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Société Publié le mardi 6 février 2018 | AIP

Des plantations ravagées par les feux de brousse à Gohitafla

Bouaflé - La ville de Gohitafla, chef-lieu de sous-préfecture de Zuénoula, est une localité située à environ 20 km de Zuénoula dans la région de la Marahoué. Cette localité, dominée par les activités agricoles, est confrontée, chaque année en période de sécheresse, à des feux de brousse en dépit des campagnes de sensibilisation initiées par les Eaux et forêts. En 2016, 322 hectares d’anacarde, de cacao, de café et de teck ont été ravagés par les feux de brousse. Cette année, dans le mois de janvier, des producteurs ont vu leurs plantations parties en fumée. Ils sont désemparés.

C’est le cas de Dagou Crépin, producteur et par ailleurs président de la faitière des producteurs de cajou de Côte d’Ivoire (ANAPROCAJOU). Il appelle les auteurs de ces feux à mettre fin à leurs agissements, en vue de permettre aux producteurs de bénéficier du fruit de leur labeur.

« C’est la deuxième fois que mon champ, d’une superficie de 10 hectares, brûle. Vraiment, ça me donne beaucoup de soucis du fait qu’on ne sait pas celui qui fait ça et comment c’est arrivé. Je ne suis pas la seule victime parce qu’après moi il y a eu d’autres ici dans la Marahoué. Voilà pourquoi, je commencerai par ceux qui de manière volontaire détruisent ou étouffent les efforts que nous fournissons pour réaliser ces champs. Je m’adresse également aux chasseurs d’animaux qui oublient d’éteindre les feux qu’ils utilisent. J’interpelle toutes ces personnes et je leur demande pardon au nom de tous les producteurs », a indiqué M. Dagou.

La plantation de son voisin, Gohia Bi Ken, de niveau terminal qui a décidé de retourner à la terre n’a pas été épargnée. « Je suis le voisin de M. Dagou. Cette année encore, nous avons été victimes des feux de brousse. Je suis revenu au village pour faire ma plantation. Quand je suis arrivé, mes parents m’ont donné une parcelle qui fait pratiquement cinq hectares. J’avais un petit fonds et j’ai mis toute la parcelle en valeur. Cette année et l’année dernière, le feu a pris mon champ malgré que nous suivions les conseils des agents des Eaux et forêts. C’est pourquoi, mes frères producteurs, mes frères qui font la chasse nuits et jours, nous leur demandons pardon. Après réflexion, nous pensons que c’est peut-être nos frères chasseurs qui engendrent ces feux de brousse. Ceux qui viennent extraire le miel également. Ils mettent le feu aux bois et ne prennent pas la peine de l’éteindre », a souligné M. Gohia Bi.

Le chef central de Gohitafla, Tian Bi Zamblé, qui a vu également sa plantation de 54 hectares de teck brûlée, invite ses populations à éviter d’aller au champ en cette période avec du feu. « J’ai 54 hectares de teck. Je mets 720 000 francs chaque année pour le défricher. Mais chaque fois, des gens y mettent du feu. Beaucoup de champs ont brûlé ici à Gohitafla. C’est pourquoi, je demande aux populations de faire très attention parce que c’est ce qui envoie la pauvreté. Ça n’encourage pas les élèves qui ont décidé de retourner à la terre. Donc, je demande à la population de ne pas partir au champ avec le feu », a conseillé M. Tian Bi.

Il a sollicité également l’appui des autorités pour accentuer la sensibilisation, mettre en place un comité villageois de lutte contre les feux de brousse et pour vulgariser la loi n°2014-427 du 14 juillet 2014 portant sur le code forestier ivoirien.

Cette loi stipule en son article 138 que quiconque provoque volontairement un ou des incendies sur tout ou partie du domaine forestier est passible d’un emprisonnement d’un à 10 ans et d’une amende d’un million à 50 millions francs CFA et ou de l’une de ces peines seulement. La peine est portée au double en cas de perte en vie humaine, lorsque le feu a détruit des plantations, élevages, habitations, installations industrielles, infrastructures et autres équipements. Lorsqu’il s’agit du domaine forestier public.

Le directeur départemental des Eaux et forêts de Bouaflé, colonel Aka Tano, a pour sa part, appelé les populations au respect des consignes donnés, en vue d’éviter les feux de brousse. Il a souhaité que les personnes qui seraient prises en fragrant délit soient traduites à la gendarmerie ou au cantonnement des Eaux pour répondre des faits qui leur sont reprochés. Le colonel Aka a relevé les causes des feux de brousse qui sont, entre autres, la chasse, l’extraction de vin de palme et de miel, le renouvellement des pâturages et la foudre.

ns/fmo
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