les années 2017-2020, c’est-à-dire la consolidation des acquis en matière de redressement du pays. Le don de 262 milliards de FCFA accordé par le Millenium Challenge Corporation (MCC) à la Côte d’Ivoire vient rappeler deux choses : 1) sous la gestion de Ouattara, le pays a connu un redressement spectaculaire 2) la communauté internationale reconnaît que les grandes orientations économiques du gouvernement ivoiriens vont dans la bonne direction.
Viendra le temps de la politique politicienne. Le premier critère de jugement sera le bilan des années Ouattara. Le don du MCC vient s’ajouter dans la colonne des réussites économiques et de la manière de gouverner. Mais Ouattara et Bédié ont suffisamment d’expérience pour savoir qu’une élection reste une élection et qu’il faut la gagner. Ils ont 3 ans pour aller vers cette croissance plus inclusive. Le don de 262 milliards de CFA accordé par l’administration américaine peut les y aider.
Christian Gambotti
Directeur général de
l’Institut Choiseul
Directeur de la Collection
L’Afrique en marche