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Économie Publié le lundi 26 février 2018 | AIP

La vente de pagnes et boubous Yacouba, un commerce florissant à Man

Man - La vente de pagnes et boubous Yacouba (autochtone de la région du Tonkpi) est un commerce florissant à Man. Plusieurs boutiques de la ville abondent d’articles de différents genres, qui font la promotion de la culture de ce peuple qui serait selon l’histoire, le premier à venir s’installer dans l’ouest montagneux, en transitant par le Kabadougou, la haute Guinée et autres.

Dimanche une incursion aux abords du grand marché de la ville nous a plongés dans l’univers Danho (Yacouba).

Bakayoko Moussa tout souriant, appelle du regard les différents passants qui longent son hangar de fortune. « Je couds et vends des boubous Yacouba hommes et femmes allant de 4000 francs à 40 000 francs CFA. Ce sont des prix à débattre » a-t-il expliqué lors d’un entretien.

Auparavant Bakayoko faisait la couture dames.« Les femmes venaient dans mon atelier durant les périodes de fête, mais après les clientes étaient rares. Depuis un an je me suis spécialisé en boubous Yacouba. J’ai des clients qui viennent prendre et revendre, et sincèrement je m’en sors mieux maintenant », a-t-il ajouté.

Bakayoko a pour voisin Noh Saturnin, 15 ans, qui tient l’échoppe de son patron.

« J’apprends à coudre les boubous Yacouba auprès de mon patron depuis deux ans. Nous vendons des articles qui vont de 3000 francs à 17 000 francs CFA . Nous avons des clients grossistes qui achètent et revendent également. J’ai arrêté mes études parce que j’ai compris que je ne pouvais pas terminer ce que j’ai commencé. Donc avec l’aide de mes parents, j’ai choisi la couture et la vente de boubous. Et je sais qu’après quatre ans de formation auprès de mon patron je vais m’installer à mon propre compte et bien gagner ma vie », affirme fièrement Noh.

Plus loin , l’échoppe en bois de M. Koné Mamadou, où sont accrochés pagnes tissés et boubous brodés avec différents fils aux couleurs chatoyantes, ne laisse pas les passants indifférents.

« Je vends des pagnes et boubous Yacouba depuis 30 ans. Ce commerce m’a permis de me marier et de m’occuper de mes cinq enfants dont deux filles déjà mariées. J’ai pu construire ma maison et me réaliser. Je ne veux pas dévoiler ce que je gagne par mois mais sincèrement je ne me plains pas», fait savoir M. Koné, âgé de 54 ans.

M. Koné a relaté que ses articles pour enfants, femmes et hommes vont de 2000 francs à 20 000 francs CFA et qu’il a des clients venant des différentes localités de la Côte d’Ivoire.

« Chez moi en famille tout le monde porte le boubou Yacouba. J’invite les ivoiriens à valoriser leur culture en portant de plus en plus les pagnes des différentes localités »,a-t-il affirmé avec enthousiasme.

Toutefois le sieur Koné a déploré le fait que les vendeurs de pagnes et boubous Yacouba ne disposent pas de place permanente depuis l’incendie de 1997 qui a dévasté le marché de Man. « D’ici mars-avril nous serons en pleine saison de pluies, nos articles vont se mouiller et se salir et cela va jouer sur notre chiffre d’affaires parce que nous n’avons pas de vrais magasins couverts pour vendre dans la sérénité. Nous souhaitons vivement la construction du marché de Man », a-t-il insisté.

amak/akn/kam
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