Ils refusent d’en parler, pour le moment, ouvertement. Mais ceux qui suivent de près la politique ivoirienne savent que deux grands courants s’affrontent désormais chez les partisans de la fronde au sein du Front populaire ivoirien (FPI), conduite par son ancien vice-président, Abou Drahamane Sangaré. En cause, la posture de la fronde vis-à-vis des élections locales annoncées pour le deuxième semestre de cette année. Y aller ou ne pas y aller ? Telle est la question qui divise aujourd’hui M. Sangaré et ses amis.
Il y a d’un côté, le chef de la fronde, Sangaré lui-même, et plusieurs de ses proches collaborateurs qui, à la vérité n’ont aucune envie de participer à aucune élection jusqu’à la fin de la mandature d’Alassane Ouattara. Pour eux, ce serait une question de logique. Ils ne peuvent pas avoir boycotté tous les scrutins depuis 2011, notamment la présidentielle de 2015 et les législatives de 2016, pour venir participer à des élections locales. Surtout qu’en dehors de la Commission électorale indépendante (CEI) dont la modification de la composition fait de plus en plus consensus, les autres revendications supposées des frondeurs, notamment la libération préalable du président Laurent Gbagbo, sont loin de connaître un début de solution.
Mais à la vérité, les arguments de la CEI ou de la libération préalable du président Gbagbo et tous les autres prisonniers politiques, le retour des exilés et autres, cachent une vraie raison pour laquelle l’ancien ministre des Affaires étrangères et plusieurs de ses amis ne veulent pas aller aux élections.
Ils sont nombreux à se savoir incapables de gagner des élections. Même ouvertes et transparentes. Ce sont, pour la plupart, des cadres qui du temps de la gouvernance du président Gbagbo, étaient déjà vomis et rejetés par leurs différentes bases. Une situation que la crise de 2011 et leur absence prolongée du terrain n’ont pas arrangé. En effet, l’on retrouve aujourd’hui dans la direction de la fronde des cadres qui n’ont pas mis les pied dans leur circonscription électorale depuis sept ans. Ceux-là savent très bien que se présenter aujourd’hui à une élection serait synonyme de défaite. Une défaite qui viendrait démentir le mythe de la majorité silencieuse que la fronde entretient depuis bientôt quatre ans. Les leaders de la fronde qui ont une longue carrière politique derrière eux, savent en effet qu’évoquer le nom de Gbagbo ne suffit pas à gagner une élection. Il faut bien plus. Un vrai leadership local, appuyé par un vrai réseau de relais qui se construit et s’entretient au fil des ans.
Face à ces leaders de la fronde, il y a les jeunes loups. Ceux qui les ont suivis en croyant à la sincérité de leur discours en 2015. Et qui commencent à comprendre que le boycott de la présidentielle de 2015 n’était pas conjoncturelle. Mais qu’elle est bien inscrite dans l’ADN des chefs de la fronde pour les raisons que nous avons expliquées. Ces derniers qui ont leur carrière devant eux, veulent tenter leur chance. Ce sont eux, aujourd’hui, qui donnent de la voix pour exiger une participation aux prochaines élections. Seront-ils entendus ? Peut-être.
Car, depuis, le samedi 27 janvier dernier, ils savent désormais que le président Affi leur offre une opportunité politique en or. Ils peuvent obtenir l’investiture du parti, s’ils sont les mieux placés pour gagner. Vont-ils saisir cette chance ? Les prochaines semaines nous situeront. Cependant, il semble déjà acquis, selon les échos qui parviennent de plusieurs régions, que la proposition du patron du FPI n’est pas tombée dans des oreilles de sourds.
Guillaume T. Gbato
Il y a d’un côté, le chef de la fronde, Sangaré lui-même, et plusieurs de ses proches collaborateurs qui, à la vérité n’ont aucune envie de participer à aucune élection jusqu’à la fin de la mandature d’Alassane Ouattara. Pour eux, ce serait une question de logique. Ils ne peuvent pas avoir boycotté tous les scrutins depuis 2011, notamment la présidentielle de 2015 et les législatives de 2016, pour venir participer à des élections locales. Surtout qu’en dehors de la Commission électorale indépendante (CEI) dont la modification de la composition fait de plus en plus consensus, les autres revendications supposées des frondeurs, notamment la libération préalable du président Laurent Gbagbo, sont loin de connaître un début de solution.
Mais à la vérité, les arguments de la CEI ou de la libération préalable du président Gbagbo et tous les autres prisonniers politiques, le retour des exilés et autres, cachent une vraie raison pour laquelle l’ancien ministre des Affaires étrangères et plusieurs de ses amis ne veulent pas aller aux élections.
Ils sont nombreux à se savoir incapables de gagner des élections. Même ouvertes et transparentes. Ce sont, pour la plupart, des cadres qui du temps de la gouvernance du président Gbagbo, étaient déjà vomis et rejetés par leurs différentes bases. Une situation que la crise de 2011 et leur absence prolongée du terrain n’ont pas arrangé. En effet, l’on retrouve aujourd’hui dans la direction de la fronde des cadres qui n’ont pas mis les pied dans leur circonscription électorale depuis sept ans. Ceux-là savent très bien que se présenter aujourd’hui à une élection serait synonyme de défaite. Une défaite qui viendrait démentir le mythe de la majorité silencieuse que la fronde entretient depuis bientôt quatre ans. Les leaders de la fronde qui ont une longue carrière politique derrière eux, savent en effet qu’évoquer le nom de Gbagbo ne suffit pas à gagner une élection. Il faut bien plus. Un vrai leadership local, appuyé par un vrai réseau de relais qui se construit et s’entretient au fil des ans.
Face à ces leaders de la fronde, il y a les jeunes loups. Ceux qui les ont suivis en croyant à la sincérité de leur discours en 2015. Et qui commencent à comprendre que le boycott de la présidentielle de 2015 n’était pas conjoncturelle. Mais qu’elle est bien inscrite dans l’ADN des chefs de la fronde pour les raisons que nous avons expliquées. Ces derniers qui ont leur carrière devant eux, veulent tenter leur chance. Ce sont eux, aujourd’hui, qui donnent de la voix pour exiger une participation aux prochaines élections. Seront-ils entendus ? Peut-être.
Car, depuis, le samedi 27 janvier dernier, ils savent désormais que le président Affi leur offre une opportunité politique en or. Ils peuvent obtenir l’investiture du parti, s’ils sont les mieux placés pour gagner. Vont-ils saisir cette chance ? Les prochaines semaines nous situeront. Cependant, il semble déjà acquis, selon les échos qui parviennent de plusieurs régions, que la proposition du patron du FPI n’est pas tombée dans des oreilles de sourds.
Guillaume T. Gbato