Abidjan- L’Organisation non gouvernementale(ONG) «Imagine le monde» (AIM) a initié depuis 2013 des activités pour aider à l’autonomisation des femmes de Gonzagueville, dans la commune de Port-Bouët (Abidjan-Sud), mais se trouve confrontée à de nombreuses difficultés notamment le manque de moyens financiers, d’initiatives personnelles des femmes, de formation et l’insuffisance de débouchés pour la vente des produits.
La création de l’atelier « Perles de Femme » pour sortir les femmes démunies de l’assistanat
Selon l’assistance sociale de l’ONG, Coulibaly Assita, au départ l’organisation portait assistance aux femmes démunies qui la sollicitait pour une aide financière, ou pour un appui à la scolarisation de leurs enfants. Ces femmes sont le plus souvent sans conjoint, veuve ou ayant des conjoints au chômage. « On s’est dit qu’il faut amener ces femmes à se prendre en charge, à aller au delà de l’appui alimentaire et donc il fallait leur trouver des activités génératrices de revenus », explique-t-elle, précisant que l’atelier « Perles de Femme », consacrée à la confection de bijoux, de vêtements, des sacs et autres accessoires compte au total 13 femmes permanentes ( sept à l’atelier de couture et six pour la confection des bijoux).
L’objectif final de cet atelier et est de créer des coopératives artisanales de femmes. Cependant ce but est entravé par des difficultés diverses, relève la fondatrice de l'AIM, Marie Donatienne El-Khalil.
Des femmes confrontées aux difficultés existentielles
Les fonds alloués aux femmes « de façon individuelle » pour exercer des activités génératrices de revenus sont parfois utilisés à d’autres fins. L’ONG a ainsi constaté que l’argent servait plus à résoudre des problèmes de santé des enfants, à payer le loyer rendant ainsi les différents fonds improductifs et croissant leur dépendance à l’organisation.
Les femmes sont également confrontées à l’analphabétisme. A ce sujet l’organisation insiste et fait signer des contacts «obligeant» les femmes à suivre des cours d’alphabétisation afin d’ôter cette barrière de l’autonomisation. « Sans savoir lire ni écrire, l’autonomisation est compromise, l’analphabétisme est un frein à l’autonomisation», insiste la fondatrice de AIM.
Les difficultés dans l’utilisation des outils de travail
«On a eu beaucoup de difficultés avec les femmes. Des dames recrutées par l’ONG, dont l’âge oscillait entre 25 à 50 ans avaient beaucoup de mal à utiliser les machines à pédale, et elles ont abandonné l’activité », déplore l’assistance sociale. Elle se réjouit du fait qu’à présent l’organisation soit logée dans un local électrifié, qui permet l’usage de machines à coudre électriques, plus faciles à utiliser surtout pour les femmes d’un certain âge et physiquement diminuées.
Le manque d’initiative des femmes pour se prendre elles-mêmes en charge
Marie Donatienne reproche aux femmes un manque d’initiative pour leur autonomisation. Même si quelques unes ne sont plus en assistance pour certain besoin (nourriture, logement), elles restent tout de même, encore dépendantes de l’ONG pour la vente de leur production. Les femmes ne cherchent pas elle-même à évacuer leurs produits.
« Il faut beaucoup de patience, il faut aussi faire évoluer les mentalités, les comportements (…) Parfois il y a des rivalités, on travaille aussi pour atténuer tout cela», explique Mme El-Khalil, ajoutant que l’ONG veut inculquer l’esprit de solidarité pour la création prochaine d’une coopérative. Mme El-Khalil avoue s’être rendue compte qu’il ne faut pas que tout vienne de l’ONG, qui peut certes apporter son assistance, mais il faut une implication des femmes. Pour « atteindre l’autonomisation, il faut réfléchir avec les femmes et non pour les femmes », conseille-t-elle.
Le manque de formation
Au dire de Mme Coulibally, les femmes ont besoin d’un renforcement de capacités, de perfectionnement pour les activités qu’elles exercent déjà (couture, confection de bijoux) afin d’être plus compétitives. Elles ont également besoin de formation pour la recherche de débouchés, pour comprendre le fonctionnement d’une coopérative. De plus, dans le souci de diversifier ces activités, afin d’intéresser le plus grand nombre de femmes exerçant dans différentes compétences, l’association souhaite avoir des formations dans plusieurs disciplines notamment la vannerie, la décoration. «Nous avons besoin d’une formation en suivi-évaluation, car pour ce genre de projet, il faut savoir suivre les femmes et évaluer l’impact du projet sur les conditions de vie des femmes », confie-t-elle.
Une insuffisance de débouchés pour la vente des produits
Dans la répartition des gains de la production de l’atelier « Perles de Femme », 30% des ventes sont dédiés à l'achat du matériel et à l’entretien des machines et 70% des ventes sont reversés aux femmes. "Ces gains pourraient être plus consistants si les marchés de vente étaient plus variés", soutient Akissi valerie couturière à l'atelier.
Il subsiste un réel problème dans la diversification des débouchés de ventes. Les produits, relève Marie Donatienne, sont en général vendus à l’extérieur du pays en ce qui concerne les bijoux faits en perles africaines, ou vendus pendant des festivals quand l'organisation peut s'offrir des stands pour l'exposition/vente de ses articles. Le marché local est insuffisamment exploité limitant ainsi les gains de l’atelier « Perles de Femme ». Un projet d’ouverture de lieux de vente dans les marchés locaux est en étude et sera mis en œuvre dans les jours à venir.
Pour Akissi Valérie tout comme Yao Danielle, l’atelier « Perles de Femme » a changé leur vie. Elles arrivent à survenir aux besoins de leur famille, elles se sentent valorisées et ont acquis une certaine confiance en elles. « Je souhaiterais approfondir ma formation et avoir aussi d’autres compétences », affirme Yao Danielle. Pour pallier le problème de débouché pour la vente, les couturières affirment avoir sollicité la contribution de leurs connaissances, de leur entourage, afin de vendre leur produits surtout durant les périodes de fête.
tad/akn/kam
La création de l’atelier « Perles de Femme » pour sortir les femmes démunies de l’assistanat
Selon l’assistance sociale de l’ONG, Coulibaly Assita, au départ l’organisation portait assistance aux femmes démunies qui la sollicitait pour une aide financière, ou pour un appui à la scolarisation de leurs enfants. Ces femmes sont le plus souvent sans conjoint, veuve ou ayant des conjoints au chômage. « On s’est dit qu’il faut amener ces femmes à se prendre en charge, à aller au delà de l’appui alimentaire et donc il fallait leur trouver des activités génératrices de revenus », explique-t-elle, précisant que l’atelier « Perles de Femme », consacrée à la confection de bijoux, de vêtements, des sacs et autres accessoires compte au total 13 femmes permanentes ( sept à l’atelier de couture et six pour la confection des bijoux).
L’objectif final de cet atelier et est de créer des coopératives artisanales de femmes. Cependant ce but est entravé par des difficultés diverses, relève la fondatrice de l'AIM, Marie Donatienne El-Khalil.
Des femmes confrontées aux difficultés existentielles
Les fonds alloués aux femmes « de façon individuelle » pour exercer des activités génératrices de revenus sont parfois utilisés à d’autres fins. L’ONG a ainsi constaté que l’argent servait plus à résoudre des problèmes de santé des enfants, à payer le loyer rendant ainsi les différents fonds improductifs et croissant leur dépendance à l’organisation.
Les femmes sont également confrontées à l’analphabétisme. A ce sujet l’organisation insiste et fait signer des contacts «obligeant» les femmes à suivre des cours d’alphabétisation afin d’ôter cette barrière de l’autonomisation. « Sans savoir lire ni écrire, l’autonomisation est compromise, l’analphabétisme est un frein à l’autonomisation», insiste la fondatrice de AIM.
Les difficultés dans l’utilisation des outils de travail
«On a eu beaucoup de difficultés avec les femmes. Des dames recrutées par l’ONG, dont l’âge oscillait entre 25 à 50 ans avaient beaucoup de mal à utiliser les machines à pédale, et elles ont abandonné l’activité », déplore l’assistance sociale. Elle se réjouit du fait qu’à présent l’organisation soit logée dans un local électrifié, qui permet l’usage de machines à coudre électriques, plus faciles à utiliser surtout pour les femmes d’un certain âge et physiquement diminuées.
Le manque d’initiative des femmes pour se prendre elles-mêmes en charge
Marie Donatienne reproche aux femmes un manque d’initiative pour leur autonomisation. Même si quelques unes ne sont plus en assistance pour certain besoin (nourriture, logement), elles restent tout de même, encore dépendantes de l’ONG pour la vente de leur production. Les femmes ne cherchent pas elle-même à évacuer leurs produits.
« Il faut beaucoup de patience, il faut aussi faire évoluer les mentalités, les comportements (…) Parfois il y a des rivalités, on travaille aussi pour atténuer tout cela», explique Mme El-Khalil, ajoutant que l’ONG veut inculquer l’esprit de solidarité pour la création prochaine d’une coopérative. Mme El-Khalil avoue s’être rendue compte qu’il ne faut pas que tout vienne de l’ONG, qui peut certes apporter son assistance, mais il faut une implication des femmes. Pour « atteindre l’autonomisation, il faut réfléchir avec les femmes et non pour les femmes », conseille-t-elle.
Le manque de formation
Au dire de Mme Coulibally, les femmes ont besoin d’un renforcement de capacités, de perfectionnement pour les activités qu’elles exercent déjà (couture, confection de bijoux) afin d’être plus compétitives. Elles ont également besoin de formation pour la recherche de débouchés, pour comprendre le fonctionnement d’une coopérative. De plus, dans le souci de diversifier ces activités, afin d’intéresser le plus grand nombre de femmes exerçant dans différentes compétences, l’association souhaite avoir des formations dans plusieurs disciplines notamment la vannerie, la décoration. «Nous avons besoin d’une formation en suivi-évaluation, car pour ce genre de projet, il faut savoir suivre les femmes et évaluer l’impact du projet sur les conditions de vie des femmes », confie-t-elle.
Une insuffisance de débouchés pour la vente des produits
Dans la répartition des gains de la production de l’atelier « Perles de Femme », 30% des ventes sont dédiés à l'achat du matériel et à l’entretien des machines et 70% des ventes sont reversés aux femmes. "Ces gains pourraient être plus consistants si les marchés de vente étaient plus variés", soutient Akissi valerie couturière à l'atelier.
Il subsiste un réel problème dans la diversification des débouchés de ventes. Les produits, relève Marie Donatienne, sont en général vendus à l’extérieur du pays en ce qui concerne les bijoux faits en perles africaines, ou vendus pendant des festivals quand l'organisation peut s'offrir des stands pour l'exposition/vente de ses articles. Le marché local est insuffisamment exploité limitant ainsi les gains de l’atelier « Perles de Femme ». Un projet d’ouverture de lieux de vente dans les marchés locaux est en étude et sera mis en œuvre dans les jours à venir.
Pour Akissi Valérie tout comme Yao Danielle, l’atelier « Perles de Femme » a changé leur vie. Elles arrivent à survenir aux besoins de leur famille, elles se sentent valorisées et ont acquis une certaine confiance en elles. « Je souhaiterais approfondir ma formation et avoir aussi d’autres compétences », affirme Yao Danielle. Pour pallier le problème de débouché pour la vente, les couturières affirment avoir sollicité la contribution de leurs connaissances, de leur entourage, afin de vendre leur produits surtout durant les périodes de fête.
tad/akn/kam