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Politique Publié le vendredi 5 janvier 2018 | Partis Politiques

Message du Président du Front Populaire Ivoirien à l’occasion du nouvel An 2018

© Partis Politiques Par Saliou AMAH
Après les révélations de Médiapart, Affi demande l’arrêt de la procédure contre Gbagbo
Vendredi 13 octobre 2017. Abidjan. Le Président du Front populaire ivoirien (FPI, Opposition) Pascal Affi N’guessan (photo) a souhaité l’arrêt de la procédure à la Cour pénale internationale (CPI) contre l’ex-Chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo après les révélations du site Mediapart qui montre qu’elle obéit à des ‘’considérations politiques’’.
Mes chers compatriotes.

L'une des rares traditions qui unissent les hommes à travers le monde est celle des vœux du nouvel An. Aussi, au nom du Front Populaire Ivoirien (FPI) et en mon nom personnel, voudrais-je sacrifier à cette tradition à l’avènement de l’an 2018.

L’année 2017 qui s’achève a été riche en évènements qui ont assurément impacté la vie de nos concitoyens. Selon le prisme sous lequel nous observons ces évènements, nous en avons une lecture différente.

Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter d’une part le Président Alassane Ouattara du haut de son palais et d’autre part l’Ivoirien lambda qui vit aussi bien en milieu rural qu’urbain. Le sentiment d’une société à double vitesse, avec d’un côté la classe dirigeante et de l’autre l’immense majorité des populations, est incontestable. Assurément, il y’a deux Côte d’Ivoire qui se côtoient sans se mêler et sans se connaitre véritablement.

C’est donc sans surprise que le discours des élites et en particulier celui du Président de la République ne convainc pas et ne rassure personne en Côte d’Ivoire, à l’exception bien entendu de ses proches.

Si le Chef de l’Etat reconnaît que 2017 a été une année difficile, il se garde bien de dire les causes réelles de cette situation qui est loin d’être conjoncturelle. La nature des difficultés auxquelles notre pays est confronté de façon récurrente en révèle les causes et situe les responsabilités.

Ainsi, les mutineries dans l’armée en début d’année 2017, aussi choquantes soient-elles, ne sont que la résultante d’une option politique déplorable ayant permis l’avènement au pouvoir de la coalition actuelle. L’armée ivoirienne a cessé d’être une armée républicaine depuis que des hommes politiques y ont eu recours pour accéder au pouvoir.

L’avènement de la rébellion, avec le recrutement tout azimut de combattants à qui l’on a promis monts et merveilles, a déstructuré cette importante institution qu’est l’armée.

Au plan de la Sécurité intérieure, la délinquance juvénile, un euphémisme du phénomène dit de microbes, et le grand banditisme qui troublent la quiétude des Ivoiriens montrent les limites du recours à la force et à l’instrumentalisation des tribus comme moyen de conquête du pouvoir d’Etat.

Les mouvements sociaux et les grèves qui ont perturbé le fonctionnement de l’administration ivoirienne en 2017 ont pour origine le manque de vision d’une administration publique performante au service du développement.

Malgré les chiffres mirobolants sur les performances économiques, force est de constater que le fossé continue de se creuser entre les pauvres, c’est-à-dire l’immense majorité des Ivoiriens, et les membres de la coalition au pouvoir. En réalité, l’économie ivoirienne n’est pas aussi performante qu’on veut nous le faire croire. La baisse des revenus des producteurs de cacao en 2017, sous prétexte de la chute de 40% des cours mondiaux, est révélatrice de la fragilité de notre économie insuffisamment structurée et tributaire des produits de rente.

Les faiblesses structurelles de notre pays qui hypothèquent son émergence, se trouvent notamment dans l’environnement délétère des affaires, à travers une justice décriée, des coûts de facteurs peu incitatifs, la corruption généralisée, une faible productivité/compétitivité de l’Administration.

Chers compatriotes,

Le Front Populaire Ivoirien est un parti responsable, un parti de gouvernement dont le projet de société est en phase avec les aspirations légitimes de nos compatriotes. Malheureusement, le syndrome de la division qui a mis à mal la cohésion sociale nationale n’a pas épargné notre formation politique qui continue de faire face à une fronde interne.

Notre patience et nos actions en faveur d’une union de nos forces, pour affronter l’adversaire commun, commencent à produire leurs effets. Au-delà des militants du FPI, de nombreux Ivoiriens ont à cœur de voir notre parti se rassembler autour des valeurs et principes démocratiques qui le caractérisent. Oui, les Ivoiriens dans leur grande majorité rêvent d’un FPI uni et fort pour constituer un véritable contrepoids au régime actuel. Le Président Laurent Gbagbo, fondateur du FPI, a la pleine conscience des enjeux liés à l’unité de notre parti. C’est pourquoi, il ne ménage aucun effort, malgré la situation particulière qui est la sienne, pour ramener la paix et la cohésion au sein du parti. C’est dans cette optique qu’il a demandé courant 2017 au président du parti d’ajourner la tenue du quatrième Congrès ordinaire pour créer les conditions favorables de la réconciliation interne.

Si les militants de base et des sympathisants adhèrent de plus en plus au message de paix et d’unité du FPI, force est de reconnaître que certains responsables de la dissidence se montrent peu enthousiastes. Cette attitude contribue à fragiliser le parti qui a besoin de toutes ses ressources pour relever le défi de la reconquête du pouvoir en 2020.

Chers compatriotes,

Autant la terre continue de tourner malgré tous les phénomènes naturels et les agressions diverses qu’elle subit, autant la Côte d’Ivoire doit poursuivre sa marche vers plus de démocratie et de progrès. Le Front Populaire Ivoirien ne saurait demeurer en marge de cette dynamique sous quelque prétexte que ce soit. C’est ensemble, avec les autres forces vives de la nation, que nous sauverons notre pays et le hisserons au rang de nation moderne et prospère. Nous avons pris toute la mesure de la responsabilité historique qui nous incombe et des attentes de nos compatriotes en proie au doute.

Je voudrais saisir l’occasion de l’avènement du nouvel an pour réaffirmer mon engagement à continuer le combat pour la restauration de la Côte d’Ivoire en vue de plus de liberté, de solidarité et de progrès. Le retour du Front populaire Ivoirien au Parlement, en dépit de la faiblesse du nombre de ses députés, est le signe de notre détermination à accompagner les Ivoiriens dans leur quête de liberté et de bien-être. Notre présence au Parlement contribue à réinstaurer le débat dans cette importante institution qui devra prendre en compte les préoccupations de nos compatriotes.

L’année 2018 constituera un tournant important pour le Front Populaire Ivoirien qui fera sa mue en tirant les leçons de ses expériences passées. Mon désir le plus ardent est d’offrir aux Ivoiriens une alternative crédible à la hauteur de leurs attentes légitimes, à travers un parti politique responsable, ouvert et déterminé.

Je souhaite que le Gouvernement fasse preuve de sagesse en prenant des mesures courageuses en faveur de la paix et de la concorde nationale, notamment en facilitant le retour des exilés dans des conditions de sécurité et de dignité, en dégelant les comptes de toutes les personnes concernées et en libérant les prisonniers politiques, civils et militaires.

Que 2018 soit pour la Côte d’Ivoire et pour chacun de nous une année de paix, de prospérité et de concorde.


Je vous remercie.



AFFI N’Guessan Pascal
Président du Front Populaire Ivoirien (FPI)
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