L’ancien ministre ivoirien Gnamien Konan, fondateur de l’Union pour la paix en Côte d’Ivoire (UPCI, mouvance présidentielle) et député de Botro (centre) appelle au boycott des prochaines élections sénatoriales prévues le 24 mars, estimant que la Commission électorale indépendante (CEI) “ne sera pas juste’’ dans l’organisation de ce scrutin, dans une interview lundi à ALERTE INFO
Vous avez récemment écrit sur votre page facebook un texte critique contre la mise en place du futur sénat. Que reprochez-vous à cette institution qui devrait voir le jour bientôt ?
Le sénat, on sait d’avance que ça ne va servir à rien. Or, la vérité est qu’il y a déjà trop d’institutions qui ne servent à rien. Moi, j’étais contre cette constitution et je l’ai dit au président. J’ai dit au président en substance que ce n’est pas normal qu’un pays comme la Côte d’Ivoire, en 2016, se dote d’une Constitution qui ne va inspirer aucun Etat africain. Il y a trop d’institutions déjà en Côte d’Ivoire qui ne servent à rien. Dans cette Constitution, on nous a vendu un Sénat, on nous a vendu une vice-présidence, on nous a vendu une chambre des rois. C’est trop pour un pays qui est tout le temps sur le marché international en quête d’argent, d’Eurobond. On a autre chose à faire de notre argent. Alors si vous voulez mon avis, je fais partie du corps électoral mais je ne vais pas voter et j’appelle tous les électeurs à ne pas voter de sénateurs. Et mieux, je demande aux Ivoiriens de ne même pas être candidats pour aller au Sénat. En tout cas moi je vois la Côte d’Ivoire en deux : d’un côté, ceux qui croient en ce pays et qui pensent que si on gère bien notre argent on peut développer ce pays, et ceux qui pensent que c’est en le gaspillant qu’on va y arriver. Donc tous ceux qui seront candidats, tous ceux qui vont voter, moi je considère qu’ils appartiennent au deuxième groupe. Moi je suis un patriote, je crois en mon pays. Pendant qu’en Côte d’Ivoire il y a des collèges modernes où il y a 130 élèves par classe en double vacation, où des étudiants dorment dans des amphithéâtres, je ne vois pas ce qu’un Sénat peut nous apporter. Donc je demande aux gens de boycotter le Sénat. Le peuple est souverain. Les élections, ça sert à ça. Il faut qu’on dise au président qu’on n’est pas d’accord en ne nous présentant pas, et, s’il y a des gens qui n’ont pas compris et qui sont candidats, en n’allant pas les voter. La Côte d’Ivoire ne va pas disparaître si on n’a pas de Sénat. Il y a des endroits où il y en avait, on l’a supprimé parce qu’on a compris que c’était inutile.
Vous dites que vous étiez contre la Constitution qui instaure justement ce Sénat, mais on ne vous a pas publiquement entendu exprimer votre opposition au moment du vote de cette constitution…
On ne m’a pas entendu, mais celui qui devait m’entendre m’a entendu. Devant des témoins, j’ai dit non. On ne m’a pas vu marcher ou faire des grèves de la faim parce que lui-même a dit que ce n’est pas la Bible et que si nous voulons changer cette Constitution, dès qu’il ne sera plus là, on pourra la changer. Je me suis dit :"bon, on va se calmer et on va attendre 2020". Mais le problème est qu’on a l’impression qu’en 2020 il sera encore là et on va faire encore cinq ans avec cette Constitution, c’est cela qui m’embête. Donc comme on n’est plus sûr de rien, je dis ne votons pas. Si on économise le Sénat, c’est au moins cinq milliards ou d’avantage économisés.
Est-ce que vous maintenez votre candidature pour la présidentielle de 2020 ?
Je suis prêt, j’attends les élections. Et quand j’observe, je suis le seul candidat valable.
Vous n’êtes plus à la tête de votre parti l’UPCI (union pour la Côte d’Ivoire) que vous avez quitté d’ailleurs, vous ne bénéficiez pas du soutien d’un appareil politique, comment espérez-vous être élu ?
Ce n’est pas un problème, il suffit de bénéficier du soutien des Ivoiriens. Mais pour votre gouverne, le 27 février j’aurai certainement de par la loi un mouvement qui va porter ma candidature sur le plan logistique à ces élections.
Est-ce que vous envisagez d’éventuelles alliances avec d’autres partis politiques ?
L’alliance que je souhaite, c’est l’alliance avec les Ivoiriens, qui ont compris qu’il faut à la tête de la Côte d’Ivoire une personne qui a déjà fait ses preuves, qui n’est pas un homme d’argent et qui va en finir avec la corruption et la fraude. J’espère que les Ivoiriens seront assez bien inspirés pour mettre à la tête de la Côte d’ivoire quelqu’un qui peut résoudre le problème de la corruption et de la fraude, pour avoir au moins, avec les données économiques d’aujourd’hui, au moins 2.000 milliards de plus chaque année pour arranger l’école, créer des emplois et équiper les hôpitaux.
En partant du principe qu’aujourd’hui pour remporter des élections présidentielles en Côte d’Ivoire il faut nouer des alliances politiques et seul c’est difficile…
Oui, c’est difficile. J’aurais aimé ne pas être soutenu par un parti politique, une alliance ou une organisation. C’est mon rêve. Parce que quand les partis politiques remportent la victoire, ils pensent que le pays est à eux. Ils se partagent la Côte d’Ivoire comme un gâteau entre militants. Et ces militants-là, on ne peut pas les sanctionner. Tous ceux qui ont aidé le président actuel à arriver au pouvoir ont une immunité. Quoiqu’ils fassent on ne peut rien leur faire, dans les pires des cas on peut les faire changer de poste. Je pense que le peuple de Côte d’Ivoire a suffisamment vécu d’épreuves pour être capable de choisir quelqu’un selon ses valeurs, sans que ce soit un parti ou une ethnie. De toute façon, les règles établies ne marchent pas toujours, on a vu Macron, on a vu le cas d’un footballeur on va voir ce que ça va donner.
Est-ce qu’en Côte d’Ivoire il y a une personnalité politique avec qui vous pensez avoir le plus de points communs idéologiquement parlant ?
Je n’ai pas envie de répondre à cette question parce qu’elle va m’emmener à juger les autres. Je préfère me concentrer sur moi-même.
Depuis quelques temps l’opposition réclame une réforme de la CEI pour garantir la transparence des prochaines élections. Est-ce que vous êtes d’avis avec l’opposition ?
Je suis d’avis avec l’opposition. Mais le vrai problème qu’on a, c’est cette Constitution qui permet au président de briguer un 3e mandat et jusqu’à aujourd’hui tout porte à croire qu’il en a l’intention. Cela risque de donner des élections pas justes. Tous les moyens institutionnels, administratifs, financiers, risquent d’être utilisés pour la campagne du président. On n’imagine pas qu’il va se présenter en prenant le risque de perdre donc tous les moyens seront utilisés y compris la CEI. C’est pourquoi si on peut demander au président de regarder un peu le cas de la Côte d’ivoire et ne pas se présenter et qu’il ne le fait pas, tous ces problèmes seront résolus. Ce n’est pas la CEI le problème, le problème c’est qu’on sait que la CEI ne sera pas juste. Donc je suis parfaitement solidaire du combat mené par les partis d’opposition.
Concernant le président, on constate qu’il entretient un flou concernant sa participation à la prochaine élection présidentielle. Est-ce que vous le soupçonnez de vouloir briguer un 3e mandat ?
Je le soupçonne clairement. Je vais vous rafraîchir la mémoire. Les militants du RDR ont dit que le président Ouattara, quand il faisait campagne, voulait un seul mandat. A l’arrivée, non seulement il s’est présenté pour un deuxième mandat mais il a tout fait pour être le candidat unique au RHDP. Pour la Constitution il nous a dit :"je ne fais pas ça pour moi. Je ne serai pas candidat, mieux, il y a des chances que je ne termine pas ce deuxième mandat. C’est pourquoi je vous demande de voter cette constitution pour qu’il y ait la continuité de l’Etat grâce au poste de vice-président". Aujourd’hui, il dit "à priori je ne suis pas candidat". Et on sent que c’est bloqué au niveau du RHDP. Le PDCI attend son tour qui ne vient pas. On sent bien qu’il y a une volonté alors oui je le soupçonne de vouloir un 3e mandat.
Comment appréciez-vous le bilan d’Alassane Ouattara à deux ans de la fin de son mandat ?
Je pense que le bilan est mitigé, il nous laisse sur notre faim. Je ne peux pas en dire plus. On aura l’occasion d’en parler mais pour l’instant je trouve que le bilan est mitigé.
Est-ce que vous avez des regrets d’avoir contribuer à l’accession de M. Ouattara au pouvoir en 2010 ?
Je pense que ce sentiment n’existe pas en politique. Il faut assumer. Si c’était à refaire, je le referai peut-être. En 2011, je n’étais pas au 2e tour. A la sollicitation des deux camps, LMP et RHDP, mon parti a voté et c’est le RHDP qui l’a emporté. En plus nous avons écrit aux deux camps pour leur dire que nous conditionnons notre soutien à un camp à la prise en compte de tout ou partie de notre projet de société et éventuellement s’ils sont prêts à nous associer dans la mise en œuvre. Seul le RHDP nous a répondu "oui nous sommes prêts à prendre en compte votre projet de société et nous sommes prêts à vous associer dans la mise en œuvre". Voilà comment je me suis retrouvé au RHDP. Si la même situation se présente aujourd’hui et j’irai vers le camp qui répond favorablement à mes préoccupations. Donc je n’ai pas de regrets à avoir. Le seul regret, c’est que ça n’a pas donné le résultat auquel on s’attendait.
Au regard des ambitions des partis membres du RHDP, le projet du parti unifié est-il réalisable selon vous ?
Ce n’est pas mon problème. C’est eux qui veulent créer le parti unifié. Pour mémoire, je suis reçu entre les deux tours de la présidentielle de 2010 par le président Ouattara qui était candidat à l’époque. Il me dit “le RHDP va devenir un parti unifié avant d’aller aux législatives’’. Huit ans après, le RHDP est toujours problématique. Il faut laisser les gens se présenter. Un grand parti comme le PDCI peut avoir un candidat et au 2e tour, ce qui est normal, on noue des alliances. Pourquoi on veut faire ces alliances avant ? C’est difficile. Est-ce que ça va marcher. Rien n’est impossible en politique, surtout en Côte d’Ivoire. Mais ce n’est pas mon problème parce que ça ne va rien apporter à la Côte d’Ivoire, RHDP, RDR ou PDCI. Je ne sais même pas pourquoi on en parle tant.
Le PDCI a-t-il raison de continuer d’exiger du RDR que le candidat commun du RHDP à la présidentielle soit issu de ses rangs ? Autrement dit, le RDR doit-il faire droit à la demande du PDCI ?
Le PDCI a tort d’exiger que le candidat commun du RHDP à la présidentielle de 2020 soit issu de ses rangs. Si le PDCI n’a pas eu de candidat en 2015 parce que le RDR lui aurait promis de le soutenir en 2020, le PDCI s’est laissé tromper et a tort. Si le PDCI pense que le RDR va lui laisser la place, il a encore tort de le croire. Donc le PDCI accumule les torts. Le PDCI s’est laissé avoir.
SKO
Vous avez récemment écrit sur votre page facebook un texte critique contre la mise en place du futur sénat. Que reprochez-vous à cette institution qui devrait voir le jour bientôt ?
Le sénat, on sait d’avance que ça ne va servir à rien. Or, la vérité est qu’il y a déjà trop d’institutions qui ne servent à rien. Moi, j’étais contre cette constitution et je l’ai dit au président. J’ai dit au président en substance que ce n’est pas normal qu’un pays comme la Côte d’Ivoire, en 2016, se dote d’une Constitution qui ne va inspirer aucun Etat africain. Il y a trop d’institutions déjà en Côte d’Ivoire qui ne servent à rien. Dans cette Constitution, on nous a vendu un Sénat, on nous a vendu une vice-présidence, on nous a vendu une chambre des rois. C’est trop pour un pays qui est tout le temps sur le marché international en quête d’argent, d’Eurobond. On a autre chose à faire de notre argent. Alors si vous voulez mon avis, je fais partie du corps électoral mais je ne vais pas voter et j’appelle tous les électeurs à ne pas voter de sénateurs. Et mieux, je demande aux Ivoiriens de ne même pas être candidats pour aller au Sénat. En tout cas moi je vois la Côte d’Ivoire en deux : d’un côté, ceux qui croient en ce pays et qui pensent que si on gère bien notre argent on peut développer ce pays, et ceux qui pensent que c’est en le gaspillant qu’on va y arriver. Donc tous ceux qui seront candidats, tous ceux qui vont voter, moi je considère qu’ils appartiennent au deuxième groupe. Moi je suis un patriote, je crois en mon pays. Pendant qu’en Côte d’Ivoire il y a des collèges modernes où il y a 130 élèves par classe en double vacation, où des étudiants dorment dans des amphithéâtres, je ne vois pas ce qu’un Sénat peut nous apporter. Donc je demande aux gens de boycotter le Sénat. Le peuple est souverain. Les élections, ça sert à ça. Il faut qu’on dise au président qu’on n’est pas d’accord en ne nous présentant pas, et, s’il y a des gens qui n’ont pas compris et qui sont candidats, en n’allant pas les voter. La Côte d’Ivoire ne va pas disparaître si on n’a pas de Sénat. Il y a des endroits où il y en avait, on l’a supprimé parce qu’on a compris que c’était inutile.
Vous dites que vous étiez contre la Constitution qui instaure justement ce Sénat, mais on ne vous a pas publiquement entendu exprimer votre opposition au moment du vote de cette constitution…
On ne m’a pas entendu, mais celui qui devait m’entendre m’a entendu. Devant des témoins, j’ai dit non. On ne m’a pas vu marcher ou faire des grèves de la faim parce que lui-même a dit que ce n’est pas la Bible et que si nous voulons changer cette Constitution, dès qu’il ne sera plus là, on pourra la changer. Je me suis dit :"bon, on va se calmer et on va attendre 2020". Mais le problème est qu’on a l’impression qu’en 2020 il sera encore là et on va faire encore cinq ans avec cette Constitution, c’est cela qui m’embête. Donc comme on n’est plus sûr de rien, je dis ne votons pas. Si on économise le Sénat, c’est au moins cinq milliards ou d’avantage économisés.
Est-ce que vous maintenez votre candidature pour la présidentielle de 2020 ?
Je suis prêt, j’attends les élections. Et quand j’observe, je suis le seul candidat valable.
Vous n’êtes plus à la tête de votre parti l’UPCI (union pour la Côte d’Ivoire) que vous avez quitté d’ailleurs, vous ne bénéficiez pas du soutien d’un appareil politique, comment espérez-vous être élu ?
Ce n’est pas un problème, il suffit de bénéficier du soutien des Ivoiriens. Mais pour votre gouverne, le 27 février j’aurai certainement de par la loi un mouvement qui va porter ma candidature sur le plan logistique à ces élections.
Est-ce que vous envisagez d’éventuelles alliances avec d’autres partis politiques ?
L’alliance que je souhaite, c’est l’alliance avec les Ivoiriens, qui ont compris qu’il faut à la tête de la Côte d’Ivoire une personne qui a déjà fait ses preuves, qui n’est pas un homme d’argent et qui va en finir avec la corruption et la fraude. J’espère que les Ivoiriens seront assez bien inspirés pour mettre à la tête de la Côte d’ivoire quelqu’un qui peut résoudre le problème de la corruption et de la fraude, pour avoir au moins, avec les données économiques d’aujourd’hui, au moins 2.000 milliards de plus chaque année pour arranger l’école, créer des emplois et équiper les hôpitaux.
En partant du principe qu’aujourd’hui pour remporter des élections présidentielles en Côte d’Ivoire il faut nouer des alliances politiques et seul c’est difficile…
Oui, c’est difficile. J’aurais aimé ne pas être soutenu par un parti politique, une alliance ou une organisation. C’est mon rêve. Parce que quand les partis politiques remportent la victoire, ils pensent que le pays est à eux. Ils se partagent la Côte d’Ivoire comme un gâteau entre militants. Et ces militants-là, on ne peut pas les sanctionner. Tous ceux qui ont aidé le président actuel à arriver au pouvoir ont une immunité. Quoiqu’ils fassent on ne peut rien leur faire, dans les pires des cas on peut les faire changer de poste. Je pense que le peuple de Côte d’Ivoire a suffisamment vécu d’épreuves pour être capable de choisir quelqu’un selon ses valeurs, sans que ce soit un parti ou une ethnie. De toute façon, les règles établies ne marchent pas toujours, on a vu Macron, on a vu le cas d’un footballeur on va voir ce que ça va donner.
Est-ce qu’en Côte d’Ivoire il y a une personnalité politique avec qui vous pensez avoir le plus de points communs idéologiquement parlant ?
Je n’ai pas envie de répondre à cette question parce qu’elle va m’emmener à juger les autres. Je préfère me concentrer sur moi-même.
Depuis quelques temps l’opposition réclame une réforme de la CEI pour garantir la transparence des prochaines élections. Est-ce que vous êtes d’avis avec l’opposition ?
Je suis d’avis avec l’opposition. Mais le vrai problème qu’on a, c’est cette Constitution qui permet au président de briguer un 3e mandat et jusqu’à aujourd’hui tout porte à croire qu’il en a l’intention. Cela risque de donner des élections pas justes. Tous les moyens institutionnels, administratifs, financiers, risquent d’être utilisés pour la campagne du président. On n’imagine pas qu’il va se présenter en prenant le risque de perdre donc tous les moyens seront utilisés y compris la CEI. C’est pourquoi si on peut demander au président de regarder un peu le cas de la Côte d’ivoire et ne pas se présenter et qu’il ne le fait pas, tous ces problèmes seront résolus. Ce n’est pas la CEI le problème, le problème c’est qu’on sait que la CEI ne sera pas juste. Donc je suis parfaitement solidaire du combat mené par les partis d’opposition.
Concernant le président, on constate qu’il entretient un flou concernant sa participation à la prochaine élection présidentielle. Est-ce que vous le soupçonnez de vouloir briguer un 3e mandat ?
Je le soupçonne clairement. Je vais vous rafraîchir la mémoire. Les militants du RDR ont dit que le président Ouattara, quand il faisait campagne, voulait un seul mandat. A l’arrivée, non seulement il s’est présenté pour un deuxième mandat mais il a tout fait pour être le candidat unique au RHDP. Pour la Constitution il nous a dit :"je ne fais pas ça pour moi. Je ne serai pas candidat, mieux, il y a des chances que je ne termine pas ce deuxième mandat. C’est pourquoi je vous demande de voter cette constitution pour qu’il y ait la continuité de l’Etat grâce au poste de vice-président". Aujourd’hui, il dit "à priori je ne suis pas candidat". Et on sent que c’est bloqué au niveau du RHDP. Le PDCI attend son tour qui ne vient pas. On sent bien qu’il y a une volonté alors oui je le soupçonne de vouloir un 3e mandat.
Comment appréciez-vous le bilan d’Alassane Ouattara à deux ans de la fin de son mandat ?
Je pense que le bilan est mitigé, il nous laisse sur notre faim. Je ne peux pas en dire plus. On aura l’occasion d’en parler mais pour l’instant je trouve que le bilan est mitigé.
Est-ce que vous avez des regrets d’avoir contribuer à l’accession de M. Ouattara au pouvoir en 2010 ?
Je pense que ce sentiment n’existe pas en politique. Il faut assumer. Si c’était à refaire, je le referai peut-être. En 2011, je n’étais pas au 2e tour. A la sollicitation des deux camps, LMP et RHDP, mon parti a voté et c’est le RHDP qui l’a emporté. En plus nous avons écrit aux deux camps pour leur dire que nous conditionnons notre soutien à un camp à la prise en compte de tout ou partie de notre projet de société et éventuellement s’ils sont prêts à nous associer dans la mise en œuvre. Seul le RHDP nous a répondu "oui nous sommes prêts à prendre en compte votre projet de société et nous sommes prêts à vous associer dans la mise en œuvre". Voilà comment je me suis retrouvé au RHDP. Si la même situation se présente aujourd’hui et j’irai vers le camp qui répond favorablement à mes préoccupations. Donc je n’ai pas de regrets à avoir. Le seul regret, c’est que ça n’a pas donné le résultat auquel on s’attendait.
Au regard des ambitions des partis membres du RHDP, le projet du parti unifié est-il réalisable selon vous ?
Ce n’est pas mon problème. C’est eux qui veulent créer le parti unifié. Pour mémoire, je suis reçu entre les deux tours de la présidentielle de 2010 par le président Ouattara qui était candidat à l’époque. Il me dit “le RHDP va devenir un parti unifié avant d’aller aux législatives’’. Huit ans après, le RHDP est toujours problématique. Il faut laisser les gens se présenter. Un grand parti comme le PDCI peut avoir un candidat et au 2e tour, ce qui est normal, on noue des alliances. Pourquoi on veut faire ces alliances avant ? C’est difficile. Est-ce que ça va marcher. Rien n’est impossible en politique, surtout en Côte d’Ivoire. Mais ce n’est pas mon problème parce que ça ne va rien apporter à la Côte d’Ivoire, RHDP, RDR ou PDCI. Je ne sais même pas pourquoi on en parle tant.
Le PDCI a-t-il raison de continuer d’exiger du RDR que le candidat commun du RHDP à la présidentielle soit issu de ses rangs ? Autrement dit, le RDR doit-il faire droit à la demande du PDCI ?
Le PDCI a tort d’exiger que le candidat commun du RHDP à la présidentielle de 2020 soit issu de ses rangs. Si le PDCI n’a pas eu de candidat en 2015 parce que le RDR lui aurait promis de le soutenir en 2020, le PDCI s’est laissé tromper et a tort. Si le PDCI pense que le RDR va lui laisser la place, il a encore tort de le croire. Donc le PDCI accumule les torts. Le PDCI s’est laissé avoir.
SKO