La Côte d’Ivoire souhaite que son agriculture joue un rôle majeur dans le développement économique et social du pays. Dans la lignée de son devancier, le nouveau Programme national d’investissement agricole entend contribuer efficacement à l'atteinte de cet objectif.
Assurer la sécurité alimentaire sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Relancer la croissance agricole et atteindre un taux de croissance de 9%. Stimuler le tissu agro-industriel et favoriser la transformation locale d’au moins 50% des produits agricoles. Réduire la pauvreté de 50 à 15% en milieu rural. Créer 2,4 millions d'emplois dans le secteur agricole en Côte d’Ivoire… Tels étaient les principaux objectifs assignés au Programme national d’investissement agricole (PNIA 1) sur la période 2012-2017. Ce programme, dont la mise en œuvre était évaluée est de à 2040,50 milliards FCFA, constituait le cadre de référence pour la réalisation, de façon cohérente, des investissements dans le secteur agricole. À l’heure du bilan, que retenir ? Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mamadou Coulibaly Sangafowa, se dit satisfait. Le PNIA I a favorisé une croissance de 6% du secteur agricole ivoirien, ce qui a favorisé un accroissement du revenu des agriculteurs, réduisant ainsi la pauvreté en milieu rural, souligne-t-on.
Quelques bémols
Toutefois, des difficultés ont été relevées dans le financement du programme. Entre les intentions et l'effectivité des sommes allouées, le fossé est grand. En cause également, l'accès limité à des terrains viabilisés, des procédures parfois longues et coûteuses d'acquisition des titres fonciers, l'accès limité aux produits et services financiers, etc. D'ailleurs peut-on parler de sécurité alimentaire aujourd'hui en Côte d’Ivoire ? Les observateurs sont unanimes à reconnaître que des avancées significatives ont été enregistrées au niveau de la production agricole, mais les défis restent importants, à l’image du riz. Alors que la Côte d’Ivoire dispose d’atouts naturels pour s’auto-suffire dans cette denrée, le pays continue d’exporter presque la moitié de sa consommation nationale. Les prix des produits alimentaires sont toujours jugés onéreux sur le marché. Quant à la transformation locale de nos productions agricoles, elle est encore loin des objectifs que le pays s’est assigné, à l’exemple du cacao, de l’anacarde. Conséquence : les planteurs, particulièrement, continuent de subir la chute drastique des cours mondiaux des matières premières. Ceux des filières cacao et hévéa peuvent mieux en témoigner. Ce sont autant de bémols à apporter à la partition agricole ivoirienne.
Une logique de valeur ajoutée
Le PNIA 2 permettra-t-il de relever tous ces défis ? En tout cas, le ministre Coulibaly Sangafowa se veut rassurant. En effet, le nouveau programme aspire à une agriculture ivoirienne durable, compétitive et créatrice de richesses soutenues et équitablement partagées. Élaboré en ligne avec le PNIA 1, il reste l’unique cadre harmonisé de l’ensemble des interventions dans le secteur agricole. Il couvre les sous-secteurs de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture, de la gestion de l’environnement, des questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que des problématiques de développement rural et de résilience des populations. À cet égard, la deuxième génération du PNIA comprend six programmes articulés autour du renforcement et du développement de la valeur ajoutée agro-sylvo-pastorale et halieutique, et la stimulation d’une croissance inclusive en vue de garantir le développement rural et le bien-être des populations.
Les zones d’agropoles, leviers de productivité
Par ailleurs, en réponse à la nécessité d’une meilleure synergie d’actions et de résultats, le PNIA 2 inclut l’intégration de l’approche des zones d’agropoles. Ainsi, neuf zones de ce type ont été définies, et chacune d’elle intégrera en amont toutes les activités qui permettent d’améliorer la productivité agricole. En aval, la zone d’agropole prendra en compte toutes les activités et besoins de l’ensemble des acteurs privés et publics pour la conservation, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. La mise en œuvre mobilisera un financement global de 11.905 milliards de FCFA. Quelque 2.400 milliards FCFA sont annoncés dans la première partie qui couvre la période 2018-2020, dont 1.000 milliards FCFA attendus du secteur privé, et 1.400 milliards de l’État et des partenaires techniques et financiers. La deuxième phase est prévue pour commencer en 2020 et prendre fin en 2025. Rendez-vous est pris…
MOAYE DIDINE
Assurer la sécurité alimentaire sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Relancer la croissance agricole et atteindre un taux de croissance de 9%. Stimuler le tissu agro-industriel et favoriser la transformation locale d’au moins 50% des produits agricoles. Réduire la pauvreté de 50 à 15% en milieu rural. Créer 2,4 millions d'emplois dans le secteur agricole en Côte d’Ivoire… Tels étaient les principaux objectifs assignés au Programme national d’investissement agricole (PNIA 1) sur la période 2012-2017. Ce programme, dont la mise en œuvre était évaluée est de à 2040,50 milliards FCFA, constituait le cadre de référence pour la réalisation, de façon cohérente, des investissements dans le secteur agricole. À l’heure du bilan, que retenir ? Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mamadou Coulibaly Sangafowa, se dit satisfait. Le PNIA I a favorisé une croissance de 6% du secteur agricole ivoirien, ce qui a favorisé un accroissement du revenu des agriculteurs, réduisant ainsi la pauvreté en milieu rural, souligne-t-on.
Quelques bémols
Toutefois, des difficultés ont été relevées dans le financement du programme. Entre les intentions et l'effectivité des sommes allouées, le fossé est grand. En cause également, l'accès limité à des terrains viabilisés, des procédures parfois longues et coûteuses d'acquisition des titres fonciers, l'accès limité aux produits et services financiers, etc. D'ailleurs peut-on parler de sécurité alimentaire aujourd'hui en Côte d’Ivoire ? Les observateurs sont unanimes à reconnaître que des avancées significatives ont été enregistrées au niveau de la production agricole, mais les défis restent importants, à l’image du riz. Alors que la Côte d’Ivoire dispose d’atouts naturels pour s’auto-suffire dans cette denrée, le pays continue d’exporter presque la moitié de sa consommation nationale. Les prix des produits alimentaires sont toujours jugés onéreux sur le marché. Quant à la transformation locale de nos productions agricoles, elle est encore loin des objectifs que le pays s’est assigné, à l’exemple du cacao, de l’anacarde. Conséquence : les planteurs, particulièrement, continuent de subir la chute drastique des cours mondiaux des matières premières. Ceux des filières cacao et hévéa peuvent mieux en témoigner. Ce sont autant de bémols à apporter à la partition agricole ivoirienne.
Une logique de valeur ajoutée
Le PNIA 2 permettra-t-il de relever tous ces défis ? En tout cas, le ministre Coulibaly Sangafowa se veut rassurant. En effet, le nouveau programme aspire à une agriculture ivoirienne durable, compétitive et créatrice de richesses soutenues et équitablement partagées. Élaboré en ligne avec le PNIA 1, il reste l’unique cadre harmonisé de l’ensemble des interventions dans le secteur agricole. Il couvre les sous-secteurs de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture, de la gestion de l’environnement, des questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que des problématiques de développement rural et de résilience des populations. À cet égard, la deuxième génération du PNIA comprend six programmes articulés autour du renforcement et du développement de la valeur ajoutée agro-sylvo-pastorale et halieutique, et la stimulation d’une croissance inclusive en vue de garantir le développement rural et le bien-être des populations.
Les zones d’agropoles, leviers de productivité
Par ailleurs, en réponse à la nécessité d’une meilleure synergie d’actions et de résultats, le PNIA 2 inclut l’intégration de l’approche des zones d’agropoles. Ainsi, neuf zones de ce type ont été définies, et chacune d’elle intégrera en amont toutes les activités qui permettent d’améliorer la productivité agricole. En aval, la zone d’agropole prendra en compte toutes les activités et besoins de l’ensemble des acteurs privés et publics pour la conservation, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. La mise en œuvre mobilisera un financement global de 11.905 milliards de FCFA. Quelque 2.400 milliards FCFA sont annoncés dans la première partie qui couvre la période 2018-2020, dont 1.000 milliards FCFA attendus du secteur privé, et 1.400 milliards de l’État et des partenaires techniques et financiers. La deuxième phase est prévue pour commencer en 2020 et prendre fin en 2025. Rendez-vous est pris…
MOAYE DIDINE